Pliant sous le chantage, on a laissé les clés de l’asile aux fous et on s’en « fou(t) ».
Dans notre monde ubuesque, il n’a jamais été prévu de consommer moins un instant pour vivre mieux après.
Comme certains dirigeants d’EADS irresponsables, Daniel Bouton, après la catastrophe Kerviel, spécule sur sa propre entreprise empochant ainsi une plus-value de 1,3 million d'euros en quatre mois (Martine Orange sur Médiapart).
Est-ce immoral ?
Qui a abdiqué devant les marchés financiers, qui a ouvert les stock-options en France ?
Comme dit Fabius, socialiste apprenti-sorcier : « On a joué avec le feu ».
Daniel Bouton n’est qu’un virtuose cynique, un affairiste avisé comme Alain Minc, au service d’une force qui le dépasse et que l’on ne pourra malheureusement plus contrôler. Entre-nous le terme « ignominieux » d’Alain Minc - en boucle toutes les heures sur France-Info - sur les parachutes dorés des patrons virés, venant de lui, me fait doucement sourire. Mais « chez ces gens là, Monsieur », on ne compte pas. Il faut bien vivre en donnant des conseils précieux à 603000 Francs ou en jouant de son influence. Bouton et Minc ressemblent à ces individus sans aucune sensibilité, sans aucune humanité - humanoïdes, comme chez Fortis, capables de festoyer à Monaco après le renflouement de leur entreprise sur notre dos. Ouf ! Sous le chantage, les politiques ont craqué, les gogos ont craché au bassinet, cela s’arrose.
Que sommes-nous à leurs yeux ? De pauvres bougres avec un petit pois dans le cerveau, auxquels il faut parler gentiment et hypocritement ? De pauvres esclaves consentants dans une prison à ciel ouvert ?
"Un état totalitaire vraiment efficient […] aurait la haute main sur une population d'esclaves qu'il serait inutile de contraindre, parce qu'ils auraient l'amour de leur servitude" (Aldus Huxley).
Nous nous approchons du "Meilleur des mondes" d'Aldous Huxley dans lequel la caste bullocratique "Alpha Plus tendance fils à Papa" se reproduit entre-elle et impose une savante dictature consentie, basée d'un coté sur le conditionnement médiatique et spychotique, de l'autre, sur le hold-up des richesses, de l’expression, du vocabulaire et des symboles (Jaurès, Môquet, etc..).
Cette crise financière a au moins le mérite de soulever le tapis sous lequel notre fameuse dictature bullocratique se cachait depuis un certain temps. Le cœur sur la main, le verbe adapté aux moutons de panurges, la gentillesse, le sourire, l’émotion et le « people » à point, se cachant derrière les droits de l’homme et de la démocratie inaliénable, cette dictature fera tout – soyez en assuré - pour détruire nos derniers espaces de liberté et nous enfermer dans un conditionnement à la soviet.
Elle embrigadera et fliquera l’expression sur l’internet portant plainte pour insulte ou outrage dès la première critique – un principe : faire peur et faire taire. Elle poursuivra tous les empêcheurs de cultiver en Monsanto.
Elle cassera - aux portefeuilles - tous leaders de manifestation sous des prétextes fallacieux.
Elle calomniera toutes les figures de l’opposition sauf celles qui pourraient servir leurs intérêts comme une certaine candidate présidentielle.
Grâce à ses chiens de gardes, elle discréditera et calomniera tous les traitres à la cause comme Laurent Mauduit et bien d’autres aux parcours tortueux – le mien également - qui ont dit un jour « ça suffit, on ne veut plus être des oies que l'on gave pour avoir le cerveau en foie gras servant aux banquets de la finance».
Demain, elle nous ordonnera de porter un casque à vélo et de payer des impôts sur ce moyen de transport bien trop libertaire. On ne touche pas impunément à l’automobile avec son pétrole et ses taxes – moyens efficaces avec les anxiolytiques, la publicité et le sport pour contenir et faire rêver les masses.
Alors, JE SUIS ENTRE EN RESISTANCE et j’en sortirai quand nous aurons repris démocratiquement notre destinée en mains en France comme en Europe. Je veux faire mentir tous ces "Minc" et leur donner une bonne leçon de civisme et de citoyenneté.
Je voudrais plagier le fameux discours du général de Gaulle et le mettre à notre époque :
« Ce gouvernement, alléguant la défaite de notre système politique, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force néo-libérale, financière, de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les dictats financiers qui nous font reculer... C’est la tactique financière qui a surpris nos chefs politiques au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui. Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour nous. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle est unie avec ses voisins. Elle peut faire bloc avec l'Europe. Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis.
Foudroyés aujourd'hui par la force financière, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force financière différente. Le destin du monde est là. »
Dans notre monde ubuesque, il n’a jamais été prévu de consommer moins un instant pour vivre mieux après. Je ne suis pas à mon premier coup d’essai. Je remercie donc secrètement Dominique de Villepin et Jacques Chirac d’avoir dissout l’assemblée nationale, car sans leur aide et leur aveuglement, je commençais, il est vrai, à fatiguer. Faire la grève de la consommation sous le gouvernement Juppé depuis fin 1995 commençait à être difficile.
Chose étrange, comme aujourd’hui, il a suffit d’un an et demi pour que les choses bougent. Là, on peut remercier la politique bushiste, simpliste et puérile des USA et des bons et dociles disciples européens.
Les pères fondateurs de l’Europe doivent se retourner dans leur tombe.
Aussi, comme sous l’occupation, la résistance peut être des petites choses anodines et légales:
- Plus de voiture pour le boulot (que du vélo qui fait du bien pour la santé même sous la pluie).
- Plus de voiture sur les longues distances. (moins de radars privés et moins de stress).
- Plus aucunes Pubs, ni de Télévision (sauf quelques films surtout sans pub, hélas ça limite).
- Plus de grandes surfaces (50% en moins, le reste chez la Coop BIO dans la commune voisine).
- Plus de fromage thermisé (le lait cru se fait rare, désolé pour mes amis paysans)
- Plus de placements financiers douteux. (je veux savoir ce que l’on fait de mon pécule)
- Plus de consommation superflue (c’est difficile à réaliser avec toutes les tentations).
- Plus de match de football.
- Plus d’achats avec grossistes (que du direct producteurs, avec plus de vrais contacts humains).
- Plus de départ en vacances (sauf en famille).
- Plus de presse aux ordres ou sous perfusions (Le Monde, Nouvel Obs, etc..) (que des médias libres Médiapart, @SI, Télélibre, Le canard, etc..).
Heureusement qu’il y a - encore – Médiapart, le Canard et d’autres médias.
EN PLUS CA FONCTIONNE. Je suis vraiment désolé pour les dommages collatéraux qui touchent mes amis.
- moins 12 % de consommation de pétrole en France cet été. (moins de Km/Voiture sur les routes)
- moins de TVA sur l'essence.
- moins de morts sur les routes (merci à Borloo, sur sa prévention, de ne pas l'avoir noté, mais également plus de morts à vélo).
-L'Action de Carrefour en baisse et un super parachute doré pour son ex-patron Daniel Bernard.
-La presse qui fait des états généraux pour ne pas mourir et surtout ne pas se remettre en cause.
Dans nos sociétés consuméristes, le premier pouvoir d’un citoyen est sa consommation.
Notre crise économique, amplifiée par la crise financière mondiale, est avant tout une crise de gouvernance industrielle. Et là j’en reviens à la Société Générale et à EADS avec le Mal français oublié consciemment par toutes nos élites. De leur part, cela se comprend. Comment ne pas hurler quand on voit l’aveuglement et la naïveté de ces dirigeants déconnectés ? Ils nous disent que la France est inadaptée et qu’elle doit évoluer selon des dogmes. Ils donnent des ordres, quelques fois surréalistes, sans vérifier la bonne application sur le terrain, sans vérifier l’intégrité de la chaîne de commandement paniquée et terrorisée (voir le taux de suicide au travail). Alors pour mettre leurs « smileys » au vert et respecter leur charte de qualité et leur norme ISO, on triche sans vergogne, on bouche un trou par un autre – ni vu ni connu, l’enfumage par excellence, « Le » sport national. C’est « le monde du mensonge qui se détruit par le mensonge » comme le disaient N.Domenach et L.Neumann dans le dernier Marianne. Malheureusement pour EADS, le réveil a été douloureux et les exemples de ce type vont encore se multiplier. Devant ces dirigeants « rois soleil », despotes avec leur cour et leur suffisance dans leur monde virtuel, les vrais patrons qui ont les pieds sur terre se font rares – les seuls à rétablir un lien de confiance dans notre monde industriel en perdition.
A moins que.. - J’ai un doute qui me taraude depuis fort longtemps -. A moins, selon la stratégie du choc de Naomi Klein, que tout cela soit calculé, que la crise financière ne soit qu’un élément, un petit aléa nécessaire et salvateur pour mieux rebondir et assurer l’hégémonie de puissances cachées. A moins que, devant des incidents troublants, ces Bouton et Minc et consorts ne soient que des grands prêtres, des têtes bien faites et bien remplies, une « nomenklatura » parfaite, des guignols au service de quelque chose qui nous échappe.