Le collège de St Yzan (Gironde) n'a plus de professeur de Lettres classiques depuis cette rentrée. Le précédent titulaire du poste, muté, n'a pas été remplacé. Désarroi du chef d'établissement et de ses collègues, incompréhension des 120 élèves privés de latin, colère des familles.
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Le collège de St Yzan (Gironde) n'a plus de professeur de Lettres classiques depuis cette rentrée. Le précédent titulaire du poste, muté, n'a pas été remplacé. Désarroi du chef d'établissement et de ses collègues, incompréhension des 120 élèves privés de latin, colère des familles. Proviseur à la retraite et ancien professeur de Lettres classiques, j'accepte d'assurer les 16 heures de latin. Je fournis en ce sens au Rectorat un dossier de "contractuel". On m'informe alors que je gagnerai pour ce travail un peu moins que mon jardinier - ce qui explique bien sûr l'absence d'enthousiasme des candidats pour ce poste : pourtant, comme écrit quelque part Pagnol, "il est plus facile d'extraire une racine de genêt qu'une racine carrée". J'ai 66 ans et la réglementation de l'Education nationale n'autorise pas les retraités à cumuler emploi et retraite au-delà de 65 ans. Mais personne ne semble le savoir au Rectorat. Tant mieux pour les petits latinistes. Rien d'étonnant dans cette situation, elle est prévue par les gestionnaires depuis 2010, date à laquelle le Capes de Lettres classiques a été supprimé. (Voir sur mon blog Médiapart le texte de l'époque http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-anne-peric/240710/la-fin-du-latin-dans-les-lycees). Elle illustre une fois de plus la volonté des princes qui nous gouvernent de voir au plus vite disparaître les langues anciennes des collèges, puis des lycées. Et encore une fois qui aura gagné ? La bêtise.
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