Depuis quelques jours il fait un temps magnifique à Lyon. Hier après-midi, entre un accompagnement au pas de charge d’un petit-fils entre son école où il y a classe le mercredi matin … mais pas cantine, et le centre aéré où il a cantine (En fait des sandwichs …) puis la récupération du même jeune-homme en fin d’après-midi, je me suis donc longuement promené en ville où j’ai pu lire paisiblement le Palmipède à une terrasse de bistrot, d’où j’avais une large vue sur la rue de la République.
Après un billet où, citant Manuel VALLS, Emmanuel MACRON et François REBSAMEN, je m’étais désolé de ce début de mois de septembre, le spectacle de la rue, la douce chaleur qui y régnait … et, surtout, une volonté de ne pas me laisser entraîner dans un climat de déprime, me conduisent à ce « Vive les femmes » qui sert de titre à ce billet.
Puisque trois hommes m’auraient conduit au désespoir, ce sont trois femmes, proches elles aussi, de François HOLLANDE que je veux saluer.
La première, élue de Lyon, c’est bien sûr Najat VALLAUD-BELKACEM qui a l’âge de mes filles. Son calme, face à la bourrasque hostile déclenchée contre elle par une droite extrême et haineuse, donne une haute idée de la capacité des femmes à jouer un rôle politique sans se traîner, comme tant d’hommes, au niveau du caniveau. Chapeau bas, Madame !
La seconde c’est Christiane TAUBIRA. Elle n’a pas voulu quitter l’équipe VALLS où elle pense avoir à poursuivre sa tâche avec une Justice qui nécessite de profondes réformes. Tout en étant d’accord pour être solidaire de l’action collective, elle a tenu à afficher son indépendance d’esprit et son refus d’un comportement clanique en rendant visite aux « frondeurs du PS » à La Rochelle. Elle ne chausse pas des godillots … qui ne seraient pas très élégants et mal commodes pour pédaler sur le vélo qu’elle déclara dans son patrimoine.
La troisième que je retiens, étrangement, c’est Valérie TRIERWEILER. Son livre brulot est, bien sûr, un fantastique coup de com, bien dans la manière de l’hebdomadaire habitué au poids des mots et au choc des photos. J’ai dit « étrangement » car ma première réaction fut assez négative devant cet étalage d’une vie semi-privée semi-publique. Mais, à la réflexion, pourquoi ne donnerait-elle pas sa vision d’une face cachée de celui qu’elle avait beaucoup aidé à se hisser sur la plus haute marche du podium ? Jusqu’à présent la femme légitime devait se tenir dans l’ombre de son « grand-homme » en lui jetant juste un regard modestement enamouré et, surtout, fondu d’admiration. Les maîtresses étaient cachées, jusqu’à utiliser les moyens de la force publique et des services secrets pour les camoufler, même quand on logeait l’une d’elles dans une annexe de l’Elysée. Mais, en tout état de cause toutes ces dames étaient des muettes. En voici une qui, quelques mois après avoir été virée, dit ce qu’est son ancien compagnon. C’est ce comportement rebelle que je salue, comme un acte concret de libération pour toutes les femmes. Les femmes deviennent les égales des hommes quand, comme eux, elles peuvent faire de fameuses saloperies … car c’en est une fameuse, visant un Président dont le degré d’impopularité atteint des niveaux inimaginables.
Trois femmes, trois raisons assez différentes de les saluer, mais, en tout cas, grâce à elles ce mois de septembre vient de prendre un petit aspect printannier qui me plaît bien.
Jean-Paul Bourgès 4 septembre 2014