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Billet de blog 19 décembre 2012

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La Turquie, première prison au monde pour les journalistes

L’année 2012 a été la plus meurtrière pour les journalistes et jamais les geôles n’ont enfermé autant de journalistes pour leurs activités, depuis la première publication du bilan annuel de Reporters sans frontières en 1995.

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L’année 2012 a été la plus meurtrière pour les journalistes et jamais les geôles n’ont enfermé autant de journalistes pour leurs activités, depuis la première publication du bilan annuel de Reporters sans frontières en 1995.

Encore une année noire pour les journalistes.  Selon le bilan annuel du RSF, 88 journalistes ont été tués (+33 %), 879 journalistes arrêtés/interpellés, 1993 journalistes agressés ou menacés, 38 journalistes enlevés, 73 journalistes ont fui leur pays, 6 collaborateurs des médias tués, 47 net-citoyens et citoyens-journalistes tués, 144 blogueurs et net-citoyens arrêtés au cours de l’année 2012.  

L’année 2012 s’est avérée particulièrement meurtrière, avec un nombre de journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions en hausse de 33 % par rapport à 2011, affirme l’organisation.  « Les zones les plus touchées sont le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (26 morts), l’Asie (24 morts) et l’Afrique sub-saharienne (21 morts). Seul le continent américain connaît une baisse - relative - du nombre de journalistes tués dans le cadre de leur exercice professionnel (15 morts). »

« Jamais le bilan n’a été aussi macabre depuis 1995. Ces dernières années, le nombre de journalistes tués s’est élevé à 67 en 2011, 58 en 2010, 75 en 2009. En 2007, ce nombre avait connu un pic historique avec 87 professionnels des médias tués, un de moins que cette année. Les 88 journalistes qui ont perdu la vie en 2012 en lien avec leur activité ont été victimes de la couverture de conflits ou d’attentats, ou assassinés par des groupes liés au crime organisé (mafia, narcotrafic, etc), des milices islamistes ou sur ordre d’officiels corrompus. »

CINQ PAYS LES PLUS MEURTRIERS

Les cinq pays les plus meurtriers pour les journalistes sont la Syrie, la Somalie, le Pakistan, le Mexique et le Brésil.  Au moins 17 journalistes, 44 citoyens-journalistes et 4 collaborateurs des médias ont été tués  La Syrie, qualifiée par RSF de « cimetière des acteurs de l’information ».  

La Somalie a vécu une année noire : 18 journalistes tués en 2012 dans ce pays, soit deux fois plus de journalistes ont perdu la vie en Somalie qu’au cours de l’année 2009, jusqu’alors l’année la plus meurtrière pour le pays.  Au Pakistan, 10 journalistes et un collaborateur des médias ont été tués, soit un journaliste tous les mois. Au Mexique, les journalistes sont dans la ligne de mire du crime organisé : 6 journalistes tués  Au Brésil, 5 journalistes ont été tués

193 journalistes emprisonnés

Selon RSF, au moins 193 d’entre eux sont détenus pour leurs activités au cours de l’année 2012. Auxquels il faut ajouter au moins 130 net-citoyens engagés dans des actions d’information, souligne l’organisation.

Le RSF cite la Turquie, la Chine, l’Erythrée, l’Iran et la Syrie comme les plus grandes prisons du monde pour les journalistes.  La Turquie est en tête de la liste.

Au moins 42 journalistes et 4 collaborateurs sont emprisonnés en Turquie en lien avec leurs activités professionnelles, selon RSF.  « Le nombre de journalistes emprisonnés s’établit à un niveau inédit depuis la fin du régime militaire. De timides réformes législatives n’ont guère ralenti le rythme des arrestations, perquisitions et procès qui s’abattent sur les professionnels des médias, le plus souvent au nom de la "lutte contre le terrorisme". Fondée sur des lois répressives, la pratique judiciaire demeure largement sécuritaire, peu respectueuse de la liberté de l’information et du droit à un procès équitable. Cet état de fait contribue à répandre un nouveau climat d’intimidation dans un paysage médiatique qui reste pour l’heure vivace et pluraliste. Reporters sans frontières a récemment terminé une série d’enquêtes de plusieurs mois sur les journalistes emprisonnés en Turquie. Parmi les 72 journalistes emprisonnés, l’organisation est parvenue à établir qu’au moins 42 d’entre eux sont détenus en lien avec leurs activités de collecte et de diffusion d’informations. De nombreux cas demeurent en investigation. »

Reporters sans frontières appelle la justice turque à libérer immédiatement l’ensemble des journalistes et collaborateurs emprisonnés en lien avec leur activité professionnelle. L’organisation se tient à la disposition des autorités pour discuter des mesures à prendre pour remédier aux racines de ce problème. Reporters sans frontières en appelle également à la collaboration des avocats, des proches et des collègues des journalistes dont les cas sont toujours en investigation, pour rassembler un complément d’information.

Journalistes emprisonnés en lien avec leur activité professionnelle :

• Bayram Namaz • Füsun Erdogan • Hikmet Ciçek • Tuncay Özkan • Mustafa Balbay • Soner Yalçin • Yalçin Küçük • Turan Özlü • Hasan Özgünes • Tayip Temel • Cengiz Kapmaz • Abdullah Cetin • Ayse Oyman • Cagdas Kaplan • Dilek Demirel • Ertus Bozkurt • Fatma Koçak • Hüseyin Deniz • Ismail Yildiz • Kenan Kirkaya • Mazlum Özdemir • Mehmet Emin Yildirim • Nahide Ermis • Nevin Erdemir • Nilgün Yildiz • Nurettin Firat • Ömer Celik • Ömer Ciftçi • Ramazan Pekgöz • Sadik Topaloglu • Selahattin Aslan • Semiha Alankus • Sibel Güler • Yüksek Genç • Zeynep Kuray • Ziya Ciçekçi • Zuhal Tekiner • Mehmet Emin Yildirim • Turabi Kisin • Özlem Agus • Zeynep Kuris • Sadiye Eser

Collaborateurs des médias emprisonnés en lien avec leur activité professionnelle :

• Pervin Yerlikaya • Saffet Orman • Cigdem Aslan • Irfan Bilgiç

Journalistes et collaborateurs de médias emprisonnés, dont les cas restent pour l’heure en investigation :

• Ali Konar • Faysal Tunç • Ferhat Ciftçi • Hamit Dilbahar • Kenan Karavil • Murat Ilhan • Nuri Yesil • Ömer Faruk Caliskan • Sevcan Atak • Seyithan Akyüz • Sahabettin Demir • Ahmet Birsin • Sebahattin Sürmeli • Ferhat Arslan • Sultan Saman • Bahar Kurt • Musa Kurt • Mustafa Gök • Erdal Süsem • Hatice Duman • Hakan Soytemiz • Erol Zavar • Miktat Algül • Sükrü Sak • Mehmet Haberal

LES QUATRE AUTRES GRANDES PRISONS

Le RSF dénonce l’absence de progrès en Chine où 30 journalistes et 69 net-citoyens sont emprisonnés.  L’Erythrée est considérée par l’organisation comme un enfer carcéral. Au moins 28 journalistes sont emprisonnés dans ce pays.

Le rapport critique l’intolérance cruelle de la république des mollahs d’Iran où 26 journalistes et 17 net-citoyens sont emprisonnés. Enfin, au moins 21 journalistes et 18 net-citoyens et citoyens-journalistes toujours sont emprisonnés dans les geôles syriennes.

Lire aussi:

-Journalistes emprisonnés : record mondial grâce à la Turquie!

-Turquie, l’empire de la peur !

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