J’ai pris ma retraite
Comme un voleur
Le sac de la vieille dame
Et j’ai couru, couru
voleur de pommes
J’ai pris ma retraite comme on prend son vélo, comme on prend l’avion,
un rhum dans un bar glauque
le pain chez le boulanger
Et la vie du bon coté
J’ai pris ma retraite avec des pincettes
comme un rendez vous qui n’est pas amoureux
Un médicament avant le repas du soir, comme on prend son pied
ou,d’assaut, une citadelle assiégée, en flagrant délit
par le bout du nez et la barbichette
tu me tiens je te tiens
sans y prendre garde
Puis j’ai pris le deuil
Puis la porte, dégondée
Sans prendre le temps ni la parole
J’ai pris ma retraite, mais on me l’a donnée
Avec beaucoup de papiers autour là où j’y mettais mes peines et mes chagrins
Mes sourires, mes victoires
J’ai pris ma retraite par la main comme un bouquet d’aubépine, une maladie honteuse.
Mais sans l’alouette
sans l’alouette.