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Billet de blog 17 juin 2012

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Fil d'actualité: Jour d'élection en Grèce!

A l'occasion des nouvelles élections législatives, je relance un fil d'actualité qui sera mis à jour en continu toute la journée, et particulièrement ce soir, dès que l'on prendra connaissance des résultats. Dernière mise à jour à 09h10. Nea Demokratia gagne les élections

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A l'occasion des nouvelles élections législatives, je relance un fil d'actualité qui sera mis à jour en continu toute la journée, et particulièrement ce soir, dès que l'on prendra connaissance des résultats. Dernière mise à jour à 09h10. Nea Demokratia gagne les élections

09h10: C'est le parti de droite Nea Demokratia qui a donc remporté les élections. Avec 29.66% et 129 sièges, Antonis Samaras est le plus susceptible de former un gouvernement. Tout de suite après avoir appris sa victoire il a déclaré vouloir faire un grand gouvernement d'unité nationale avec tous ceux qui le voudraient.

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Avant tout, quelques éléments pour prendre conscience des enjeux, et des différents scénarios, de manière claire et concise.

Les élections grecques sont décisives: leur importance va bien au-delà des seules frontières de la Grèce. C'est l'avenir de l'Europe qui se joue aujourd'hui dans les urnes hellènes.

Alors que Syriza apparaît être le parti favori à ces élections, faisant de ces élections un référendum entre l'espoir et la catastrophe il ne faut pas pour autant négliger le parti de droite populaire Nea Demokratia, dirigé par Antonis Samaras.

Fort d'un terrorisme médiatique exercé par la troïka, Samaras a axé sa campagne sur la peur: peur d'une sortie de la zone euro, peur d'une invasion des immigrés clandestins. Pas de propositions, pas de projet pour la Grèce, seulement une opposition à Syriza lobby pro-drachme dans une rhétorique digne des pires heures de notre histoire, laissant suggérer un "péril rouge" en cas de victoire du parti de gauche radicale.

Alexis Tsipras, de son côté, a tout au long de la campagne essayé de susciter l'espoir se préoccupant plus des peurs réelles du peuple grec, plutôt que de ces peurs artificielles, construites de toute pièces par un système médiatique bien rôdé.

Il faut bien le comprendre, le vote d'aujourd'hui est un vote très "matérialiste". Peu importe les programmes, peu importe les projets, seule compte la possibilité, aussi infîme soit-elle, d'une amélioration des conditions de vie.

A l'intérieur comme à l'extérieur de l'euro, ce qui compte pour les grecs aujourd'hui c'est d'en finir avec la politique du mémorandum, et d'envoyer un message à l'Europe, demandant un changement de politique.

La victoire de Syriza n'est pour autant pas gagnée. Le parti de gauche radicale pourrait se retrouver au coude à coude avec la Nouvelle Démocratie, donnée gagnante dans tous les sondages (secrets) récemment sortis. Deux éléments sont à souligner:

  • La droite est recomposée. Dora Bakogiannis, et son alliance démocratique (2.56% le 6 mai) tout comme un très grand nombre de cadres du parti d'Extrême droite LAOS (2.90%) ont rejoint les rangs de la Nouvelle Démocratie. La dispersion des voix à droite sera donc moins grande qu'au soir du 6 mai.
  • On attend une participation plus forte que celle du 6 mai, ce qui favoriserait les deux grands partis.
  • Un score assez élevé de la Gauche Démocratique de Fotis Kouvélis, politique le plus populaire de Grèce, qui pourrait profiter de sa position plus modérée que celle de Syriza. Occupant un espace politique proche de Syriza, un score élevée de la GD signifierait un score plus faible pour le parti de gauche radicale.

Il sera malgré tout peu probable qu'un parti, quel qu'il soit, ait la majorité absolue. Rappelons que le taux à obtenir dépend du pourcentage des partis qui ne sont pas entrés à l'assemblée. Le 6 mai, ces partis représentaient 19% des voix, un taux qui sera très certainement plus faible ce soir. Le taux à atteindre pour obtenir la majorité absolue tournera ce soir autour de 37 ou 38%, alors qu'il suffisait d'obtenir 33% le 6 mai.

Les différents scénarios possibles sont donc les suivants:

  • Syriza arrive premier, obtient le bonus des 50 sièges. Selon son score, la formation obtient ou non la majorité absolue. Si Syriza n'obtient qu'une majorité relative, elle devra alors faire alliance avec les partis qui lui permettront de former un gouvernement de gauche. L'alliance la plus probable serait une alliance avec la gauche démocratique, mais cela impliquerait une revue à la baisse des ambitions programmatiques, la gauche démocratique refusant de former un gouvernement de gauche sur la seule condamnation du mémorandum comme me l'a confié le porte-parole du parti, Andreas Papadopoulos.
  • Nea Demokratia arrive premier, et bénéficie des 50 sièges. Les chances de l'obtention d'une majorité absolue pour le parti de droite sont infimes. Le scénario le plus probable serait une alliance avec le PASOK, ce qui pourrait malgré tout ne pas suffir.
    C'est donc le scénario d'un gouvernement d'union nationale, ou "oecuménique" comme certains aiment l'appeler qui ferait son apparition. Fotis Kouvelis jouerait là un rôle essentiel. Le leader de la GD se rêve en premier ministre d'un tel gouvernement, ausein duquel il refusera très certainement la participation d'Evangelos Venizelos et d'Antonis Samaras, deux figures qui saliraient la crédibilité d'un gouvernement "déjà-vu".
    Grande inconnue dans ce scénario, la participation ou non de Syriza. 

Réponse ce soir, à 21h30, heure à laquelle nous aurons les premières estimations fiables. Je mettrai à jour ce billet toute la journée, pour vous apporter tous les éléments dont j'aurai vent.

Je recommande la lecture de ces deux articles que j'ai écrits en collaboration avec Mathieu Martinière pour la Tribune de Genève et Slate.

http://journal.tdg.ch/syriza-parti-fait-trembler-europeens-2012-06-13

http://www.slate.fr/story/57735/pourquoi-grece-voter-syriza

Mehdi ZAAF

Je mettrai toutes les infos sur Twitter (@MZaaf) avant de les mettre sur ce billet.

Pour suivre les élections sur Twitter: #ekloges #ekloges12 #greece2012 #rbnews #okeanews

Okeanews a créé un fil d'actualité auquel je participe, consultable à cette adresse: http://www.okeanews.fr/elections-en-grece-le-live-okeanews/

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