La neige tombe. L'air glacial frappe les rescapés du séisme qui continue de secouer la ville de Van, au Kurdistan de Turquie, depuis 23 octobre. Plus de 300 000 habitants ont quitté la ville, ce qui prouve que le gouvernement a abandonné ces sinistrés kurdes.
Il fait moins de 15 degré celsius. Deniz Olgun, un enfant de 7 ans, est mort le 13 novembre d'une pneumonie sous une tente en tissus à Ercis, dans la province de Van. Il faisait partie d'une famille de 12 membres qui s'accrochait à la vie depuis 23 octobre quand un tremblement de terre d'une magnitude 7,2 a tué plus de 600 personnes. Un médecin qui préfère garder l'anonymat déclare qu'il y a au moins 300 autres enfants qui souffrent de pneumonie.
Une ville fantôme
La province de Van a de nouveau été secouée le 9 novembre par un séisme d'une magnitude 5,6, faisant au moins 40 morts, dont deux journalistes. La ville est devenue une ville fantôme.
« Le séisme de Van a été une épreuve réussie pour notre gouvernement » a annoncé mardi 15 novembre le premier ministre Recep Tayyip Erdogan, ignorant la souffrance des milliers de rescapés qui vivent dans le froid.
Le 15 novembre, un autre séisme d'une magnitude de 5,2 a secoué la ville. Plus de bâtiment à s'effondrer ! Pour le gouverneur de Van, il ne reste que deux bâtiments publics. Mais, le premier ministre refuse de reconnaître l'état de catastrophe naturelle, rejette toute critique contre son gouvernement et accuse les rescapés en colère d'être des provocateurs, alors que des milliers de sinistrés n'ont toujours pas de tentes et de quoi se chauffer. Pas assez de salles de bain, pas d'eau et pas d'électricité...
Plus de 300 000 habitants ont quitté la ville
Plus de 300.000 personnes ont quitté Van et Ercis après le deuxième grand séisme qui a causé l'effondrement de 25 bâtiments dont deux hôtels autorisés habitables par les autorités. Les répliques ne cessent pas et les habitants abandonnés continuent de fuir vers des grandes villes comme Izmir, Adana, Istanbul et Mersin.
La famille de Sokmen fait partie de ces gens qui n'ont pas d'autre choix que de fuir. 60 ans avant aujourd'hui, cette famille avait du quitter le Kurdistan iranien pour s'installer à Van. Emine Sokmen, mère de 4 enfants, a pris la direction d'Izmir pour trouver un refuge chez ses proches. « Nous ne reviendrons pas jusqu'en été » dit la mère.