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Billet de blog 5 septembre 2014

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CELESTIN YANDAL, MILITANT DES DROITS DE L'HOMME SÉQUESTRÉ DEPUIS 387 JOURS AU CAMEROUN SUR ORDRE DU VICE-PRÉSIDENT DU SÉNAT

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Demande de libération immédiate de M. Célestin Yandal (sur la photo) militant des droits de l’homme connu notamment pour sa dénonciation des abus et exactions du lamido de Rey-Bouba sur les populations du Mayo-Rey; et des 13 jeunes du « Collectif des Jeunes de Touboro » - dont il est le Président - après 9 mois de détention préventive arbitraire à la Prison Centrale de Garoua au Cameroun

Le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale(REDHAC) réitère la demande de libération de M. Célestin Yandal « Président des Jeunes du Collectif de Touboro » une association de défense des droits des jeunes dans la Région de l’Adamaoua et de 13 des membres de cette association, qui croupissent depuis le 30 novembre 2013 à la prison de Tcholliré dans la Région du Nord-Cameroun.

En effet le 30 novembre 2013 M Célestin Yandal, président du Collectif des jeunes de Touboro, tête de liste Undp aux dernières élections législatives dans la circonscription de Touboro, est interpellé et gardé à vue à la brigade territoriale de Ngaoundéré. Ignorant tout des raisons de son incarcération, tout comme ses geôliers d’ailleurs, Célestin Yandal sera réveillé à 3 h du matin, le jeudi 5 décembre 2013, pour être exfiltré sur Tcholliré par une escorte de 8 gendarmes conduite par le commandant de la compagnie de gendarmerie de Touboro. Outre la Land Cruiser verte dans laquelle il est encastré, le convoi est composé d’une voiture de l’armée et d’une Mercedes.

Que reproche-t-on à M.Célestin Yandal et qui veut sa tête?

Le jeune étudiant paye le prix de sa dénonciation des abus et exactions du Lamido de Rey-Bouba sur les populations du Mayo-Rey qui ne peuvent s’exprimer, car tétanisées par la peur d’éventuelles représailles de “Baba” ou de ses “Dogaris” .

Du seul fait de la volonté du lamido de Rey-Bouba, membre du bureau politique du Rdpc (parti-État du Cameroun), premier vice-président du Sénat et grand fossoyeur des droits de l’homme, Célestin Yandal moisi à la maison d’arrêt de Garoua.

Un comité de soutien à Célestin Yandal a été mis sur pied et continue de se mobiliser afin d'obtenir sa libération.

Intervention de la FIDH

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), s’inquiète de la poursuite de la détention arbitraire et du harcèlement judiciaire de M. Yandal, qui reposent sur des accusations fallacieuses ne visant qu’à sanctionner ses activités de défense des droits de l’Homme. Il en appelle à toutes les organisations et personnes de bonne volonté afin notamment d'écrire aux autorités camerounaises pour :

i. Garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de M. Célestin Yandal et de l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme au Cameroun ;

ii. Libérer M. Yandal de manière immédiate et inconditionnelle car sa détention est arbitraire en ce qu’elle ne vise qu’à sanctionner ses activités de défense des droits de l’Homme ;

iii. Mettre un terme à toute forme de harcèlement à l’encontre de M. Yandal ainsi que de l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme au Cameroun ;

iv. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement

son article 1 qui stipule que “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation de tous les droits de l’Homme et de toutes les libertés fondamentales aux niveaux national et international” ;

son article 6 qui stipule que “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres : a) De détenir, rechercher, obtenir, recevoir et conserver des informations sur tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales en ayant notamment accès à l’information quant à la manière dont il est donné effet à ces droits et libertés dans le système législatif, judiciaire ou administratif national ; b) Conformément aux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et autres instruments internationaux applicables, de publier, communiquer à autrui ou diffuser librement des idées, informations et connaissances sur tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales ; c) D’étudier, discuter, apprécier et évaluer le respect, tant en droit qu’en pratique, de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales et, par ces moyens et autres moyens appropriés, d’appeler l’attention du public sur la question” ;

et son article 12.2 qui prévoit que “l’Etat prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration” ;

v. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par le Cameroun.

Adresses utiles:


M. Paul Biya, Président de la République, Présidence de la République, Palais de l’Unité, 1000 Yaoundé, Cameroun, Fax +237 222 08 70

M. Philémon Yang, Premier ministre et Chef du gouvernement, Primature du Cameroun, Fax : +237 22 23 57 35 et courriel : spm@spm.gov.cm

M. Laurent Esso, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Ministère de la Justice, 1000 Yaoundé‚ Cameroun, Fax : + 237 223 00 05
M. Alain Edgard Mebe Ngo’o, Ministre Délégué à la Présidence de la République chargée de la Défense B.P1000 Yaoundé‚ Cameroun, Fax +237 223 59 71

 
M. SADI René Emmanuel, Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Fax : + 237 222 37 35


Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (CNDHL), Tel : +237 222 61 17, Fax : +237 222 60 82, E-mail : cndhl@iccnet.cm
 
Mission permanente de la République du Cameroun auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, rue du Nant 6, 1207 Genève, Suisse, Fax : + 41 22 736 21 65, Email : mission.cameroun@bluewin.ch


Ambassade de la République du Cameroun à Bruxelles et auprès de l'Union Européenne, 131 av. Brugmann, 1190 Forest, Belgium, Tel : + 32 2 345 18 70 ; Fax : + 32 2 344 57 35 ; Email : ambassade.cameroun@skynet.be

Prière d’écrire également aux représentations diplomatiques du Cameroun dans vos pays respectifs.

Source: freecelestinyandal.blog.com

Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence :

E-mail: Appeals@fidh-omct.org

LETTRE OUVERTE DE YANDAL CELESTIN A TOUS LES CAMEROUNAIS EPRIS DE PAIX ET DE JUSTICE ET SOUCIEUX DE LA SECURITE DE LEUR PAYS


Source: http://www.journal-ledroit.net
De ma Position au sujet de la Secte Islamiste « BOKO HARAM »
Mes chers compatriotes,
A l’heure où le Cameroun se joint à la Communauté Internationale pour combattre ce fléau qui gangrène notre environnement, je me dois de sortir de ma réserve, pour que malgré ma détention arbitraire et du fond de ma cellule, je puisse contribuer à l’éclaircissement de la lanterne du public sur la question sécuritaire au Cameroun en général et dans le Mayo-Rey en particulier.
Après la rencontre des Chefs d’Etat Nigérien, Tchadien, Béninois, Nigérian et Camerounais autour du Président Français, son excellence Monsieur François Hollande le 17 mai dernier au sujet de la nébuleuse Boko Haram, et surtout de la déclaration de guerre faite à cette Secte par le Chef d’Etat , Son Excellence Paul Biya, des leaders d’opinion, hommes politiques, élus du peuple, forces vives et  responsables de la Société Civile ont pris la balle au bond pour proposer des stratégies idoines pour combattre l’ennemi. Le parti au pouvoir, le RDPC est allé plus loin en organisant rencontres de sensibilisation et d’information des populations sur l’étendue du territoire national. C’est dans cette mouvance qu’en tant que leader des jeunes et Conseiller Municipal de la commune de Touboro, du fond de ma cellule au pénitencier de Garoua, je voudrais également apporter ma modeste contribution dans cette lutte de tous et de chacun, où qu’il soit et quel qu’il soit.
Dans toutes ces rencontres de sensibilisation, la principale cible des multiples discours des orateurs, c’est la population. Ce qui est d’ailleurs normal, puisque c’est de la sécurité de cette population qu’il s’agit. Et le message qui leur est adressé, c’est la collaboration ou la coopération avec les autorités publiques et surtout les forces de défense et de sécurité en dénonçant toute attitude ou tout comportement suspect d’un individu noté dans leur environnement.
Ainsi, en ce qui me concerne, ma position sera beaucoup plus focalisée dans les Régions Septentrionales et plus principalement dans le Département du Mayo-Rey, Région du Nord (36529 km²). De prime abord, l’idéologie «  Boko Haramiste » c’est globalement la haine et le rejet de tout ce qui est occidental (l’école par exemple). Dans le Département le plus vaste du pays, contrôlé depuis des lustres par une dynastie obscurantiste, immobiliste et paternaliste qu’est la dynastie de Rey-Bouba, les pratiques de cette dynastie esclavagiste et moyenâgeuse sur les populations ne sont pas différentes des attaques de Boko Haram. De tous les temps, il a toujours été le réservoir  des bandits de grand chemin, communément appelés « Coupeurs de routes » qu’entretiennent les lamibé de Rey-Bouba. Puisque les Boko Haram c’est les Coupeurs de route recyclés et en régimentés dans l’islamisme  radical et brutal. Dans le Mayo-Rey, le lamido est « tout », l’ensemble des autorités lui sont délibérément et honteusement soumises. Conséquence, l’autorité de l’Etat est absente. Tout le Département est pris en otage par les affidés (dogaris) de ce chef traditionnel qui sont installés par ses soins dans des coins et recoins dudit Département à l’effet de passer au peigne fin tout ce qui s’y passe et de l’en informer.
En conséquence voici entre autres les raisons pour lesquelles la collaboration entre populations, autorités administratives et Forces de l’Ordre pour barrer la voie à Boko Haram ne réussira pas si facilement dans le Département du Mayo-Rey : d’abord
- Le sempiternel problème des Droits de l’homme et des Libertés  qui est une épine dans la plante des pieds des populations du Département qui de plus en plus sont résolues à régler cette question même au prix de leur vie, situation consécutivf au mutisme et au laxisme des pouvoirs publics ;
- Le déficit ou la crise de confiance entre les populations du Mayo-Rey et les autorités, dus à la démission de ces dernières vis-à-vis des missions qui leur sont dévolues. A plusieurs reprises, ces autorités ont failli à leur mission en soutenant les actes de vandalisme de ces lamibé et de leurs affidés de 1992, année marquant les manifestations des élections pluralistes au Cameroun jusqu’à nos jours. Ces autorités prennent fait et cause pour le lamido et ceci au détriment des populations.
- En ce qui concerne les Services chargés du Maintien de l’Ordre, les Services de Renseignement et autres, des sources proches de la Compagnie de Gendarmerie de Touboro et digne de foi, les BQR (Bulletins Quotidiens de Renseignements) destinés aux Renseignements Généraux de la République (RGR), sont délibérément  modifiés au gré du lamido avant transmission. Ce sont des situations fondées et connues. Illustration : chaque fois qu’il y a attaque des coupeurs de route, ce sont les dogaris qui sont d’abord informés et vont aussitôt informer le lamido qui jugera à son tour de l’opportunité de la saisine des autorités compétentes. A plusieurs reprises, ces coupeurs de route appréhendés par nos forces de défense ont été libérés sur ordre du lamido ou des dogaris (affidés du lamido). Dans cette logique, que peut-on attendre des populations qui sont sensées travailler en collaboration avec ces mêmes autorités pour une sécurité plus satisfaisante ?
- A plusieurs reprises, les éléments du BIR et du BIM sont mis à contribution par les dogaris afin de contraindre « manu militari » les populations à payer la « Zakat », chose imposable uniquement aux fidèles musulmans en réalité.
Personnellement, en janvier 2013, après les émeutes  entre les populations de Mbang-Rey et l’expédition punitive armée partie de Rey-Bouba (400 Km) commanditée par M. ABOUBAKARY Abdoulaye, 1er vice-président du Sénat, j’ai à mes risques et périls décidé d’informer le Commandant de la Compagnie de Gendarmerie de Touboro d’alors, le Capitaine MIMBOLO Brice de ce que  c’est le nommé Aladji MAHAMAT alias Ben Laden qui a remis son arme à un dogari comme pour contribuer à l’effort de guerre enclenché par le lamido, arme qui a été utilisée pour tirer sur les populations de Mbangrey. Aladji MAHAMAT alias Ben Laden est un  homme d’affaires installé à Touboro grâce à l’entregent du Lamido de Rey Boubba et qui a reçu de ce dernier des hectares de terres arables dans la région deTouboro. En outre, l’arme de cet opérateur économique était portée par L’Inspecteur de Police BISSI Ahmed tombé au front. Mais malheureusement, c’est plutôt au lamido que l’information sera transmise et le pourvoyeur de l’arme lui, ne sera jamais inquiété jusqu’au jour d’aujourd’hui. Comment comprendre qu’une telle information livrée à l’autorité compétente pour que la sécurité soit garantie se retourne plutot contre le citoyen épris de paix et de sécurité que je suis ?
Récemment au mois de mars, deux villages, Ouro Djodi et Haidjam, ont fait l’objet d’attaques des coupeurs de route qui ne sont rien d’autres que les dogaris du lamido. j’en suis à me demander pourquoi ce n’est que dans cette partie de la République qu’il est permis à une milice privée, celle du Lamido notamment, de disposer d’armes à feu et d’en faire usage au vu et au su des représentants des pouvoirs publics sans être inquiétés ?
On ne le dira jamais assez, les affidés de « BaBa Rey » déclament « urbi et orbi » à qui veut les entendre que c’est « Baba » qui leur donne les armes au point de se photographier avec ces kalachnikov, armes de guerre dont la possession n’est réservée à priori qu’aux agent de la force publique. Ces hors la loi ont d’ailleurs déclaré en 1997, lors d’un procès public qui les opposait à l’honorable NANA KOULAGNA au Tribunal Militaire de Garoua, que c’est le lamido qui leur a fourni les armes dans le but d’attaquer le sieur Koulagna. Cette situation n’a jamais fait l’objet d’une enquête.
Comment comprendre que chaque fois qu’il ya prise d’otages dans le Mayo-Rey, surtout les enfants des éleveurs peulh, ce sont les « affidés » du lamido qui jouent le rôle de médiateur entre les prétendus « ravisseurs » et les familles des otages  pour les modalités de paiement de la rançon et de la libération de ces derniers ? Ceci se faisant sous le regard impuissant sinon complice des autorités administratives et judiciaires ainsi que des forces de maintien de l’ordre. En outre, l’affaire du carnage des troupeaux d’éléphants dans le Parc National de Bouba Ndjidda nous hante encore les esprits où subsistent encore des doutes sur l’origine de ces braconniers d’un nouveau genre. Nous savons tous qu’il est impensable pour celui qui connait le système de fonctionnement du lamidat de Rey, qu’une horde de bandits venant de surcroit du Soudan, puisse accéder au parc de Bouba ndjidda, y opérer et repartir sans que le Lamido n’en soit informé.
Je le réitère avec insistance, le Département du Mayo-Rey est trop vaste (36 529 Km2). S’il faut en outre laisser la latitude aux chefs traditionnels à l’instar de celui de Rey-Bouba, de s’arroger les prérogatives relatives à l’adoption des stratégies de lutte contre la secte Islamiste, ce combat sera détourné de son objectif principal pour être utilisé comme un instrument de règlement de compte avec ses adversaires politiques comme c’est le cas avec moi. Je vous parle du fond d’une cellule de la prison centrale de Garoua pour avoir osé dire non à l’oppression de cette dynastie. A Touboro, le nommé Aladji LAOULO qui fut chargé de la collecte des têtes de bœufs du lamido (zakat) auprès des éleveurs va opérer un changement de camp du fait de la perte de la commune par le « RDPC » dont la conséquence fut fatale pour lui car, son domicile sera attaqué dans la nuit du 12 au 13 avril par des assaillants lourdement armés. Le Bilan de cette attaque : son épouse ainsi que son garçon vont passer de vie à trépas. Je vous fais grâce des blessés graves qui sont légion. Quelques jours après, le Maire de la Commune, Monsieur KOULAGNA NANA après enquête, attire l’attention de l’actuel Commandant de Compagnie de gendarmerie de Touboro, le Commandant SAMA Térence sur certaines personnes qui sont suspectées pour avoir menacées ce dernier par téléphone et même verbalement. Le CoComgend ne va pas agir, car s’étant rendu compte qu’il s’agissait bien des dogaris du lamido, espèce intouchable dans la région parce que bénéficiant d’une immunité non inscrite dans la loi, mais immunité quand même. Comment  voulez-vous que notre armée soit respectée quand les pratiques magico-religieuses d’un individu peuvent  influencer le courage de nos officiers ?
A l’heure où je vous parle, les populations de l’Arrondissement de Touboro vivent avec la peur dans le ventre parce qu’elles redoutent les « affidés » du  lamido dont la force de frappe est démesurée.
Ce n’est un secret pour personne, la dynastie de Rey-Bouba a toujours fait usage des armes de guerre contre les populations et ceci au vu et au su de tous. Pour mémoire, en 1984, le lamido d’alors, donc le père de l’actuel, avait recruté 300 jeunes dans le département du Mayo-Rey pour être formés en Lybie. Mais de quelle formation s’agit-il ? Dieu seul sait. Récemment, entre décembre 2011 et février 2012, l’actuel lamido a fait former plusieurs centaines de jeunes dans une brousse de Rey-Bouba. De quelle formation s’agit-il ? Lui seul peut répondre à cette question. Pour ma part, je me demande vraiment s’il est nécessaire pour une autorité traditionnelle de s’entourer d’une milice lourdement armée ? Le dessein inavoué d’une telle personne est la conquête du pouvoir par la force. Le Haut Commandement doit comprendre que le désarmement de cette milice est un impératif pour la paix et la sécurité dans ce département et par extension dans tout le Cameroun. Le lamido de Rey doit comprendre une chose : qu’il le veuille ou pas, le changement est irréversible et il est en marche et la théorie du recommencement me donnera raison un jour.
Aujourd’hui, l’insuccès des plaintes déposées auprès des autorités compétentes par les victimes des exactions du lamido et de ses affidés, fait qu’à ce jour, le citoyen ait perdu totalement la confiance en la justice de son pays. Dans cette atmosphère de méfiance totale et de crispation entre les autorités du Département et les populations, quelle collaboration peut-on en attendre pour barrer la route à la nébuleuse « Boko Haram » ? Comment contrôler la situation quand pour des raisons électoralistes la nationalité Camerounaise est gracieusement attribuée aux étrangers par des gens sans foi ni loi ?
Aux grands maux, les grands remèdes. Nous sommes conscients du danger que court notre département avec la porosité de nos frontières à l’Est avec la RCA  où les armes et grenades de fabrication chinoise circulent et se vendent comme des petits pains à MBAI-MBOUM (village frontalier entre le Cameroun et la RCA) et au Nord par le Tchad. L’Etat, à ce jour, devrait maitriser sa population exacte tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, qui fait quoi, quels sont les défis à relever pour qu’il y ait sécurité etc. Ce sont là des interrogations qui devront préoccuper nos gouvernants. En réalité, il est capital de souligner qu’il n’y aura pas union sacrée autour de cette question tant que l’Etat n’aura pas résolu les problèmes fondamentaux des populations comme celles du département du Mayo-Rey. Il faut donc :
- L’application in extenso de l’arrêté du 04 juillet 2007 qui confine le territoire de compétence du lamido de Rey-Bouba à l’arrondissement de Rey-Bouba ; ce qui va inéluctablement affranchir ces populations longtemps avilies et assujetties à cette dynastie de tropique ;
- M. ABOUKARY ABDOULAYE, lamido de Rey-Bouba et 1er vice-président du Sénat doit être traduit devant la justice tant Nationale qu’Internationale pour répondre de ses crimes de guerre ;
- La délimitation administrative doit tenir compte de la taille de la population afin de limiter les pouvoirs du lamido.
En définitive, et pour ma part, je pense que pour que cette lutte contre « Boko Haram » soit efficace, il est indispensable que les pouvoirs publics, l’opposition, toutes les forces vives, le clergé, toutes les confessions religieuses et la société civile vibrent sur la même longueur d’onde. /.
Depuis la prison centrale de Garoua, le 24 juin 2014
Célestin YANDAL

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