Deux appartés s'imposent :
1. Oui dans une boite de nuit. «C'est comme ça depuis trois -quatre ans, explique une membre du syndicat. Avant on faisait ça au siège, mais ici c’est plus convivial pour la suite de la soirée» Et puis les whisky-cocas, ça change de l’ordinaire.
2. C’est bien le ministre de l’intérieur qui se déplace pour les vœux de chaque syndicat de police et non l’inverse. Le 16 janvier, Claude Guéant était n'était pas au Bataclan pour les vœux du Snop (invité, il n'est finalement pas venu), le 26 à ceux de Synergie Officiers et lundi 30 au Paradis latin pour ceux d’Alliance Police.
Je reprends. Très peu de femmes dans la salle, pourtant comble. Au premier rang, sous les spots, Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale, Michel Gaudin, préfet de police de Paris et... le député Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national du PS chargé de la sécurité.
Sous le regard sévère du buste de Paul Rigail, fondateur (barbu) en 1924 du syndicat général de la police, Claude Guéant brosse les policiers dans le sens du poil. Il les assure notamment de son soutien après le dépôt à Argenteuil d’une plaque en mémoire d’Ali Ziri, retraité algérien décédé en juin 2009 suite à son interpellation.
«J’ai demandé et obtenu le retrait de cette plaque qui mettait en cause la police nationale sans qu’il y ait de raison objective de le faire», se félicite-t-il, vivement acclamé par la salle.
Dans la même veine, le ministre de l’intérieur balaie en une minute le récent rapport d’Human Rights Watch sur les contrôles au faciès.
«Je connais la déontologie des policiers, ils ont le républicanisme ancré en eux, lance l’ancien directeur général de la police nationale. Peu d’institutions sont autant accompagnées sur le plan déontologique. Je m’étonne que certains relaient ces préjugés délétères.»
Les chercheurs du CNRS qui avaient démontré que, sur cinq sites parisiens étudiés, les Arabes et les Noirs avaient respectivement 7,8 et 6 sept fois plus de chance d'être contrôlés que les Blancs, apprécieront...
Le ministre de l’intérieur a rappelé aux policiers la nécessité de «travailler à la construction d’un véritable climat de sécurité». Et d’insister, à quelques semaines des élections, sur «la présence, la visibilité de la police».
Le coûteux dispositif des patrouilleurs est donc reconduit sur le premier semestre 2012, avec de nouveaux crédits débloqués (lire Les manœuvres de Claude Guéant pour mettre du bleu dans la rue, épisode deux). Et quelque 4000 véhicules de police seront livrés en 2012, «pour la plupart sérigraphiés dans la continuité de cette volonté de visibilité», précise Claude Guéant.
Le discours fini, on discute CAP (commissions administratives paritaires qui décident des promotions-mutations) et cuisine interne autour de mini-sandwichs.
A 20h30, les sommités ont quitté la salle. Fin de la soirée «J’ai vu Claude Guéant en boîte».
PS: billet modifié le 2 février pour une rectification sur les vœux du Snop