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Billet de blog 1 octobre 2012

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Contre le chômage comme ''Vérité'' : la vérité du chômage

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Mise en bouche

Si la droite se moquait du chômage, comment ne pas voir qu’avec la gauche, c’est ‘’tout pareil’’.

Pourquoi en est-il ainsi ? Mais la chose est transparente : c’est parce que, tout comme la droite, la gauche se représente que contre le chômage, ‘’hélas, y’ a rien à faire’’ : ‘’ben oui, ainsi qu’on nous le dit piteusement, l’heure n’est-elle pas celle de la guerre économique ? Et ce que la guerre économique requiert n’est-il pas que, nous aussi, nous réduisions nos coûts ; que donc, nous aussi, nous financions moins d’emplois ?’’

Or imaginons que la réalité soit que le chômage renvoie à bien autre chose qu’à de si archaïques (et… tellement commodes !) ‘’analyses’’ : imaginons que, VRAIMENT, ce à quoi le chômage renvoie, ce soit au capitalisme ; qu’en conséquence, ce dans quoi le chômage soit soluble ce soit (ben oui !) la VRAIE révolution du capitalisme !

Vous savez quoi ? Eh bien, que le chômage soit la vérité du capitalisme, et qu’en conséquence, le chômage puisse être éradiqué par la VRAIE révolution du capitalisme, c’est précisément ce que montre le présent billet.     

Soit l’amortissement du capital ‘’fixe’’ des entreprises (disons pour simplifier, leurs ‘’machines’’). Soit donc cette part de la production qui ne peut pas ne pas ‘’automatiquement’’ aller aux entreprises, ceci pour la raison absolument décisive que, les ‘’machines’’ appartenant aux entreprises (car telle est l’essence du capital ‘’fixe’’ des entreprises : il est ce que les entreprises acquièrent contre la dépense de leurs revenus, savoir les profits –au sens où ils sont ADDITTIONNELS aux salaires, ceci NE voulant PAS dire que, ‘’tous les jours’’, il n’y a pas lutte entre les salaires et les profits pour le partage du nouveau produit : qu’on pense à… la lutte des classes !), évidemment, la part de la production allant au remplacement de ce qui s’use dans les ‘’machines’’ (c’est la définition même de l’amortissement), ne peut qu’aller aux propriétaires des ‘’machines’’, précisément… les entreprises !

Sauf que l’amortissement par les entreprises de leur capital fixe coûte aux entreprises des salaires : ceux rémunérant les ‘’travailleurs’’ qui produisent la part de la production qui va au remplacement de ce qui, avec le temps, s’use dans les ‘’machines’’.

Ici revenons à ‘’la production monétaire’’.

Ceux qui me lisent le savent, c’est la production des biens en tant qu’immédiatement (dès avant marché !), ils sont produits avec un prix. Ce qu’alors on peut tout aussi bien dire est que ‘’la production monétaire’’, c’est la production d’un produit (UN SEUL !) sous DEUX formes : ‘’ici’’, du côté des entreprises, le produit sous sa forme réelle ; ‘’là’’, dans les poches des ‘’titulaires de revenus’’ (salaires ET profits –cf. supra), le produit (le même !) sous sa forme monétaire. Ceci de telle sorte que ‘’la production monétaire’’ soit, pour ainsi dire, la production d’une correspondance ‘’point par point’’ entre un produit réel et des revenus monétaires ; correspondance qui fait que, si l’on considère les revenus comme dépensés, la conséquence en est qu’en entreprises, il ne peut plus y avoir de produit.

Aussitôt, cela saute aux yeux : l’amortissement par les entreprises de leur capital fixe est une opération qui, en soi (‘’par construction’’), détruit la correspondance produit/monnaie : dès avant marché, cette opération ne fait-elle pas qu’avant même qu’un centime de revenu soit dépensé, les entreprises détiennent la part du produit nouveau qui, par elles, a été produite comme devant aller à l’amortissement de leur capital fixe.

Ce qu’au plus profond cela veut dire est que, pour les entreprises, l’amortissement de leur capital fixe est une opération GRATUITE : ont-elles dépensé, mettons 10 de profits pour payer les salaires des ‘’travailleurs’’ pourvoyant à la production de 10 de capital fixe, ces 10 de capital fixe allant à l’amortissement de 10 de leur capital fixe devenus obsolètes ? Eh bien, ‘’par construction’’, ces 10 de profits qu’elles auront dépensés pour ce faire, elles les retrouveront dans leur compte, exactement comme si elles ne les avaient pas dépensés !

Conséquence ?

Or si, l’évidence étant que, pour les entreprises, la seule façon de gagner des profits est de produire, ceci en employant des ‘’travailleurs’’ (ici, il n’est donc pas question de l’obligation supplémentaire qui, à cet égard, pèse en outre sur elles, savoir celle de vendre à un prix adéquat) ? Et si, puisque l’amortissement de leur capital fixe par les entreprises est une opération qui NE leur coûte PAS les profits qu’elle devrait leur coûter, ce qu’il est facile de comprendre que les entreprises se disent soit ceci : ‘’ben naturellement, à quoi bon employer des travailleurs ? ; à quoi bon produire si la raison pour laquelle nous le ferions est de gagner des profits dont, pour financer l’amortissement de notre capital fixe obsolète, nous… N’AVONS PAS BESOIN ?’’ !

Telle est la vérité du chômage.

Sauf que (très loin de là !) ça n’est pas tout...

L’heure n’est-elle pas à la guerre économique de tous les pays contre tous les pays ?

Et, dans tous les pays, ceci ‘’pour faire baisser les coûts’’, ‘’qu’on le veuille ou non’’ ainsi que l’argumentent tous les gestionnaires de droite et de gauche, cela ne requiert-il pas la mécanisation à outrance de la production ? ; ceci voulant dire, dans toutes les entreprises de la planète, une accumulation toujours plus importante de capital fixe ? ; et donc, s’agissant de la production globale (‘’mondiale’’), nécessairement, l’augmentation de la part de la production allant à l’amortissement du capital fixe ?

Sauf qu’il y a une limite naturelle à cette augmentation : impossible que le nombre des salariés travaillant à l’amortissement du capital fixe dépasse le nombre de ceux travaillant à la production des biens de consommation nécessaires à la reproduction de tous les ‘’travailleurs’’ (sauf à dire qu’un jour, ce qui est concevable est que l’on verra des humains se nourrir de ‘’machines’’ !).

Ce qu’il est donc possible de comprendre est que ce vers quoi, tendanciellement, l’on va, c’est vers la partition de la population des ‘’travailleurs’’ en deux parts égales, ceci selon le principe : pour 1 ‘’travailleur’’ pourvoyant à l’amortissement du capital fixe, 1 ‘’travailleur’’ pourvoyant à la production des biens de consommation.

Sauf qu’on l’a vu (cf. supra), le ‘’travailleur’’ pourvoyant à l’amortissement du capital fixe ne coûte rien aux entreprises ; encore une fois, ne savons-nous pas que, pour les entreprises, cette opération présente l’insigne particularité de reconstituer les profits qu’elle leur coûte ?

Quand un ‘’travailleur’’ amortit du capital fixe, ce que l’on peut donc dire est que, ce faisant, il chasse un autre ‘’travailleur’’ de l’emploi : précisément, celui que les entreprises AURAIENT employé si, pour gagner des profits, les entreprises ne profitaient pas mécaniquement du fait que, amortissant leur capital fixe, elles n’ont pas besoin de produire les profits (et donc la production que leur existence requiert) dont elles ont besoin pour ce faire.

D’où, ‘’à la limite’’ (celle du capitalisme arrivé à maturité, savoir celui auquel nous sommes en ce moment confrontés : voyez l’explosion… du chômage !), la ventilation de la force de travail en trois 1/3 : 1/3 à la production des biens d’amortissement, 1/3 à la production des biens de consommation, et 1/3… au chômage !!!!

La solution ?

Par-delà la droite et la gauche (non ?), elle repose sur l’évaluation à chaque période de production du volume de la production allant à l’amortissement du capital fixe. Ainsi pourra-t-on déterminer le montant des salaires (donc de l’emploi !) dont l’amortissement par les entreprises de leur capital fixe aura empêché la formation.

D’où LE critère de la vraie révolution du capitalisme, savoir la révolution du système bancaire.

C’est parce que les banques auront été ‘’éclatées’’ en trois Départements : 1) celui de la création monétaire, 2) celui du capital financier, enfin 3) celui du CAPITAL FIXE (ces trois départements fonctionnant selon des règles extrêmement précises), que l’économie saura tout de l’amortissement du capital fixe des entreprises. Alors, ‘’automatiquement’’, ceci depuis les banques, les entreprises se trouveront créditées des salaires (et donc de l'emploi !) que la ‘’mécanique’’ de l’amortissement de leur capital fixe les poussait jusqu’ici à ne pas former.

C’en sera fini du chômage comme cause première de la crise ‘’systémique’’ du capitalisme.

Restera à organiser l’économie des relations entre les pays autour d’une vraie monnaie internationale, c'est-à-dire (on comparera avec la débile ‘’problématique’’ de l’€ !) LA monnaie permettant 1° de mettre un terme à la Duplication de l'Endettement Transnational des Pays (la DETP), et donc au Double Paiement des Intérêts Transnationaux (le DPTI) ; d’où la crise ‘’de la dette’’, 2° de faire en sorte qu’enfin les échanges entre les pays puissent porter sur des équivalents économiques.

Comment !, vous ne voyez toujours pas en quoi la révolution du capitalisme (la vraie !) est quelque chose qui n’a vraiment que peu de chose à voir avec le ‘’modèle’’ de « ‘’la gauche’’ (voire l’ ‘’extrême gauche’’) comme ‘’alternative’’ à ‘’la droite et/ou l’extrême droite’’ (et réciproquement !) » ?

Jean Tramuset

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