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Billet de blog 20 décembre 2013

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des arts graphiques aujourd'hui

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La mondialisation en cours, sur le plan économique, n est rien d ‘autre que la généralisation, à l’échelle de la planète, d’un mode de production spécifique qui, s appuyant sur la recherche technologique, la rapidité de l information, la flexibilité du travail, l’importance de l’investissement et la manipulation des besoins, est devenu LE mode de production hors duquel il n est pas de salut économique, rejetant à la marge, comme dépassé, obsolète, périmé voire folklorique tout ce qui ne lui ressemble pas.

Cette généralisation à l’échelle mondiale d’un mode de production se double, sur le plan symbolique, d’une globalisation d’un mode culturel qui nous vaut, dans le domaine des arts plastiques, la même volonté qu’a l économique, de casser les moyens de production graphiques passés et de les faire disparaître sous une glose, un discours, un concept, une sémiotique où se retrouvent les aspects dominants de la globalisation économique planétaire qui s est, elle aussi, peu à peu éloignée de la sphère productive, du produit, pour se perdre et se trouver dans un non-lieu, un non-dit, ( la spéculation, la Bourse, les taux de changes par exemple)où il n y a plus rien- perte de sens et carence d’engagement- qu’ une pratique abstraite, démiurge, aussi éloignée de la réalité économique, des entreprises, du travail, du produit que les arts plastiques le sont du support, de la matière, de la forme et de la couleur qui constituaient jusqu’ à ce jour leur domaine.

Ainsi, de même qu’ il y a un marché international de la boisson gazeuse, du sucre ou de l automobile qui ne doit rien à la boisson gazeuse, au sucre ou à l automobile, il y a un marché international de l’art dont les officiants, loin d appartenir au monde de l’art ( critiques, artistes, galeristes, historiens, conservateurs, amateurs, curieux,….) appartiennent au monde des affaires…. celui qui investit. L’importance de l investissement détermine l ‘importance de l’œuvre –et du créateur- pour autant qu’il n ‘y ait-selon et en accord avec leur vision du monde- rien qui puisse, dans cette œuvre, se rapprocher de l’émotion, de la sensibilité, de la réalité…ou d’un passé dont il faut, bien sur, « faire table rase ».

Chaque pays se trouve ainsi aspiré dans une spirale où le label, la certification, de sa « modernité », de son « réalisme entreprenarial », de son « libéralisme » ,ne peut venir que de la reconnaissance des valeurs dominantes internationales et de leur reproduction au sein de l’espace national.

Cette marche jusqu’ici triomphante trouve cependant partout ses limites dans le rejet que cet « art » reçoit de la part d’un public désemparé que la tartufferie des clercs et leurs explications ampoulées n’ont pas su convaincre.

Ca et là, en Europe pour le moins, un contre-pouvoir est en train de naître qui, sur le plan des arts graphiques, loin d’être un retour en arrière, représente au contraire une avancée significative, une liberté et une inventivité plastiques. Là où il n’ y a qu’intolérance et répétition, se retrouvent saveur et parfum ;Là où il n’y a que la rigueur falsifiée d’un discours conceptuel à prétention philosophique, émotion ;Là où il n’y a que froideur, une « nouvelle peinture » englobant l’art brut, l’art populaire, la figuration libre, l’art des fous, l’art modeste, l’art naïf, les arts premiers, la bande dessinée, bref tout ce qui, par les moyens de la ligne, de la forme, du trait de la couleur, de la composition, de la trouvaille , de l' inventivité graphiste et de la sincérité etc… ne rechignent pas, à provoquer émotions et sentiments dont ni l’humour, ni la cruauté, ni la poésie, ni l’engagement ni la créativité graphique…. ne sont absents.

 Ce contre-pouvoir a, en France, ses revues, les fanzines (« graph’zines »), comme point de convergence d’un autre rôle de l’art, d’une autre façon de l’aimer, de le produire et de le faire connaître, de le donner en partage, comme une autre façon d ‘être avec les formes et les couleurs, les traits, la matière la masse, tout ce continent où collectionneurs, amateurs, critiques, galeristes, universitaires, amateurs, badauds trouvent leur bonheur.

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