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A ce jour nous n’avons reçu aucune réponse officielle aux deux lettres ouvertes adressées à Madame Taubira et Monsieur Ayrault suite à la diffusion de Crime d’Etat sur France 3 et aux dernières révélations de Benoît Collombat.Le contexte politique et social en France démontre chaque jour d’avantage la décrépitude avancée de nos institutions. L’opinion publique semble aujourd’hui prête à ouvrir les yeux sur les turpitudes de nos représentants politiques. La part d’ombre de la 5ème République que renferme la vérité de l’affaire Boulin est plus que jamais d’actualité. Le mur de l’Omerta doit tomber.
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26 Novembe 2014
L’Association Robert Boulin – pour la Vérité répond à la
campagne de désinformation sur La Chaîne Parlementaire
Dernier avatar du traitement médiatique de ce “vieux serpent de mer de la Vème République”, comme se plaisent à ergoter les speakers du JT, nous observons que le documentaire (sic) Vie et Mort de Robert Boulin est diffusé en boucle depuis plusieurs mois sur LCP Assemblée Nationale : pas moins de 15 fois entre octobre 2013 et novembre 2014 ! Un bel exemple de matraquage de la propagande officielle.
Ce documentaire de Gilles Cayatte ne fait que salir la mémoire de Robert Boulin tout en cherchant à discréditer le combat de sa famille.
Sa première diffusion, sur France 3 le 28 janvier 2013, s’inscrivait dans un contexte particulier. Elle intervenait à la veille de la soirée consacrée par la même chaine à l’affaire Boulin, le 29 janvier, avec la diffusion suivie d’un débat, d’un film, beaucoup mieux documenté, de Pierre Aknine, Crime d’Etat, qui constitue une réponse forte et convaincante à la fable indigente de Cayatte. D’autant qu’à la différence du film d’Aknine, celui de Cayatte, et c’est ce qui lui enlève irrémédiablement toute crédibilité, se contente, du propre aveu de son auteur, d’exposer ce que l’on croyait savoir de l’affaire en 1979. Il ignore donc délibérément et complètement les avancées décisives faites, depuis lors, dans la recherche de la vérité et qui démontrent que cette version officielle de 1979 ne reposait que sur un mensonge d’Etat. C’est bien évidemment ce qui a conduit la famille de Robert BOULIN à refuser de participer à cette mascarade audiovisuelle. Et l’on pouvait penser que la présentation successive des deux films par France 3 répondait alors à un certain souci « d’équilibre » de la part de la chaine.
Trente-cinq ans après, ce documentaire nous propose un parfait remake de la campagne de diffamation orchestrée en 1979 contre Robert Boulin et visant à l’assassiner politiquement. Usant ad nauseam de l’amalgame, de l’allégation, du sous-entendu et de l’insinuation, il le caricature en acteur subalterne de l’arène politicienne, victime malheureuse de la horde de ses « animaux politiques », conformément à l’image qu’ont tenté naguère de peindre ses ennemis et peut-être même ses assassins pour justifier la thèse officielle. La sinistre fable du suicide de Robert Boulin n’est plus seulement suggérée mais purement et simplement mise en scène. L’instrumentalisation des faits et de la personnalité de Robert BOULIN va jusqu’à salir son honneur de résistant.
Ce documentaire est un petit illustré de la bonne vieille méthode de la désignation / dissimulation : on cite quelqu’un, mais on ne cite pas ce qu’il dit. Ainsi, à la suite de sa diffusion, Jean Charbonnel avait écrit au président de France Télévisions pour s’indigner de la manipulation de son témoignage par G. Cayatte. Par un procédé plus vil encore, Gilles Cayatte n’hésite pas à faire parler les morts, égrainant son récit d’extraits en voix off d’un livre de Bertrand Boulin, décédé en mai 2002, écrit à chaud sous le poids du deuil mais aussi sous le poids des mensonges des autorités de l’époque, quand il tentait de mettre ses propres mots sur l’inexplicable geste prétendu de son père. Faire un tel usage de ce livre est indigne alors que Bertrand Boulin n’a cessé ensuite jusqu’à sa mort de se battre haut et fort contre la thèse officielle du suicide.
Ce documentaire se trouve disponible sur le site de l’INA, institution elle-même publique, alors que ni le film de Pierre Aknine, ni le documentaire de France 2 de Marie-Pierre Farkas, ni l’enquête approfondie de Bernard Nicolas et Michel Despratx sur Canal+ n’y sont même référencés. Pas plus qu’on ne trouve trace sur ce même site de l’INA du document sonore de B. Collombat diffusé dans le magazine Interception de 2003, ni du récent Droit(e) de mort sur Robert Boulin de Médiapart. LCP et l’INA sont des structures financées par l’impôt. Cette entreprise de désinformation des français est un véritable scandale. Les dirigeants de ces institutions, surtout après avoir reçu la lettre de protestation de Jean Charbonnel, ne peuvent ignorer le caractère partisan de ce montage audiovisuel outrageusement partial. Cette diffusion relève d’une tentative de propagande et d’intoxication de téléspectateurs qui, parce qu’ils financent ces structures et comme le prévoient le status de celles-ci, ont droit à une information loyale, impartiale et intègre sur l’histoire de notre pays.
Le traitement de l’affaire Boulin dans ces médias publics est manifestement déséquilibré, si tant est que l’équilibre entre le mensonge et la vérité soit une quête légitime. Peut-être cela n’étonnera personne, en cette période de déclin moral et intellectuel du politique, dont l’assassinat de Robert Boulin est une étape symbolique et historique déterminante. Mais cela doit cesser au plus vite. La rediffusion à la même fréquence du film de Pierre Aknine s’impose désormais.
Parce que ce dossier sera définitivement prescrit en janvier 2016 et que cette prescription réjouira tous ceux qui assènent médiatiquement l’hypothèse pourtant indéfendable selon laquelle Robert Boulin se serait suicidé, il est temps de briser le mur de l’omerta et de faire toute la Vérité sur la part d’ombre que recouvre l’assassinat, en toute impunité, d’un représentant du peuple et défenseur intègre de l’intérêt général.
Le salut de la République dépend de notre capacité à mobiliser un fort mouvement populaire contre tous ceux qui depuis trop longtemps la dépouillent à leur profit. L’affaire Boulin est symptomatique de ces dérives inacceptables. Il est urgent et nécessaire de faire la vérité et qu’enfin la Justice passe dans cette affaire.
Association Robert Boulin – pour la Vérité, Bordeaux le 26 novembre 2014
http://www.robertboulin.net/