On peut être d'accord ou pas avec Jean-Luc Mélenchon quant à ses convictions en matière de politique économique ou quant à ses analyses géopolitiques.
Mais sa réaction à chaud m'a semblée pertinente, en tout cas l'extrait ci-dessus, suite aux attentats du 13 novembre, lors de l'émission animée par Ruquier le lendemain, en remplacement de On n'est pas couché.
Non seulement les musulmans français dans leur quasi-totalité ne sont pour rien dans ces attentats, mais ajouter à leur stigmatisation à cette occasion serait faire le jeu de Daech.
En effet :
- Daech veut créer encore et toujours plus de tensions entre les non musulmans et les musulmans, afin de pousser ceux-ci à rejoindre ses rangs,
- les premières victimes de Daech, là où il sévit, sont évidemment les musulmans : sans même parler des chiites, tout musulman qui n'adopte pas ses dogmes, et qui n'est pas prêt à tuer et à mourir pour M'sieur Allah, est un apostat, et doit être traité comme tel.
Mélenchon est un laïc.
Il défend par exemple sans ambiguité le droit au blasphème.
Et le Parti de Gauche ne s'était pas associé au meeting contre "l'islamophobie" qui s'était tenu le 6 mars 2015 à Saint-Denis. D'une part car le terme "islamophobie" confond libre critique de la religion et xénophobie. D'autre part car certaines organisations participantes défendaient une ligne communautariste ou un islam politique.
Par parenthèse, ce meeting avait été dûment relayé par Mediapart, et Edwy Plénel y intervenait (ce positionnement lancinant de Mediapart m'indispose au point qu'il m'a paralysé lors de son appel aux dons début novembre pour faire face au redressement fiscal dont il est l'objet, quelque suspect que soit celui-ci).
Je revendique, comme Mélenchon, mon aversion pour les religions, même si beaucoup d'hommes semblent avoir encore besoin de Père Noël pour adultes. Les religions sont des freins au progrès, y compris éthique, des facteurs d'antagonismes entre les hommes, et avant tout des enjeux de pouvoirs.
Je revendique le droit de critiquer l'islam au même titre que les autres religions, et ses traditions absurdes comme l'abattage halal.
Mais, comme Mélenchon, je mets en les circonstances actuelles les musulmans français du côté des agressés, et non des agresseurs.