Le dirigent du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Murat Karayilan, a appelé les kurdes syriens à s’unir et à se tenir prêts pour les changements à venir, tout en demandant de rester ouvert au dialogue avec le gouvernement et l’opposition.
Murat Karayilan appelle également le gouvernement syrien à négocier avec les Kurdes au plus haut niveau et à déclarer immédiatement des réformes démocratiques, selon l’agence de presse kurde Firat.
Il est très probable que la protestation se propage à travers la Syrie, avertit Karayilan : « Si les kurdes révoltent, ce sera beaucoup plus forte que la révolte de la communauté arabe dans le pays. Mais les kurdes ne veulent pas la guerre et l’instabilité. Ils veulent la liberté et un pays démocratique. La Syrie doit reconnaître l'identité kurde et répondre à leurs exigences politiques, culturelles et sociales. »
Exigeant une « autonomie démocratique » pour les kurdes, Karayilan appelle les kurdes syriens à rester ouvert au dialogue avec le gouvernement syrien et l'opposition pour pouvoir dire son dernier mot sur la participation au mouvement contestataire.
Demandant aux kurdes de s’unir et de se tenir prêts, Karayilan prévoit qu’il y aura des changements et que les kurdes seront enfin libres.
Les kurdes, dont la population estimée à 2 millions de personnes, soit environ 10 % de la population syrienne sont victimes de fortes discriminations fondées sur leur identité, et notamment de restrictions frappant l'utilisation de leur langue dans les écoles et l'expression de leur culture.
DES MANIFESTATIONS OBLIGATOIRES
Par ailleurs, selon des informations obtenues par des sources locales, le régime de Baas, le parti au pouvoir depuis près d’un demi-siècle, a obligé les salariés du service public, les élèves et les étudiants à participer aux manifestations organisées le 29 mars à travers le pays pour soutenir Assad.
A al‑Hasakah, une ville kurde au nord-est de la Syrie, les habitants ont été forcés de brandir les portraits d’Assad et les drapeaux syriens. Une manifestation semblable a été aussi organisée à al-Qamishli, ville kurde. Des partisans armés du régime ont tiré en l’air pour intimider la population.
Le régime syrien organisera le 1e avril des manifestations dans toutes les villes après deux semaines de manifestations antigouvernementales sans précédent pendant lesquelles au moins 130 personnes ont été tuées selon les organisations des droits de l’homme.
Le président syrien Bachar al-Assad a tenu mercredi 30 mars un discours devant le Parlement. Imputant les manifestations à des "conspirateurs", il n'a annoncé ni la levée de l'état d'urgence ni aucune autre concession lors de son premier discours depuis le début de la contestation.