Du 8 au 10 octobre prochain, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) organise une Conférence internationale à Montréal sur l’avenir des médias francophones dans le monde et plus particulièrement dans les pays du Sud. L’occasion de revenir sur les enjeux des médias francophones dans des continents comme l’Afrique où le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) se développe. Un essor qui offre de nombreuses perspectives à la Francophonie, à l’heure de la mondialisation.
Une opportunité que la Francophonie ne peut pas rater
Le continent africain connaît depuis déjà plusieurs années le développement des technologies numériques, mais celles-ci se diffusent à un rythme différent de celui des pays occidentaux et le potentiel économique du secteur est gigantesque. La demande est d’ores et déjà en mutation, alors que les TIC connaissent une croissance considérable. Un vivier d’opportunités que le reste du monde, les États-Unis en tête, ne s’est pas contenté d’observer. Les géants américains Google, IBM ou encore Microsoft s’impliquent depuis déjà plusieurs années sur le continent et les résultats sont d’ores et déjà visibles. Grâce au programme « World Ahead » d’Intel, plus de 20 millions d’Africains, dans 50 pays différents, peuvent se connecter à Internet.
Alors que les technologies se développent sur le continent, les médias francophones ont clairement une carte à jouer. L’Afrique subsaharienne francophone par exemple, du haut de ses 12 pays, rassemble 200 millions d’habitants, parmi lesquels une population jeune émerge. Une population pour qui non seulement l’usage des TIC s’apprête à devenir une norme, mais qui sera également en demande de médias francophones.
Les médias francophones sont-ils prêts ?
La culture francophone bénéficie d’ores et déjà d’un champion en la matière : la chaîne TV5 Monde, diffusée dans plus de 257 millions de foyers à travers le monde, dont 12 millions en Afrique. D’autres médias suivent l’exemple aujourd’hui à l’instar de Canal + qui compte lancer une nouvelle chaîne sur le continent. Vivendi souhaiterait également mettre le cap sur Dakar avec sa filiale Universal Music. Le groupe Lagardère serait quant à lui sur le point de lancer sa chaîne pour enfants, Gulli, ainsi qu’une radio en Afrique en 2015. Certains journaux papier, comme Le Point, sont déjà passés au fuseau horaire africain et seront bientôt suivis par Le Monde et La Tribune qui prévoient leur implantation dans un futur proche.
Se développer en Afrique semble clairement être une priorité pour les médias francophones aujourd’hui. « Tout le monde se dit que c'est le prochain Eldorado, l'Amérique du Sud de demain. Même si on ne sait pas quand », analyse Yves Bigot, directeur général de TV5. Il est clair que les médias francophones possèdent une longueur d’avance pour se développer sur le continent africain, mais les groupes étrangers et la tendance unilingue de la mondialisation pourraient représenter une menace. Alors que les médias francophones ont clairement des cartes à jouer, sauront-ils les abattre assez vite ?