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Billet de blog 22 juin 2013

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Une étudiante française retenue dans de mauvaises conditions en Turquie

L’étudiante française, Elisa Couvert, arrêtée le 11 juin à Istanbul en marge de manifestations antigouvernementales, est retenue dans de mauvaises conditions de détention en attendant son expulsion.

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L’étudiante française, Elisa Couvert, arrêtée le 11 juin à Istanbul en marge de manifestations antigouvernementales, est retenue dans de mauvaises conditions de détention en attendant son expulsion.

« Elle a été informée samedi qu'elle sera expulsée. J’ignore quand et comment » a déclaré à l’ActuKurde son avocate, Gülizar Tuncer, toute en dénonçant les mauvaises conditions de détention de la jeune étudiante.

Âgée de 24 ans, cette étudiante qui venait d'achever un stage à l'Associations de droits de l’humain (IHD) et continuait de travailler à titre bénévole pour l'association, a été présentée le 15 juin, soit quatre jours après son arrestation, au ministère public d'un tribunal stambouliote. La justice turque n’a pas retenu de charges contre Elisa mais, elle a été placée en centre de rétention de Kumkapi le temps de statuer sur son éventuelle expulsion.

Etudiante en master de sociologie à l'université de Galatasaray à Istanbul, Elisa avait été interpellée au siège du Parti de la démocratie socialiste (SDP), une formation active dans la résistance populaire, déclenchée le 29 mai par un projet d’aménagement visant le parc Gezi, situé sur la place Taksim. Elle s’était réfugiée au siège de ce parti pour échapper aux gaz lacrymogènes. Des dizaines de membres du SDP avaient alors été arrêtés lors d’une descente de police dans les locaux de ce parti de gauche.

Suite à la décision du tribunal stambouliote, elle devait être libérée dans quelques jours, mais la confirmation de libération qui devait parvenir d’Ankara n’est jamais arrivée.

TOTALEMENT ARBITRAIRE

Son dossier va et vient entre Ankara et Istanbul, dénonce l’avocate Gülizar Tuncer, rappelant que d’autres étudiants dans son cas ont été libérés après avoir été retenus pendant deux ou trois jours. « Elle considérée comme une accusée en vertu de la loi antiterroriste parce qu’elle a été arrêtée au siège du SDP ».

Quelque 70 membres du SDP avait été interpellés et quatre d’entre eux placés en détention, sous l’accusation d’être membres dirigeants d’une « organisation terroriste » dont le nom n’a pas été précisé.

Son cas est différent des autres, selon les autorités turques qui n’hésitent pas à le dire, souligne l’avocate, parce que son arrestation a été effectuée dans le cadre de la loi anti-terroriste. « Il ne s’agit pas d’un placement en garde à vue. C’est totalement arbitraire » a-t-elle dit.

LA FRANCE NE VEUT PAS DE PROBLEME AVEC ANKARA

L’avocate d’Elisa a également critiqué l’attitude des autorités françaises « qui ne s’interrogent pas sur les conditions de détention » de la jeune étudiante, même si un responsable du consulat a rencontré Elisa Couvert. Selon Gulizar Tuncer, le consulat français adopte une approche qui ne constitue pas un problème pour Ankara, ce qui a fait perdurer cette détention arbitraire.

ELISA REFUSE DE MANGER

L’avocate de cette étudiante déplore aussi les mauvais traitements policiers, le repas périmé et la surpopulation. De son côté, la branche stambouliote de l’association des droits de l’humain a affirmé qu’Elisa et les autres détenus boycottent le repas. Certains étrangers sont retenus depuis plusieurs mois dans ces conditions, ajoute l’avocate Gulizar Tuncer. Elisa n’aurait pas non plus le droit de recevoir de visites.

Maxime Azadi

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