« La lutte contre le terrorisme ne sert qu’à justifier la mise sous tutelle du Mali et à faire main basse sur les ressources naturelles de cette région du monde (notamment des mines d'uranium) »
C'est la position de la Présidente de l'association Frantz Fanon, sa fille je crois.
Je remarquerai, après elle que l'appellation « lutte contre le terrorisme » est pour le moins ambiguë. Est-ce vraiment contre le terrorisme qui la lutte est engagée au Mali ? Qu'est-ce que le terrorisme ? Peut-on dire que les militants se réclamant de Ansar Dine, Aqmi ,Mujao, Borok Haran ou encore du MNLA sont des « terroristes » ? Je ne le crois pas Ils n'emploient pas des techniques terroristes ( dont les attentats est l'exemple etc..) mais interviennent les armes à la main pour prendre le pouvoir d'abord municipal (Kidal, Tombouctou, Gao ..)et revendiquent un pouvoir national conquis par les armes. Il s 'agirait donc d'une guérilla dont les militants sont des militants politiques visant la prise du pouvoir dans un pays.
Qu'ils n'aient pas ou que très peu voire aucun relais sur place, qu'ils soient constitués d’éléments d'origine étrangère pour la plupart et n'aient aucune revendication autre que d 'ordre religieux ( aucun gouvernement provisoire constitué, aucune volonté de représentation politique ) -l'instauration de la charia qui serait la fin du fin de ce qu'ils réclament relève d'une vision invraisemblable puisqu'elle passe sous silence les relations entre les différents ordres législatifs administratifs et politiques ( quid du Président, de la Chambre, de la Justice, de l'armée, de l’éducation etc...?- dit clairement que nous sommes dans une conffiguration nouvelle :
Nous avons donc a faire à des guérilleros qui n'ont aucune intention affirmée de prendre le pouvoir – d'établir même une république islamique qui a ses propres instances- mais qui se contente d'une vision prophétique, ex nihilo et touchant la vie en société, les comportements, les vêtements, les habitudes sans jamais parler politique ( qui représente qui) économie , droit du travail, etc..
Un vide sidèrent à vrai dire. Qui rend la lutte contre eux nécessairement ambiguë. Puisqu’ils ne veulent rien et ne sont coupables que de comportements relevant du droit commun ou de l’hôpital psychiatrique on est en droit de se demander pourquoi il conviendrait de dresser contre eux, une poignée , une des armée les plus fortes du monde.
Par ce qu'ils sont dangereux. Parce que ce vide même st dangereux. Et il n'est pas innocent de remarquer que les luttes ont été marquées par le plein ( idéologie, planification, conception de l'homme et de ses relations aux autres hommes) pendant des décennies – guerre froide- alors qu'elles ne sont plus aujourd'hui qu'une lutte contre le vide.
Car ce vide est aussi l'appel d 'air à toutes les tendances de la mondialisation à s 'échapper, à laisser échapper, les pressions de vapeurs, en conquérant et disposant de territoires sans contrôle pour les financements obscurs, les drogues, les armes, les entraînements et l'approfondissement de techniques mafieuses permettant d'agir au sein des métropoles, en obligeant les pays à développer des services sécuritaires qui mettent en jeu la liberté de tous.( il est curieux que la folie schizophrène d'une petite poignée d' enturbannés à l'autre bout du monde et qui entend des voix se répercute aujourd'hui concrètement dans la vie de millions de français qui doivent subir le plan vigirate) sans permettre, dans un même temps, que l'exploitation que les pays étrangers font du Mali , « la main basse sur les richesses maliennes », puisse changer, et se transformer en programme de développement.
Rien n'est dit de l'Uranium malien ..qui n’existe pas encore. Rien n'est dit de l'or malien exploité par une compagnie sud-africaine dans des conditions innombrables. Rien n'est dit d'un changement" de la main basse" des riches sur les richesses maliennes.
Parce qu'on les abandonne ? Parce que le pays ne pourra plus exporter ce qu'il a exporter ? Car enfin pourquoi faire de l'exploitation des richesses du Mali le point indépassable au delà duquel aucun ticket n'est plus valable ?
Que les conditions de l'exploitation par les Grandes Compagnies des richesses maliennes ne se fassent pas au mieux des intérêts maliens, nous en sommes bien persuadés mais il appartient aux maliens et à eux seuls d'y remédier d'une autre manière que celle qui leur ait souvent proposée par les puissances étrangères et qui consiste en backschish . Il est du devoir de la démocratie de veiller à ce que la classe politique malienne -mais ceci est valable pour tous les autres pays- ne se sucre pas abondamment, qu'elle ne devienne pas les soumis des corrupteurs que sont les puissances étrangères. C'est tout l'enjeu de cette guerre qui est, faut il encore le répéter, non une guerre contre le terrorisme car il n’y a pas de terrorisme mais une guerre pour le retour à une bonne gouvernance qui ne soit pas que de façade et qui joue de telle façon que les contrats miniers soient négociés dans l’intérêt de tous et non de quelques uns et que les pratiques des Grandes Compagnies fassent l'objet de la part de leur tuteur ( Areva et la France par exemple)d'un contrôle strict qui est trop souvent lettre morte ( sécurité des travailleurs des mines, remise aux normes des sites abandonnés....formations, investissements sur place à partir des matières premières etc..)