Au secours, Voltaire, ils sont devenus fous
C'est le cri que doivent pousser les quelques « laics » en France, s'il en reste, en apprenant qu'un ministre française viendrait d'approuver le fait que le second lycée français au Qatar n'enseigne rien de contraire à la charia, que les filles y soient séparées des garçons et autres joyeusetés. Peut-être évitera-t-on que le proviseur de ce second lycée ne disparaisse (apparemment pour offense à l'islam) comme ce vient d'être le cas au premier lycée français, à Doha, dangereusement nommé Lycée Bonaparte.
Sans doute la volonté de se concilier l'appui de l'Emir du Qatar justifie-t-elle de telles démissions. Après tout, dira-t-on, si l'on ne veut pas respecter les moeurs d'un pays étranger, il ne faut pas y aller. Mais pourquoi avoir nommé cet établissement Lycée français? Pourquoi ne pas avoir inventé un terme comme Institut français islamique d'enseignement secondaire, ou Institut français d'études secondaires islamiques ?
Les qataris escomptant trouver pour leurs enfants dans ce lycée un esprit ouvert, analogue à celui qu'ils connaissent en France, seront déçus. A l'inverse, les intérêts français cherchant à attirer les pétrodollars qataris et plus généralement ceux du Golfe pourront se rassurer. Voltaire n'ira pas là-bas faire campagne pour nos conceptions du monde.