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Billet de blog 6 octobre 2015

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Les salariés de la pizzeria La Mamma en ont assez de se faire rouler dans la farine

La patronne de la pizzeria La Mamma, à Paris, n’aurait jamais dû fermer son restaurant quinze jours en août : ses cinq salariés, algériens et tunisiens sans papiers, en ont profité pour aller voir la CGT ! Depuis le 1er octobre, ils occupent le restaurant. Ils veulent que leur patronne déclare la totalité de leurs heures de travail et soutienne leur demande de régularisation.

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La patronne de la pizzeria La Mamma, à Paris, n’aurait jamais dû fermer son restaurant quinze jours en août : ses cinq salariés, algériens et tunisiens sans papiers, en ont profité pour aller voir la CGT ! Depuis le 1er octobre, ils occupent le restaurant. Ils veulent que leur patronne déclare la totalité de leurs heures de travail et soutienne leur demande de régularisation.

Habituellement, la pizzeria La Mamma est ouverte sept jours sur sept. Dans ce restaurant proche de la gare Montparnasse, à Paris, les salariés travaillent six, voire sept jours par semaine. Tunisiens et Algériens, ils sont tous sans-papiers. En août, la direction a décidé de fermer pendant quinze jours pour travaux. Grâce à cette fermeture, Hassen, 26 ans, qui travaille ici comme serveur, a enfin pu se rendre à la permanence « Travailleurs sans papiers » de la CGT Paris, qui a lieu tous les lundis à l’union locale du XIXème arrondissement. Comme plusieurs de ses collègues, il avait demandé à plusieurs reprises à sa patronne, Soheila Mohebbi, de remplir le formulaire nécessaire à une demande de régularisation. Elle avait refusé, pour lui comme pour les autres. Il lui avait aussi demandé plusieurs fois d’être déclaré pour l’ensemble des heures qu’il effectuait. « Elle me répondait qu’elle ne pouvait pas, que ça ferait trop de charges. » Face aux refus répétés, il parvient à convaincre ses collègues : ils décident d’occuper leur entreprise pour obtenir leur régularisation, une mise en conformité de leurs fiches de paie et une révision de leurs contrats de travail. « On veut continuer notre travail, qu’elle nous déclare normalement, avoir nos congés normalement », explique Hassen.

Jeudi 1er octobre, le jour du déclenchement de la grève, Hassen et ses collègues Saïd, Aymen C., Aymen M. et Mohamed Kamal sont venus travailler à 10 heures, comme d’habitude. Tandis qu’ils enfilaient leurs tenues de travail, préparaient la garniture des pizzas et mettaient le couvert, un groupe d’une cinquantaine de personnes se retrouvait à la station de métro voisine. Il y avait là des représentants de différentes structures de la CGT : Marilyne Poulain, de l’union départementale de Paris, Rémi Picaud de l’union syndicale Commerce, Distribution, Services, et une quarantaine de grévistes sans papiers des Yvelines, tous syndiqués à la CGT. Ibrahim, porte-parole du collectif en lutte depuis le 10 juin, expliquait ainsi : « On a constitué un collectif de travailleurs sans papiers pour obtenir la régularisation en partant sur des bases de solidarité entre nous. Là, on a entendu que Paris mène une bagarre avec la restauration. Alors on est venu les soutenir. » À 11h30, avant l’arrivée des premiers clients, c’est ce groupe qui est entré dans le restaurant, avec banderoles, autocollants et drapeaux de la CGT.

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Lucie Tourette, Terrains de luttes

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