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Billet de blog 6 juin 2012

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Jean-François Kahn annonce "la catastrophe du 6 mai 2012"

Jeudi 7 juin 2012, Jean-François Kahn publie chez Plon son dernier livre « La catastrophe du 6 mai 2012 » (5€). Il ouvre une polémique sur la dernière élection présidentielle, alors que la gauche est grisée par sa victoire. Aurait-elle en fait perdu ?

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Jeudi 7 juin 2012, Jean-François Kahn publie chez Plon son dernier livre « La catastrophe du 6 mai 2012 » (5€). Il ouvre une polémique sur la dernière élection présidentielle, alors que la gauche est grisée par sa victoire. Aurait-elle en fait perdu ?

Le titre est bizarrement choisi : l’expression « La catastrophe du 6 mai 2012 » n’est pas là pour évoquer la victoire de François Hollande, qui n’est aucunement en elle-même une catastrophe. Mais c’est pour signifier que cette élection présidentielle marque un échec de la gauche derrière sa victoire apparente et une avancée de la droite dure, populiste, une bombe à retardement qui nous promet dans les cinq prochaines années, une droite dont la frange radicale va certainement s’allier au Front National, et peut l’emporter avec Marine Le Pen premier ministre. Et après, ce serait l’explosion sociale …

En effet, selon Jean-François Kahn, Nicolas Sarkozy a perdu (de peu !), mais la gauche n’a pas gagné pour autant ! Elle croit avoir gagné, « légalement » mais elle a perdu « idéologiquement ». Le discours de Nicolas Sarkozy entre les deux tours était encore plus à droite que celui du Front National ! Marine Le Pen n’a jamais montré ce dénigrement des corps intermédiaires, des syndicats. Et en tenant ce discours, Sarkozy a gagné 3 points !

Les petits commerçants et les artisans ont voté majoritairement pour la droite, pour le FN et pour Sarkozy, pourtant, Sarkozy a pris des mesures qui les ont désavantagés, en étendant le pouvoir des grandes surfaces, leur ouverture le dimanche,… Pourquoi ? Parce que la gauche ne leur parle jamais. Elle s’adresse aux fonctionnaires, aux salariés, mais pas à cette catégorie de population. 

Alors que la gauche aurait dû, sur le plan idéologique, prendre à rebours le néocapitalisme financier qui a pour moteur l’insécurité, en prônant la sécurité sociale, physique, financière, … elle parle de « dérive sécuritaire », elle nie un besoin de sécurité …

Quand Jean-Luc Mélenchon prône la régularisation automatique des sans-papiers, il ne se rend pas compte que les personnes issues de l’immigration ne sont pas du tout d’accord et certaine d’entre elles ont voté Le Pen. Pourquoi ? Parce que devenus Français, ayant beaucoup travaillé, mérité leur nationalité, leur emploi, ils se trouvent mis en danger par une immigration clandestine qui peut mettre leur emploi en danger et qui les stigmatise.

Dans l’esprit des Français, on trouve à la fois le besoin de sécurité exprimé par le FN, le besoin de reconnaissance du mérite et de l’effort prôné par Sarkozy, une envie de solidarité et de justice mise en avant par le PS, l’attrait de l’utopie humaniste de Mélenchon, la conscience de la nécessité de rigueur et d’équilibre prônée par François Bayrou. Les Français ont besoin de tout cela et ces aspirations ne sont pas exclusives en fait. 

Mais la tournure que prend le contexte politique, l’accentuation des clivages, la bipolarisation extrême, nous entraînent vers le conflit, vers la guerre … la catastrophe annoncée.

Est-ce que la prise de conscience de cette catastrophe annoncée permettra de la prévenir ?

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