Concentration des médias : le coup génial de Robert Hersant en 1984, par lequel les affairistes sont devenus faiseurs de rois
Le passé de Robert Hersant comme collabo antisémite n'est pas piqué des hannetons. Voir l'article le concernant sur Wikipédia.
Mais ce qui nous intéresse ici se passe une quarantaine d'années plus tard, après l'élection de François Mitterrand à la présidence
Citation de Wikipédia :
Dans les années 1970, Robert Hersant passe à droite et devient un soutien de la droite libérale et conservatrice avec notamment le rachat du Figaro. Il devient alors le symbole du patron de presse conquérant. Cet appétit de conquête le fait alors surnommer « le papivore ».
En 1984, la majorité de gauche tente de faire adopter une loi restreignant la concentration dans la presse, afin de contraindre Robert Hersant à vendre une partie de son empire. Mais cette loi, largement vidée de sa substance par le Conseil constitutionnel, est abrogée après le retour de la droite au pouvoir, en 1986.
Etant ainsi posé, le problème de la concentration des médias se réduisait à un simple besoin d'équilibre de l'information entre les thèses de la droite et celles de la gauche.
Le cas du petit bulletin indépendant, tiré ne serait-ce qu'à quelques dizaines d'exemplaires, mais susceptible d'être un premier relai comme lanceur d'alertes, n'a pas été abordé dans le débat, alors que sa sécurisation est une nécessité fondamentale dans un pays qui se réclame de la démocratie
Si cette question de la nécessité d'une information ouverte à toutes les opinions et ne se limitant pas à une simple dualité n'a pas été abordée, on n'en était cependant pas loin. On se souvient d'une émission télévisée où Jean-François Kahn a passionnément et avec juste raison proclamé : « Il faut créer un journal ! deux journals ! trois journals ! » avant de rire aux éclats devant le sacrilège qu'il venait de faire, concernant la forme actuelle de la langue française
Les allures de monarque adoptées par François Mitterrand une fois devenu président,et reniant ainsi son propre discours constituaient un signal fort. Robert Hersant n'a pas manqué d'en profiter.
Pour lui, le fait d'équilibrer l'information entre les clichés de droite et les clichés de gauche était une occasion rêvée de donner l'illusion de l'objectivité, de faire croire que les points de vues donnés par les médias étaient ouverts, objectifs, "sérieux"
Cet équilibrage de l'information lui permettait aussi de se positionner en tant qu'arbitre.
Le pouvoir des médias, qui échappe aux aléas électoraux, passait ainsi au dessus du pouvoir politique
Trente ans plus tard, il est évident que nos grands médias sont passés à l'étape suivante. La compétition droite contre gauche étant désormais sans intérêt, ils se sont mis à utiliser les concurrences à l'intérieur de chaque parti pour désigner au peuple les candidats potentiels qui leur semblent avoir les meilleurs profils pour faire gober la régression sociale et l'augmentation des inégalités
Première conclusion. Ce petit jeu des médias et du pouvoir aboutit désormais à un degré de corruption où tout est possible.
Ce qui décidera de la mise en échec, ou non, de la régression sociale, c'est la qualité de l'information rediffusée de manière subversive, au nez et à la barbe du flicage d'internet
Une deuxième conclusion devrait être réconfortante pour le pouvoir actuel confronté à la meute: l'absolutisme d'un monarque ne traduit jamais que la servilité de ses sujets, et son "génie", leur stupidité
Ortograf-FR 25500-Montlebon sites:
http://blogs.mediapart.fr/blog/louis-rougnon-glasson
http://ortograf.blogs.nouvelobs.com/
http://alrg.free.fr/ortograf/
louis.rougnon-glasson(à)laposte.net
doc F 600 – d11 novembre 2013