La Fédération de la Libre Pensée du Vaucluse écrit à Madame le Maire d’Avignon : « Nous venons de découvrir avec stupéfaction et indignation les affiches municipales qui annoncent la « Fête des Lumières Avignon - 8 décembre 2011 » et qui proclament « La Ville renoue avec la tradition… » et « Joignez-vous aux processions. Départ des trois églises du centre ville : Saint-Pierre, Saint-Agricol et Saint-Didier jusqu’à la Métropole Notre Dame des Doms ».
Le site municipal véhicule également le même message en précisant « Cette coutume a une histoire. Son origine remonte au XVIIéme siècle. Il s’agit d’une dévotion à la Vierge Marie. Bien avant l’instauration officielle de la Fête du 8 décembre dite de « l’Immaculée Conception » (1854), la dévotion mariale était grande à Avignon… ». Cette fête religieuse, ces processions catholiques ne sauraient bénéficier d’une quelconque publicité, d’une quelconque aide technique, d’une quelconque légitimation de la part de la Municipalité, astreinte, comme toutes les institutions de la République, au strict respect de la loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat qui stipule dans son article 2 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. »
Soutenir, promouvoir, aider une manifestation religieuse quelle qu’elle soit est une violation de la loi de 1905, un encouragement aux revendications communautaristes, c’est une reconnaissance de rites et de dogmes qui ne peut que heurter tous ceux qui ne les reconnaissent pas… Quant à la tradition, frauduleusement invoquée pour justifier cet engagement clérical de la municipalité, force est de constater le nombre très réduit de références que réussit à produire le site municipal... et permettez-nous de rappeler que, dans l’Etat pontifical d’Avignon puis sous le régime du concordat, la chape de la religion officielle ne laissait guère de latitude aux choix individuels des sujets !
Rappelons par ailleurs, et cela remettra en mémoire deux « traditions » du passé avignonnais, qu’en 1781 le pape réaffirmait l’impérieuse application, en les aggravant, de toutes les mesures vexatoires et discriminatoires d’interdictions et d’obligations contre les juifs des Etats pontificaux d’Avignon et du Comtat Venaissin, et que le premier acte du premier Conseil Municipal d’Avignon, élu le 25 mars 1790, fut de supprimer le tribunal de l’Inquisition.
La Fédération départementale de la Libre Pensée et sa section d’Avignon vous prient donc instamment, Madame le Maire, de faire retirer les affiches municipales appelant à ces processions, de rétablir la neutralité du site municipal et de stopper toute aide logistique de la municipalité à cette manifestation religieuse, conformément à la loi du 9 décembre 1905 ».