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Billet de blog 14 avril 2015

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Notre société est en attente urgente de greffes

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le billet que j’ai publié vendredi dernier sur les prélévements d’organes et le legs de son corps à la science, a provoqué un nombre significatif d’échanges faisant apparaître une certaine diversité de points de vue, généralement très tranchés. Comme d’habitude ces échanges furent, et c’est heureux compte-tenu du sujet, marqués par un grand respect mutuel que j’avais, d’ailleurs, posé comme indispensable dès qu’on aborde ces sujets.

Je ne veux pas, ici, reprendre le débat, qui peut se prolonger très naturellement sur le billet de vendredi.

Je veux juste aborder un aspect des arguments que certains ont évoqués, souvent sur des bases personnelles marquées d’une très grande souffrance.

Un certain nombre de contributeurs ont évoqué, pour refuser d’accepter un prélévement d’organe, comme pour faire don de son corps à la science, leurs doutes quant aux comportements des professionnels chargés d’intervenir. On ne peut, bien entendu, balayer d’un revers de main négligent ces arguments, surtout quand ils se fondent sur des expériences personnelles douloureuses ou dans des informations en ayant rapporté l’existence.

Mais, s’agissant de personnes certainement généreuses, à quel degré de décomposition de notre corps social faut-il que nous soyons arrivés pour que leur refus se fonde sur l’idée d’une corruption généralisée de ceux qui devraient, pourtant, être d’une intégrité absolue et d’un respect insoupçonnable de la vie ?

Ne faut-il pas que les fondements les plus intouchables de notre société soient gravement atteints - j’ai failli dire « les plus sacrés » bien que ce terme me soit un peu difficile à utiliser car je le pense trop associé à des religions en dehors desquelles je me situe - pour que nous puissions, sincèrement, ne plus avoir confiance dans les médecins ?

Ne faut-il pas que nous ayons laissé le fric devenir l’aune de la mesure de toute chose, pour que l’on pense que tout acte ne vise qu’à en récupérer le maximum ?

Ne faut-il pas que nous soyons privés de notre liberté, au point de ressentir que nos actes ne seraient que le résultat de manipulations machiavéliques et intéressées ?

Si tel est le cas, il n’est, peut-être, même plus temps de faire bénéficier notre société de greffes de confiance, de fraternité, de liberté. Je n’arrive pas à me rendre à cette idée, même si l’on voit progresser chaque jour les idéologies qui rejettent l’autre, celles qui réduisent l’homme à un « homo œconomicus », celles qui ricanent devant le désintéressement et stigmatisent la solidarité en évoquant à la place « une société d’assistés ».

Réagissons, que diantre ! Ou nous sommes foutus !

 Jean-Paul BOURGÈS 14 avril 2015

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