Mediapart publie la réponse de l'équipe de Télérama (Hors Série) aux chercheurs qui se sont élevés «contre les pratiques éditoriales» du magazine à l'occasion de la parution du numéro sur les Dogon.
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Au bout de 171 numéros hors-série ayant fait appel à des chercheurs, scientifiques, commissaires d'exposition, philosophes, historiens de l'art et gens de savoirs dans de nombreuses disciplines, Télérama se trouve au centre d'une polémique d'une excessive virulence. Si nos pratiques s'avéraient si blâmables, comment se fait-il que nous n'ayons pas été cloués au pilori bien avant, sur l'impossible rencontre entre savoir et vulgarisation? Tout au long de la réalisation des hors-série, nous restons en contact avec les auteurs, dans un constant dialogue pour préciser, éclairer des notions parfois un peu arides, fluidifier une pensée complexe ou exprimée de manière un peu rêche. Un travail de passeur. Devrions-nous mettre en exergue les échanges de courriers détaillés suggérant à certains auteurs la manière de reprendre leur texte? Ou leur difficulté à y parvenir? Beaucoup de patience, de part et d'autre. Et, en 171 numéros, de fréquents remerciements de la part des contributeurs. Mais nous avons aussi une date de bouclage à respecter. Bien sûr il nous arrive d'effectuer des coupes, de polir certaines rugosités de textes, de supprimer certaines notes renvoyant à des publications en anglais difficilement accessibles, un travail d'édition courant dans la presse, tout comme la maîtrise des titres, des chapô, des photos –nous ne sommes pas une revue scientifique. Il est aussi de notre responsabilité de ne pas publier un texte commandé si, au bout du compte, il n'est pas à la hauteur de ce que nous attendions, que l'auteur soit français ou malien. Quant au pseudonyme inventé, Dominique Fleurmont, c'est le fruit d'un hasard complet qu'il corresponde au nom d'une personne ayant travaillé pour des guides de voyages: nous lui présentons nos excuses.
Pour le reste, les querelles de spécialistes ne nous empêcherons pas de continuer notre travail avec la même passion partageuse. Et que cette vaine diatribe ne vous décourage de vous rendre à l'exposition Dogon du Quai Branly.
Télérama