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Billet de blog 20 janvier 2014

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Quelques mots sur la politique de l’offre

Prétendre que l’offre est de droite et la demande de gauche n’a guère de sens. Il faudrait en outre prendre garde à ne pas confondre « économie de l’offre » et « politique de l’offre » : ce n’est pas la même chose et, non, ça ne revient pas au même.

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Prétendre que l’offre est de droite et la demande de gauche n’a guère de sens. Il faudrait en outre prendre garde à ne pas confondre « économie de l’offre » et « politique de l’offre » : ce n’est pas la même chose et, non, ça ne revient pas au même.
Le fond de la question est : comment obtenir une activité économique satisfaisante, avec une rencontre de l’offre rentable et de la demande solvable à un niveau assez élevé pour garantir, sinon le plein-emploi des travailleurs, du moins une diminution substantielle du chômage (et des déficits qui lui sont liés).
Car il n’y a pas d’offre rentable sans demande solvable, cela au moins devrait être clair pour tout le monde. L’offre qui ne trouve pas de débouchés n’est pas rentable; la demande solvable (si elle existe) qui ne trouve pas à se satisfaire sur le marché intérieur se porte ailleurs.
Comment obtenir le niveau d’activité désirable ? Ici, il y a un véritable désaccord entre les classiques (dont J-B Say) et les néo-libéraux d’une part, et les économistes qui ont intégré l’apport keynésien (partisans d’une « politique de l’offre » inclus) d‘autre part.
Pour ces derniers, tout dépend des circonstances.
En économie fermée et en présence de ressources productives inemployées, Keynes préconise la dépense publique, même artificielle. On connaît le processus : les revenus distribués supplémentaires se portent en augmentation  de la demande, qui appelle une offre, qui suppose un investissement et un supplément d’activité ; le tout génère un cercle vertueux, et l’économie repart.
En économie ouverte (on peut toujours préconiser le protectionnisme et la sortie de l’€, personne pour le moment ne propose de fermer les frontières dans les deux sens), cela profiterait à nos fournisseurs, pas à l’économie intérieure: ce serait chauffer son logement en ouvrant grand les fenêtres.
Une relance européenne concertée, ce serait autre chose ; mais il faut obtenir l’accord de nos partenaires.
L’autre branche de l’alternative, c’est la « politique de l’offre ». Elle consiste à aider les entreprises (ne pas confondre avec : les actionnaires…) à dégager une marge disponible pour l’investissement, leur permettant une meilleure compétitivité, et, en définitive, l’embauche. C’est une autre façon de déclencher le « cercle vertueux » de la reprise de l’activité.
Dans le cas keynésien vulgaire (car le keynésianisme ne se réduit pas à cela !), la demande accrue stimule la production et l’emploi, dans la « politique de l’offre », des marges plus confortables doivent permettre d’investir et de vendre plus, donc d’embaucher pour faire face à une demande accrue.
Le but est le même, le point de départ seul est différent.
Les néo-libéraux se servent du raisonnement de l’offre pour obtenir une plus grande latitude des actionnaires de partager la valeur ajoutée produite à leur avantage. Ils s’en remettent aux mécanismes de marché dérégulés pour obtenir ce qui est pour eux la bonne marche de l’économie.
Les social-démocrates voient plus loin que cela, et savent bien que les « contreparties » ne seront pas automatiques. D’où l’idée de l ‘Observatoire des contreparties », une bonne idée (dont on pourrait améliorer la mise en œuvre par la démocratie participative et par l’application de ce que la Constitution prévoit sur la cogestion. Et rien n’empêche personne d’ouvrir un chantier d’observation de l’Observatoire.

(Je confie la bonne tenue du fil à la communauté médiapartienne).

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