Personnages de la société civile, intellectuels, politiques, universitaires de divers horizons comme sont Francisco Pérez de Ayala, Gregorio Marañón, Antonio Machado,Teófilo Hernando, Jiménez Díaz, Eduardo Bonilla, Antonio Medinaveitia, José María Semprún y Francisco Villanueva, Bergamín ou encore Miguel de Unamuno, Valle Inclan, Rafale Alberti, Miguel Hernáandez... soutiennent la proclamation de cette République qui met fin à la monarchie, ou simplement montrent leurs sympathies avec.
José Ortega y Gasset réunit autour de lui Corpus Barga, Antonio Espina, García Lorca, José López Rubio, Rivas Cheriff, Pedro Salinas, Ramón Sender, Fernando Vela o Luís Valdeavellano, collaborateurs proches qui ont déjà travaillé précédemment avec lui sur de projets et études de société.
C'est durant cette courte période que le pays rentre de plein pied dans la XXème siècle avec la promotion des libertés individuelles et la reconnaissance en droit de tous ses citoyens et citoyennes; la modernité de ses lois avec l'intégration de tous ses individus parfois devancent bien d'autres pays reconnus progressistes.
En cinq années* L'Espagne sort de la torpeur entretenue par l'Eglise Catholique depuis de siècles. Cette même Eglise**, qui ressent comme un outrage ces lois d'émancipation, sera la pierre angulaire sur laquelle s'appuieront les forces conservatrices, réactionnaires souvent attirées par le fascisme rampant en Europe, pour réussir le coup d'état en 36.
C'est en 1933 que le droit de vote des femmes est instauré ainsi que leur statut d'individu éligible à n'importe quelle charge publique. En 1932 sont approuvées les lois du divorce et, premier pays en Europe, du divorce par accord mutuel, du mariage civil et le droit de la femme à exercer en tant que chef de famille, à égalité avec l'homme sur la famille et les enfants.
En 1935 un décret abolit la prostitution règlementée: le corps de la femme étant considéré par la bourgeoise comme une marchandise d'appoint.
En 1936 la Catalogne légalise l'avortement.
Dès 1931 le droit à l'association et syndicalisation des ouvrier(e)s, la journée de 8 heures et régularisation du travail de nuit ainsi que le repos du dimanche pour tous les travailleur(se)s (exceptés, hélas, pour les en majorité travailleusEs du service domestique) entra en vigueur. La loi de Maternité accorda le temps d'arrêt maternité et d'arrêt pour les femmes qui allaitaient.
Avec le triomphe de la contre-révolution fasciste près d'un demi million d'ouvriers ou d'intellectuels furent privés de liberté durant des années ou y moururent comme le poète Miguel Hernández mais tant d'autres anonymes..., plusieurs d'entre eux furent enfermés et y moururent dans de camps de travail, sans parler des plus de 30.000 fusillements recensés entre 1939 et 1940.
Aux femmes qui avaient pris part à la lutte armée mais aussi celles qui n'avaient pas pris part mais femmes de miliciens, leurs mères et leurs filles furent enfermées, tondues... les jeunes enfants de ces femmes durant décades en encore dans les années 70! confiés à des orphelinats aux bons soins des religieuses, et souvent donnés (parfois vendus) à des familles catholiques, dans le meilleurs des cas pour être élevés comme leur propres enfants - dans le respect des lois divines, évidemment - d'autres vouées au service domestique de ces familles pieuses.
A la fin de cette guerre, Franco déclara : "La femme à la maison"***
Les droits acquis à l'avortement, au divorce, au mariage civil et souvent au droit à travailler (Fuero del Trabajo) furent confisqués et la femme vouée, ou enfermée, à son foyer.
Victoria Kent, Clara Campoamor, María Lejarraga, Dolores Ibárruri, Veneranda Manzano, Federica Montseny Mañé, Margarita Nelken, Matilde de la Torre, Francisca Bohigas... font suite à la liste non exhaustive de noms illustres cités plus haut; elles figurent parmi les premières femmes députées ou participant à un gouvernement espagnol dont les noms sont restés dans les mémoires ou dans les livres (noms occultés durant les quarante années de franquisme de peur de contamination, sans doute, ou alors citées comme La Pasionaira, en exemple de la "mala mujer"), mais tant et tant d'autres anonymes qui ont ouvert les voies...
Hommage et honneur à tous et toutes en ce jour anniversaire!
* Cinq années... fatale mesure-temps de progrès ou de régression des individus humains?
** La même qu'en 2012 avec l'arrivée de la droite se permet de retransmettre à travers une TV publique la messe de Pâques avec homélie homophobe... de la part d'un de ses hauts dignitaires. Rien ne se perd, rien ne se crée, rien ne se transforme ?
*** Triste écho avec le "Qui va s'occuper des enfants..." soixante-quinze années après.