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Billet de blog 5 juillet 2011

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De Fukushima à Fessenheim, le nucléaire et la bougie.

Aprés Fukushima, qu'ils osent prolonger Fessenheim de 10 ans sans même qu'il y ait eu un véritable débat démocratique sur notre avenir énergétique est une crapulerie sans nom. Au risque, inconsidéré, de nous faire revenir à la bougie, comme à Fukushima. 

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Aprés Fukushima, qu'ils osent prolonger Fessenheim de 10 ans sans même qu'il y ait eu un véritable débat démocratique sur notre avenir énergétique est une crapulerie sans nom. Au risque, inconsidéré, de nous faire revenir à la bougie, comme à Fukushima.

Nicolas Sarkozy, à Nesle, dans la Somme le 5 évril :

"Je me battrai pour défendre le nucléaire, parce qu'il n'y a pas d'énergie alternative en l'état actuel des choses, sauf à dire aux Français qu'ils vont maintenant se chauffer et s'éclairer à la bougie."


Sans même parler de Nicolas Sarkozy utilisant des références dignes d'une discussion de comptoir de bistrot mais aux effets bien réels alors que la centrale de Fessenheim va être prolongée de dix ans, n'avez-vous jamais entendu un proche, un ami ou un de ces spécialistes médiatiquement compatibles dire que « les opposants au nucléaire veulent nous faire revenir à la bougie » ? L'image frappe. Efficace. A la fois argument d'autorité qui s'adresse à nos neurones. Et référence qui percute notre imaginaire sensible. Terriblement efficace. Que dire si ce n'est se perdre en longues circonvolutions tentant d'expliciter les possibles substitution, transition, efficacité ou encore sobriété énergétiques. L'image est passée. Elle a frappé les imaginaires et les consciences, et vous ramez... à contre-courant.

Qui voudrait réellement revenir à la bougie ? Seuls des rétrogrades passéistes pourraient le vouloir. Ceux-là mêmes qui ont peur du progrès, peur de tout et qui voudraient revenir à l'Age de pierre. Vous en êtes ? Moi non plus. L'alternative présentée est simple (simpliste ?) : soit le nucléaire, le futur et le progrès, soit la bougie, le passé et le déclin. Tellement simple. Et c'est bien connu, plus c'est gros, plus ça passe.

Mais là, ça ne passe plus. Fukushima. La réalité rattrape la fiction. Pas dans le sens des nucléocrates. Vous avez dit nucléaire ou la bougie ? A Fukushima, ils ont eu les deux. Ils ont encore les deux. Le nucléaire et la bougie. La fusion du réacteur et la bougie pour éclairer les rares édifices ayant supporté le tsunami. Vu les résultats, c'est sans doute à la bougie que les techniciens japonais ont éclairé leurs analyses de la « situation ». Un peu de clarté leur aurait pourtant été nécessaire. Mais le nucléaire n'en pouvait plus. Et seules des bougies rétrogrades illuminaient leurs pensées.

Le nucléaire et la bougie. L'argument est simple. Il frappe les consciences. Il déconstruit un imaginaire du passé. Celui des nucléocrates pour lesquels il n'y avait d'avenir sans nucléaire. Il nous reste à construire un nouvel imaginaire. Un avenir. Une alternative. Une transition faite de sobriété et d'efficacité énergétiques. Sans nucléaire. Et sans bougie. La bougie ? Le mode d'éclairage le moins efficace et le plus producteur de CO2. Un avenir sans bougie et sans nucléaire, voilà ce qu'il nous faut. Parce qu'avec le nucléaire et la bougie, il n'y a pas d'avenir.

Maxime Combes, membre d'Attac France et de l'Aitec, et engagé dans le projet Echo des Alternatives (www.alter-echos.org).

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