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Billet de blog 26 avril 2011

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NUCLEAIRE, LE RISQUE MAJEUR !

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- LA PRIORITE Certes il y a d'autres sujets très préoccupants pour nous tous, citoyens du monde. Le problème de l'eau, qu'il faudrait absolument économiser et gérer ; la France n'est pas à l'abri de grosses pénuries d'eau ; il faudrait donc diminuer notre gaspillage en la matière. Le problème alimentaire ; la faim dans le monde augmente et touche des populations de plus en plus larges. Les problèmes politiques ; des poignées d'affairistes gèrent l'économie mondiale à leur profit et font la guerre pour des intérêts mesquins. Mais quand on sait qu'une centrale nucléaire contient une puissance explosive gigantesque, une capacité de tuer à court terme ou à petit feu par développement de cancers, que la radioactivité n'épargne personne, voyage dans les airs, la terre et l'eau annihilant des vies et des moyens de subsistance (eau, poissons, viande, cultures), le risque nucléaire est un problème majeur. - LE BRICOLAGE A Fukushima, les ouvriers sont en train de payer de leur vie une technologie trop mal maîtrisée, pour tenter d'éviter que cela ne s'aggrave. Et pourtant le Japon était censé maîtriser parfaitement cette technologie, tout comme les problèmes liés aux catastrophes naturelles… Alors que la centrale n'a laissé échapper qu'une infime partie des nuages possibles, que la fission des cœurs a à peine commencé, que les ouvriers ont déversé très peu d'eau polluée dans la mer eu égard au contenu dans la centrale, la radioactivité a cependant déjà fait le tour du monde. Comment va évoluer la situation ? Personne ne le sait. On nous donne des délais, mais les scientifiques reconnaissent qu'ils ne savent rien de l'état exact des réacteurs, et n'ont pas de recettes miracle pour opérer au milieu d'un tel taux de radioactivité. Les travaux n'avancent pas dans la centrale, Tepco bricole, la fission continue peut-être, et donc les risques d'explosion sont toujours d'actualité. - LE PILOTE SANS COMMANDES, L'AIEA L'Agence Internationale de l'Energie Atomique, le "gendarme" du nucléaire, répond comme suit à une question concernant ses moyens d'actions dans la gestion de la catastrophe de Fukushima, notamment l'organisation d'une concertation d'experts internationaux pour venir en aide à Tepco pour une résolution de la crise : " We have to note that the IAEA has no authority or ability to coerce Member States to accept help. We can only recommend changes." En un mot, le seul pilote international n'a pas les commandes ! Tepco et le gouvernement japonais agissent comme ils l'entendent. Et pourtant, on peut lire tous les jours sur le site de l'AIEA : "White "smoke" continues to be emitted from Units 2, 3 and 4." "The pressure in the reactor pressure vessel is increasing." : aucune amélioration donc à la centrale, les rejets atmosphériques et aquatiques continuent, la pression augmente dans le réacteur n°1. Pendant ce temps, AREVA va installer une nouvelle centrale en Inde sur une zone sismique et sur des terres usurpées aux paysans ; la révolte locale est combattue aux armes à feu par les autorités. - L'URGENCE Je lance un appel à tous ceux qui sont solidaires du peuple japonais en deuil et sous une menace terrible, à tous ceux qui ne sont pas solidaires mais qui souhaitent préserver leur santé et celle de leurs enfants, à tous ceux qui s'inquiètent de la situation de la centrale de Fukushima, et à tous ceux que cela indiffère tant que cela ne se passe pas chez eux, à tous les écologistes et à tous les pro-nucléaires : vous êtes tous concernés, car la radioactivité augmente là-bas et dans le monde entier, aucune solution n'est trouvée pour enrayer le processus enclenché le 11 mars. La situation s'aggrave de jour en jour et peut très bien évoluer vers une catastrophe mondiale, avec une radioactivité qui engendrerait des cancers divers dans tous les pays. Bien sûr, nous n'en sommes pas là. Mais il faut cependant se ressaisir et refuser de continuer à fermer les yeux sur ce risque grandissant. La centrale est bien plus importante que celle de Tchernobyl, elle contient plusieurs réacteurs très endommagés, elle est de plus entourée de nombreuses autres centrales nucléaires ; une explosion rejetterait une grande quantité d'éléments radioactifs dans l'air, mais également pourrait engendrer des effets en chaîne gravissimes. Ce n'est pas moi qui le pense, mais des spécialistes du nucléaire ; mes sources sont des articles de presse écrits par divers experts du nucléaire dans le monde. M. Sarkozy s'est rendu au Japon pour défendre le nucléaire, et aussi complimenter les Japonais pour leur attitude très digne car le Japon sera un bon client pour les futurs marchés du nucléaire et de la reconstruction. Mais peu d'aide a été proposée. Le Japon accepte peu à peu l'aide internationale, mais la fierté empêche ses dirigeants d'appeler réellement au secours. A nous, citoyens du monde, de prendre les devants, désormais. L'urgence est aujourd'hui à la réunion de sommités du monde scientifique international pour tenter d'arrêter la machine infernale qui s'est emballée. L'heure n'est plus aux paroles rassurantes pour temporiser. Il faut sans tarder faire pression auprès des gouvernements pour que les meilleurs spécialistes du nucléaire se concertent afin d'éviter le pire. Nous sommes tous directement concernés, au Japon, en France, comme ailleurs dans le monde. Prenons en main notre destin, ne laissons pas les intérêts politiques ou économiques ruiner nos vies. Agissons avant qu'il ne soit trop tard. Les médias gardent le silence sur ce risque majeur. Les simples citoyens peuvent faire pression à tous les niveaux de l'Etat, des Etats, pour que tous les moyens scientifiques, technologiques et humains, quel qu'en soit le prix, soient mis en œuvre afin d'éviter le pire, pour que ce thème devienne la priorité nationale et internationale, avant que ça ne le devienne par la force des choses et que le prix à payer ne soit éminemment plus lourd ! - L'ARGUMENT QUI TUE Les défenseurs de l'énergie nucléaire prônent son absence d'impact écologique, ce qui est totalement faux puisqu'elle génère des déchets très dangereux et très durables en fonctionnement normal ; et que dire des incidents, accidents et catastrophes qui polluent durablement des territoires entiers et tuent hommes, animaux et végétation ! Les cancers, déjà en augmentation, ne pourront qu'être plus nombreux si l'on maintient le cap de cette énergie honteusement qualifiée de "propre" ! - LE PARI HASARDEUX Le risque zéro, si longtemps prétendu par nos apprentis sorciers, démenti officiellement aujourd'hui, n'existe bien sûr pas : quelle que soit la technologie, il arrive toujours un incident, un accident, une catastrophe. Dans le cas du nucléaire, un accident est déjà une catastrophe, et la catastrophe est un cataclysme. Une seule centrale peut occasionner des dégâts irréversibles sur la planète entière ! Et cela arrivera car il n'y a pas de risque zéro. Le 7 février dernier, l'Autorité de Surveillance Nucléaire a souligné la gravité du manquement à la sûreté sur 34 réacteurs français ! La radioactivité d'une centrale endommagée s'additionne à celle d'autres centrales endommagées dans le passé, puisque certains éléments radioactifs ont une durée de vie qui n'est même pas à l'échelle humaine. Une erreur humaine, un problème technique, un acte de malveillance, des événements en chaîne, une catastrophe climatique, tous les cas de figure ne peuvent pas être prévus, quels que soient les tests effectués. Et une erreur dans le nucléaire a des conséquences d'une ampleur encore jamais vue avec toute autre technologie et qu'on ne sait pas maîtriser ! - L'ENTETEMENT ET SON PRIX L'exemple de Tchernobyl aurait dû stopper notre "stratégie" française du tout nucléaire ; mais nous avons laissé nos dirigeants continuer cette inquiétante propagation dans notre pays et ailleurs. Aujourd'hui, il y a de nouvelles fuites radioactives à Tchernobyl car le sarcophage est à refaire 25 ans après seulement ; des trous de 100 m² dans le sarcophage laissent échapper la radioactivité ! On ne sait pas encore si les travaux de réfection vont pouvoir être financés car ils sont exorbitants, mais on sait que la durée de vie du nouveau sarcophage sera d'une centaine d'années pour un contenu dangereux pendant des milliers d'années ! Vu le nombre de centrales nucléaires au monde, stopper leur fonctionnement va déjà coûter extrêmement cher, mais il faut absolument aussi arrêter d'en construire de nouvelles. - L'ESPOIR… Le nucléaire n'est pas inéluctable. Il est indispensable de développer enfin à grande échelle la recherche pour des énergies moins sales et moins dangereuses, et en particulier la recherche de méthodes de stockage et de transport de ces énergies ; ces énergies d'avenir sont un vivier d'emplois non négligeable ; il faut bien sûr cesser de produire plus de produits inutiles qui accroissent les déchets dont la terre regorge déjà ; il faut que chacun gère sa consommation d'énergie au mieux afin d'éviter le gaspillage ; il faut recentrer ses plaisirs vers autre chose que la simple possession de biens matériels, qui n'engendre qu'un sentiment d'insatisfaction permanent ; il faut arrêter la course au profit qui se fait dans un premier temps au détriment de la qualité de vie des autres, et à brève échéance de tous... et surtout profiter d'un air respirable et d'une bonne santé, n'est-ce pas le plus important pour tous ? Ce ne sont pas des sacrifices qu'il faut faire, mais au contraire modifier les comportements et les activités humaines pour un meilleur bien-être ! - L'ACTION Une catastrophe mondiale nécessite une mobilisation mondiale pour tenter d'arrêter un processus éminemment dangereux pour tous. Tous les pays dits "développés" ayant des compétences en matière de nucléaire devraient être au chevet de la centrale de Fukushima pour aider à une résolution de la catastrophe en cours. Au lieu de cela, chacun tente de rassurer ses populations, de se retrancher sur le quotidien et de fermer les yeux sur ce risque évident. Mais le peuple peut réagir, arrêter de focaliser sur ses intérêts propres et immédiats, et penser à l'avenir commun qui est aussi l'avenir de chacun ! Il faut d'urgence coopérer avec le Japon pour tenter d'enrayer la catastrophe en cours. Il faut d'urgence se ressaisir pour refuser toute nouvelle construction de centrale, en France comme à l'étranger. Que l'on soit humaniste ou égoïste, nous avons tous intérêt à nous mobiliser sur ce thème vital. Notre inaction nous rend de plus en plus vulnérables. Nous ne sommes pas impuissants face à une machine inéluctable qui nous entraîne ; mobilisons-nous !

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