Jean TRAMUSET

Abonné·e de Mediapart

175 Billets

2 Éditions

Billet de blog 27 octobre 2011

Jean TRAMUSET

Abonné·e de Mediapart

La crise de l'euro et de l'Europe : le triomphe de l'ignorance généralisée

Jean TRAMUSET

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

1° L'ignorance ‘'franco-allemande''

Soit les deux ‘'positions'' qui résument ‘'le différend franco-allemand'' :

1° celle de l'Allemagne (ben oui, ‘'à tout seigneur tout honneur'' !... -eh oui Sarko, n'est-ce pas ce qu'on dit aussi : ‘'comme on fait son lit, on se ‘'couche'' ? ; et quand son lit, à temps complet, on l'a fait en faisant celui de l'extrême droite, ceci au lieu de se préoccuper des VRAIS problèmes, quoi de plus normal qu'à un moment ou à un autre, on se retrouve piétiné par ceux qui, bien ou mal, ça n'est pas ici la question -quoique !- ont ‘'travaillé'' ?). Que dit donc l'Allemagne ?

Que, face à la défiance sans précédent dont l'Europe est aujourd'hui l'objet de la part de la ‘'société'' TOUT ENTIERE, c'est-à-dire des... marchés (eh oui, les Médiapartiens et les Médiapartiennes, essayez donc d'imaginer que les marchés n'aient pas existé ; comment croyez-vous qu'on aurait pu mettre un terme aux absurdités -un euphémisme !- des ‘'eurocrates'', si ce n'est en inventant... les marché !!!! ?), la SEULE solution pour elle (l'Europe) est évidemment de... rétablir la confiance ! D'où pour l'Europe face aux marchés, l'ardente obligation de faire en sorte que l'euro n'inspire plus le moindre doute quand à sa ‘'solidité''. Et d'où la solution : la Banque Centrale Européenne étant L'organisme en charge de la crédibilité de l'euro (‘'par le contrôle -au sens de Trichet- de la masse des euros en circulation''), pas question évidemment que, dans la période de ‘'difficultés'' (un autre euphémisme !) que connaît l'Europe, la BCE puisse agir à la façon dont une banque ‘'classique'' agit quand ‘'ça va mal''. Bref, ceci étant conçu comme ce par quoi on ne pourrait que l'affaiblir, pas question que (de
surcroît ‘'par... principe'' !), la BCE puisse, ... sans principes (!), créer des euros.

2° Quant à ce que dit la France, cela étant ‘'l'inverse'' de ce que dit l'Allemagne, cela peut maintenant s'énoncer ‘'en deux mots'' : pour la France, la BCE devrait pouvoir agir comme une banque ; ainsi, ceci spécialement ‘'quand ça va mal'', il faudrait que, comme toute banque, elle puisse injecter de la monnaie dans l'économie ; bref, ceci en particulier quand les ‘'états'' jugeraient que la conjoncture le commande (par exemple quand le niveau du chômage s'envole), il faudrait qu'elle puisse ‘'créer'' des euros.

C'est là où, à tout le moins... ‘'ça'' se complique. C'est que, ainsi qu'on va maintenant le voir, ‘'ça'' ne va ni dans le sens de la position française, ni (non plus !)... dans le sens de la position allemande !

Commençons par exprimer de la façon la plus générale le problème générique de nos économies monétaires. La chose est très claire : une économie monétaire c'est une économie où, pour accéder aux biens (‘'réels''), il faut passer par la monnaie.

C'est non moins évident, ce problème est celui de ce que l'on peut appeler ‘'la BONNE monétisation du réel'' : ‘'ce qu'il FAUT, c'est ni inflation, ni déflation''.

Maintenant comparons les monétisations (des économies européennes par l'euro) ‘'à l'allemande'' et ‘'à la française''.

A cet égard, on peut aller très vite : si la monétisation ‘'à l'allemande'' se traduit par un niveau (général) des prix, disons de 100, ce que l'on peut dire est que le niveau des prix résultant de la monétisation ‘'à la française'' sera plus élevé ; mettons de 110.

Allons alors à l' ‘'ESSENTIEL'' : soit LA contrainte de la mondialisation telle qu' ‘'on'' la décrit aujourd'hui : ‘'il FAUT être moins cher que les Chinois, plus compétitif que les Indiens'', etc, etc... Ce qui semble d'abord évident est donc que la monétisation ‘'à l'allemande'' sera économiquement préférable à ‘'la française''.

Or il faut aller ‘'jusqu'au bout''. L'excédent d'euros produit par la monétisation ‘'à la française'' n'affaiblira-t-il pas l'euro contre toute monnaie sur le marché international des devises ? Et au total, les prix européens résultant de la monétisation de l'économie européenne
‘'à l'allemande'' ne seront-ils pas, tous comptes faits, équivalents à ceux qui résulteront de la monétisation de cette même économie ‘'à la française'' (ceci compte tenu de la baisse de l'euro contre toute devise que cette dernière monétisation impliquera) ?

Mais alors, comment maintenir que la monétisation de l'économie européenne ‘'à l'allemande'' soit ‘'préférable'' à sa monétisation ‘'à la
française'' ? Qu'il y ait donc VRAIMENT ‘'un différend franco-allemand'' ? Un ‘'différend'' tel qu'il faille le trancher au bénéfice de l'un ou de l'autre ????

Ah oui, la chose saute aux yeux : s'il est une façon de sortir de la crise de l'euro et de l'Europe, EVIDEMMENT, ça ne peut être ni l'Allemagne ni la France qui l'indique(nt).

2° L'ignorance des Français,
des Allemands... et des marchés

Franchement, que peuvent bien savoir les marchés (la société TOUT ENTIERE) de la VRAIE façon dont il faut voir l'économie (et par
exemple la monétisation de l'économie européenne ‘'à l'allemande'' versus sa monétisation ‘'à la française'') ? A cet égard, ce que savent les marchés n'est-il pas UNIQUEMENT (regardez donc les critères à partir desquels ils forment leurs jugements !) ce que leur en disent les Allemands (les vertueux Allemands) et les Français (tout au moins les embabouineurs de toutes couleurs politiques qui briguent leurs suffrages) ; les Allemands et les Français dont ce que nous venons de démontrer (DEMONTRER !) est que VRAIMENT, tous ENSEMBLE, ils n'en connaissent... pas grand-chose ?

3° L'ignorance des Français,
des Allemands, des marchés... et de la rédaction de Mdpt

Franchement (chère Martine Orange, cher Ludovic Lamant... et toute la rédaction de Mdpt), le problème aujourd'hui étant qu'il faut
changer le capitalisme (pas chasser des qui ne connaissent pas le b a ba de son fonctionnement pour en prendre des qui... l'ignorent tout autant -voyez VOS PROPRES évaluations du programme des ‘'socialistes'' !), que peut bien nous apporter comme satisfaction que Sarko soit aujourd'hui moqué comme il le mérite ?

A cet égard, imaginons qu'aujourd'hui, les 3 (TROIS) problèmes fondamentaux posés par le fonctionnement du capitalisme étant les
suivants... :

1-le chômage MASSIF, c'est-à-dire la non maîtrise des LOIS (au sens de la physique !) de l'accumulation et de la suraccumulation du
capital (et non pas celui de savoir si la BCE devra ou non pouvoir refinancer le FESF !),

2.1-le double (le DOUBLE !) paiement des intérêts internationaux (d'où la première moitié du VRAI problème de l'explosion des
dettes souveraines),

2.2-le fait qu'aussitôt qu'il s'endette en devises, tout état, immédiatement, se trouve endetté en devises à hauteur du double (le DOUBLE !) de ce qu'il a emprunté (la preuve ? Eh bien... le double paiement des intérêts internationaux ! ; c'est la deuxième moitié du VRAI problème de l'explosion des dettes souveraines),

3-la conception et la mise en place du VRAI système monétaire international dont la mondialisation a urgemment besoin (ce système
requérant la création d'une VRAIE monnaie internationale, c'est-à-dire d'une monnaie ne pouvant que circuler dans l' ‘'espace'' situé ENTRE les pays qui commercent, tous les pays du monde devant, bien entendu -voyez... l'état de l' ‘'Europe'' !!!!- conserver leur monnaie nationale),

... ce à quoi, enfin, la rédaction de Mdpt s'astreigne AUSSI avec tout le sérieux dont elle est capable, soit de documenter ces problèmes...
sérieusement ; ceci en commençant par le commencement, savoir en commençant par ACCEPTER d'écouter pourquoi c'est légitimement que ‘'ceux qui savent'' peuvent prétendre qu'en effet, ils savent un peu quelque chose.

Jean Tramuset

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.