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Sommaire:
a) Le présent article montre d'abord le fonctionnement peu glorieux de la nomenklatura du Mammouth et de ses complices médiatiques lorsque Nicolas Sarkozy a mis en place la semaine scolaire sur quatre jours dans les écoles primaires, à la rentrée 2008.
b) Il montre aussi le fonctionnement encore moins glorieux des mêmes microcosmes au début de 2013, contre « son » ministre Vincent Peillon lorsque celui-ci rétablit la semaine scolaire sur quatre jours et demi.
Il est vrai que les appareils syndicaux ont de bonnes raisons de chouchouter les leaders de l'opposition et de caresser leurs espoirs.
La singerie consistant à faire croire qu'on défend les enseignants de la base parce qu'on met le ministre en difficulté ne peut se pratiquer qu'avec l'enfumage habituel des médias sur les questions relatives à l'éducation.
c) Noter que le ton peu amène adopté ici se justifie par un problème encore autrement plus grave : c'est le professionnalisme pratiqué par le même appareil pédago-syndical pour biaiser et saboter dans toute la mesure du possible tout vrai débat et toute réflexion de fond sur ce que doit être une politique éducative moderne.
Il s'agit là d'un véritable crime contre l'intelligence collective. Depuis un demi siècle, il a pavé avec les meilleurs prétextes le chemin de l'enfer éducatif actuel, et il espère encore continuer dans ce sens à la faveur des affairistes de tous poils.
d) Remarque. L'élément déclencheur de ce nouveau changement de ton, c'est une nouvelle anecdote révélatrice de cette désinformation méthodique.
Dans les blogs Médiapart, un article récent intitulé : « Passsage à l'ortograf : un scénario clair comme de l'eau de roche » a suscité une centaine de commentaires. Il semble bien qu'aucun des commentateurs n'ait été au courant d'un débat qui est actif depuis huit ans, et dont l'argumentation surabondante avait déjà des réponses à toutes les objections soulevées.
Ceci constitue un exemple parmi une multitude d'autres pour illustrer la réalité du sabotage du débat sur l'éducation.
Mais venons en au sujet lui-même
La semaine scolaire sur 4 jours et demi au primaire : le récapitulatif bidonnant !
On reprend simplement la suite historique des faits
2007 : Nicolas Sarkozy, sitôt élu, affiche un grand amour, en tout bien tout honneur, pour les pédago-marxistes :
« Nicolas Sarkozy a affirmé que sa première décision, en tant que président de la République, sera "de demander au futur ministre de l’éducation nationale que cette lettre [celle de Guy Môcquet] soit lue en début d’année à tous les lycéens de France" ». (lemonde.fr)
Sarkozy ne faisait certes que son devoir en affichant ainsi une volonté d'être le président de tous les français.
Mais, fait un peu moins avouable, il montrait aussi sa reconnaissance aux intellectuels gauchistes qui avaient coulé son concurrent, Frédéric de Villepin en multipliant les manifestations contre le projet de CPE, « contrat première embauche »
Rappelons que de Villepin a été l'homme qui a refusé d'engager la France dans la guerre d'Irak, alors que Sarkozy a comblé les voeux de W. Bush et ses amis dans ses projets bellicistes. Nos pédagos, dans leur laborieux combat contre « l'adversaire capitaliste », avaient décidément oublié la célèbre phrase de Marx sur le capitalisme qui « engendre la guerre comme la nuée l'orage ». Noter encore que, en dix ans, les guerres d'Irak et d'Iran ont coûté aux Etats-Unis 10.000 milliards de dollars avec des résultats qui restent à démontrer, c'est le moins qu'on puisse dire.
Après cette complicité entre Sarkozy et le microcosme soi-disant opposé qui a permis son élection à la présidence, la coucherie que les deux parties ont faite ensemble, sur le dos de leurs troupes respectives, est encore beaucoup moins avouable.
Il s'agissait de faire faire un bond en avant au démantèlement du service public d'éducation. Avec une telle entente, la suppression des cours du samedi matin au primaire s'est faite sans aucun problème dès la rentrée 2008, avec Xavier Darcos comme ministre.
De part et d'autre, ce démantèlement augurait de bonnes affaires dans la mise en place de cours privés, genre Acadomia, suivant le principe « y a mieux, mais c'est plus cher ».
On donnait ainsi de l'espace pour développer un marché garanti juteux compte tenu du stress des parents par rapport à l'avenir de leurs enfants.
Les médias voyous n'ont pas manqué de relayer le camouflage de cette suppression des cours du samedi matin. Ils l'ont fait passer pour une action de charité, c'est à dire la mise en place d'un soutien aux élèves en difficulté: un gouvernement plein de bonnes intentions mettait en place « un soutien pour les élèves en difficulté »
Par rapport à cette opération de démantèlement du service public d'éducation, les différents syndicats d'enseignants et les différentes fédérations de parents d'élèves ont été INEXISTANTS. Seule, la FCPE a annoncé - mollement - qu'elle était favorable au remplacement du samedi matin par le mercredi matin. Pour le reste, c'était zéro.
Mais il se trouve que, en 2008, Ortograf-FR, agacé par les mille ruses de la géniale manipulation qui inflige aux écoliers français l'orthographe la plus bête du monde, mettait de plus en plus son nez dans des problèmes de manipulation dépassant largement le cadre de la réforme de l'orthographe
Ortograf-FR a alors diffusé directement et par internet un mini-tract intitulé : « Les deux heures de « soutien » scolaire : un calcul de voyous ».
Ce mini-tract cite des propos recueillis par une responsable de l'UFAL, l'Union des FAmilles Laïques, à partir desquels la suppression des cours du samedi matin, décidée dans une parfaite complicité entre Sarkozy et les pédago-marxistes, apparaissait comme parfaitement conforme aux procédés conseillés par une grande instance internationale pour saboter l'école.
Est-ce une première conséquence de ce mini-tract ? Toujours est-il que, en 2010, puis une nouvelle fois en 2011, le journal de 20 heures annonce que « Nicolas Sarkozy serait plutôt favorable à ce qu'il y ait cours à l'école primaire le mercredi matin ».
Ce n'était là naturellement qu'un effet d'annonce. Il ne présentait aucun risque étant donné que la même émission était farouchement décidée à taire le fait que le même Sarkozy venait de faire pratiquement l'inverse de ce qu'il annonçait vouloir faire.
Ce message du 20 heures avait toutefois l'intérêt de révéler que l'opération qui venait d'être faite d'un commun accord entre les syndicats d'enseignants et leur légendaire adversaire capitaliste était devenue soudain embarrassante, comme la suite du récit va le montrer tout de suite.
En 2012, dès son entrée en fonction, Vincent Peillon annonce le rétablissement d'une demie journée de cours par semaine dans les écoles primaires à partir de la rentrée 2013.
La date de cette annonce indique naturellement qu'elle ne peut qu'être favorable à sa coalition pour les élections législatives qui vont suivre.
Mais les pédago-marxistes qui font partie de cette coalition ne vont pas tarder de ruer dans les brancards.
Ni les médias, ni l'appareil du Mammouth ne vous feront un bilan de la part du « soutien scolaire » qui est déjà passée aux oubliettes, et qui est donc considéré comme un "acquis", c'est à dire une réduction du temps de travail des enseignants
En 2008, pour tromper sa clientèle, Sarkozy avait pris soin de faire annoncer que les heures non effectuées devant les élèves étaient remplacées par des heures de soutien scolaire, de quoi illusionner, le temps qu'il fallait, un électorat qui traite volontiers les enseignants de fainéants.
Il était évident qu'un tel camouflage ne tarderait pas à poser problème, mais on a là un bel exemple où les complices des deux camps sont gagnants dans un sabotage suffisamment maquillé de l'intérêt général.
Moyennant une manipulation suffisante, chaque clientèle politique ainsi trompée rejette la responsabilité de ce qui ne va pas sur la clientèle de l'autre camp, et en vient à demander une protection bien sûr complètement illusoire à ses propres chefs qui, en réalité, la trompent.
Un autre exemple où les sujets de quelque féodalité française accusent les sujets d'en face pour des fautes commises par leurs propres chefs est mis en évidence dans l'article « Mai 68 : la propagande officielle vous cache l'essentiel ».
L'explosion de mai 68 n'aurait jamais pu avoir lieu sans l'entrée en vigueur, à la rentrés 67, de la réforme Fouchet pour les universités. Or, cette réforme ratée ne pouvait qu'avoir été concoctée CONJOINTEMENT par le gouvernement du général de Gaulle ET par l'appareil pédago-marxiste qui dirigeait l'Education Nationale depuis la Libération .
Les français des deux camps prêts à s'entretuer étaient donc avant tout les dindons trop naïfs de leurs propres chefs de clans.
Si l'héritage empoisonné de cette semaine scolaire sur quatre jours doit désormais être géré par Vincent Peillon, il va donc de soi que les coquins d'hier en sont tout aise. Ils souhaitent la chute de Vincent Peillon pour recommencer une partie où ils pourront à nouveau s'entendre comme larrons en foire.
Noter enfin que, si la réduction du temps de travail en présence des élèves est le principal argument utilisé par les syndicats pour intéresser leurs troupes, elle ne compensera jamais la dégradation des conditions de travail apportée par une politique éducative fondée sur des bases bancales.
Une première conclusion
Si, début 2013, les manifestations des enseignants parisiens du primaire contre le ministre socialiste sont généreusement relayées par les médias, il faut commencer par se poser des questions sur les véritables manoeuvres qui se cachent derrière la fumée du journal de 20 heures.
Une remarque cocasse
Devant le grand public et notamment devant le public enseignant, le fait que les organisations syndicales s'opposent à une reconstruction du service public d'éducation avec un ministre socialiste, après avoir été les complices de son démantèlement avec Nicolas Sarkozy, fait quelque peu désordre.
Pour mettre un voile pudique devant cette coucherie, Lucie Delaporte, journaliste de la politique éducative sur Médiapart, invente en janvier 2013 une contre-vérité intégrale pour relooker l'image de son microcosme. A l'opposé de ce qu'on vient de voir, selon elle, en 2008, la totalité des organisations syndicales avaient dénoncé la «semaine Darcos » de quatre jours.
Conclusion générale
Le ministre doit naturellement tenir compte des difficultés actuelles des enseignants, qui sont dues à la dégradation des conditions de travail et qui expliquent la mobilisation des professeurs des écoles à Paris. Mais il a tout le loisir de soigner le Mammouth malgré lui, et, qui plus est, avec des médecines douces.
Pour démêler un écheveau qui parait à priori inextricable, il suffit au départ de prendre toutes mesures utiles pour garantir un débat enfin ouvert et sans truquage sur l'éducation. Ce préalable libèrera notre intelligence collective et le reste suivra.
Un signe particulièrement prometteur est dans le fait que, en janvier 2010, Vincent Peillon a fait un éclat en réclamant la démission d'Arlette Chabod. Il ripostait à une manipulation médiatique où il lui avait été demandé de participer comme figurant. Voir ici.
Par nécessité politicienne, l'anecdote a été reléguée au rang de péché de jeunesse, mais on avait là en réalité une belle remise en question du fait qu'un pouvoir médiatique tenu par des hommes invisibles dicte sa loi aux élus de tous bords.
Depuis un demi-siècle, ce microcosme nous inflige notamment une politique éducative de la plus grande médiocrité, c'est pourquoi :
Le journal de 20 heures et les programmes scolaires
Sont les deux mamelles de la soupe populaire
Ortograf-FR sites : 1°) http://alrg.free.fr/makyavel-2013/ 2°) Alfograf 3°) Ortograf chez free
4°) blog ortograf .nouvelobs 6°) blog mediapart LRG : http://www.mediapart.fr/blog/193651
doc f403-d02 février 2013
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