Les problème de base de la société française
Lorsque l'on vit immergé dans une société, on ne se rend pas compte des lentes évolutions auxquelles elle est soumise. Mais lorsque l'on revient au bout de plusieurs années d'absence, on se trouve confronté à une réalité qui n'a plus rien à voir avec celle que l'on avait connue avant son départ.
La société française a beaucoup changé au cours des dernières années. Elle souffre désormais d'un certain nombre de maux qui empêchent les Français de vivre en paix ensemble et d'affronter les réalités. On peut citer, entre autres :
• le manque de conséquence
• l'absence de discussion
• la tendance à vendre la peau de l'ours
• le refus de voir les choses en face
• l'indifférence matinée d'égoïsme
• l'appel systématique à l'état
• la croyance aveugle à un mythique service public
• le culte des élites
• les fausses valeurs
• le double langage
Certains de ces freins sont propres à notre époque, et touchent la plupart des sociétés occidentales. Mais d'autres sont typiques de ce pays, et l'handicapent fortement.
1. Le manque de conséquence
Au lieu d'appliquer le principe « Gouverner, c'est prévoir », les dirigeants de ce pays préfèrent réagir à chaud.
Des jeunes, assis dans un hall d'immeuble dérangent-ils ceux qui passent ? On fait une loi interdisant de s'asseoir en groupe dans un hall d'immeuble. Bien sûr, la police est hors d'état de faire respecter cette loi dans les cités, et donc, la loi n'est pas appliquée. Or, toute loi non appliquée diminue le respect des contrevenants pour l'État.
Il y a des inondations en Camargue parce que les digues, mal entretenues, ne parviennent pas à retenir l'eau. On décide de réparer les digues. Une fois les inondations passées, on oublie les réparations. Après tout, ce n'était pas si grave.
Ainsi, on construit dans les zones inondables. Pas de chance, la tempête Xynthia frappe la Tranche-sur-Mer fin février 2010 et fait 40 morts. Une fois ces morts enterrés, on parle d'interdire aux victimes survivantes de se réinstaller sur les lieux du drame. Nombreux sont ceux qui veulent s'y réinstaller. Sans doute que c'était la dernière tempête du millénaire. À moins que...
À Saint-Hilaire, dans les Alpes, la moitié du village est située en zone rouge.
Plus banalement, on effectue des travaux en utilisant une grue, laissant les piétons passer au-dessous. On creuse un trou en ville dans la chaussée en pleine circulation: il n'y a même pas de panneau pour avertir les automobilistes qui découvrent tout à coup devant eux une vague barrière "protégeant" un ouvrier en plein travail.
Il n'est pas difficile de trouver des voitures garées sous le panneau "entrée de pompiers", accompagnant un magnifique "défense de stationner". En cas d'incendie, les pompiers doivent d'abord faire enlever les véhicules qui les gênent avant de pouvoir intervenir.
Le manque de conséquence est omniprésent. En cas de catastrophe, il y aura d'amères larmes versées, et un maire, un préfet, voire un ministre viendront verser des larmes de crocodiles.
Ne vaudrait-il pas mieux être conséquent ? Cela reviendrait sûrement moins cher.
2. L'absence de discussion
Le Français est un grand râleur devant l'éternel. Mais il n'aime pas trop faire front lorsqu'il s'agit de communiquer. Par exemple, lorsque quelqu'un resquille en doublant des gens qui attendent dans une file, on entend souvent les gens marmonner des remarques, mais rarement se plaindre à haute et intelligible voix.
Dans les entreprises, le dialogue entre employeurs et syndicats est difficile. Alors que, chez nos voisins, les dirigeants et les syndicats se réunissent régulièrement pour discuter des salaires, et arrivent le plus souvent, sans conflit majeur, à une solution, en France, on émet des revendications débouchant sur une grève.
Certains arrivent même à faire grève dans des entreprises au bord de la fermeture. Ainsi, ils "scient la branche sur laquelle ils sont assis" par principe, par manque de discussion.
Nous avons eu l'occasion d'observer des dirigeants politiques autistes. Les gens allaient dans la rue, manifestaient, faisaient grève. Le Président autiste faisait comme s'il n'avait rien vu : "la politique ne se fait pas dans la rue". Pourtant, quand elle n'a pas lieu à l'Assemblée nationale, où peut-elle donc se faire ?
Les discussions entre ministres et syndicats ne sont guère plus faciles. Alors que dans d'autres pays, le ministre reçoit tous les syndicats en même temps, accompagnés des représentants des patrons avec, et tout le monde discute ensemble pour trouver une solution, le ministre français, lui, préfère recevoir les gens un par un et les écouter. Quand il les a tous entendus, il leur dit ce qu'il a décidé, peut-être bien avant même que le défilé des syndicats ne commence. Lorsqu'il y a une discussion comme chez nos voisins, c'est un événement extraordinaire, et on appelle cela un Grenelle. Comme celui de l'environnement de 2007, une montagne qui a accouché d'une souris.
Nous vivons une époque de communication. Il n'est pas rare de voir des couples d'amoureux ou d'amis, chacun parlant au téléphone à une personne éloignée. Ainsi, ceux qui sont physiquement ensemble sont en fait séparés.
3. La tendance à vendre la peau de l'ours
C'est une spécialité des médias français. Surtout dans le sport. Avant les Jeux olympiques, on distribue les médailles. Lorsque les jeux sont finis, on pleure les médailles ratées. Au lieu d'attendre tout simplement que les épreuves se déroulent, on préfère décerner les prix bien avant. Ainsi, lorsque les favoris gagnent, cela parait banal, et lorsqu'ils perdent, c'est une catastrophe. En réalité, on ne reconnaît pas les mérites des sportifs, qu'ils gagnent ou non, et on oublie la glorieuse incertitude du sport. De plus, on méprise les adversaires venus d'autres pays.
Les journalistes politiques pratiquent aussi la vente de la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Ils ont pour cela l'arme absolue, les sondages. Ainsi, on connaît des mois à l'avance les résultats, même si chacun sait que le sondage peut nous décrire l'opinion au moment où est faite l'enquête, et qu'il est impossible de dire aujourd'hui quel sera le résultat des élections dans plusieurs mois.
Sauf que les sondages peuvent aussi influencer la suite des événements. En 2007, Ségolène Royal était donnée gagnante. Cela lui a permis de remporter les primaires socialistes, alors qu'elle n'aurait peut-être pas été candidate sans ses excellents sondages. D'ailleurs, nul ne sait si les électeurs n'ont pas été influencés, soit dans leur choix en suivant le mouvement, soit à rester chez eux pour ne pas aller voter, pensant que les carottes étaient déjà cuites.
4. Le refus de voir les choses en face
4.1. Tout ce qu'on nous envie
Les Français ont tout inventé : la voiture (un véhicule à vapeur), l'hélicoptère (qu'il fallait tenir au bout d'une perche pour qu'i ne tourne pas sur lui-même), l'avion (un engin qui battait des ailes et qui a fait un bond d'une centaine de mètres) et bien d'autres choses. Même si ces quelques engins n'étaient guère viables.
La culture française a un quasi-monopole : la peinture, le cinéma, la littérature, l'architecture, la musique, la philosophie. L'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, les États-Unis ne font pas le poids, à côté.
La mode, c'est la France. Pas l'Italie.
Bien évidemment, l'apport de la France à la culture mondiale est considérable. Les paysages français sont divers et magnifiques, et les touristes étrangers viennent volontiers en France. Mais les autres pays du monde ont aussi apporté leur pierre à l'édifice. Les étrangers ne sont pas constamment à regarder par dessus la frontière et à baver.
D'ailleurs, on sait très bien qu'il y a des choses à voir à l'étranger.
4.2. La défense aveugle des acquis sociaux
Il est évidemment fort triste de perdre des avantages. La retraite à 60 ans, c'est évidemment une très belle chose. Mais que faire lorsque le nombre de retraités devient, du fait de l'allongement de l'espérance de vie, tellement important que les retraites ne peuvent plus être payées ?
Que faire lorsque la Sécu ne peut plus payer, et que son déficit dépasse les 9 milliards par an?
Que faire lorsque, malgré le droit au travail, il n'y a pas assez d'emplois disponibles ?
Que faire lorsque le droit au logement opposable est contrebalancé par le manque flagrant de logements?
On peut tourner le problème dans tous les sens, il faut regarder la vérité en face : si on ne peut plus se payer les fameux acquis sociaux, il va falloir diminuer les parts du gâteau. Même si on fait payer les riches, ils ne sont pas assez fortunés pour rembourser la dette.
Vient alors le moment où il faut se serrer la ceinture. Tout ce que l'on peut faire, c'est de faire en sorte que les sacrifices soient équitablement répartis. Malheureusement, il semblerait que les nouvelles générations n'auront pas la vie plus facile que les plus anciennes, et que certains pays anciennement pauvres s'enrichissant, les anciens riches semblent s'appauvrir, le centre de gravité de l'économie semblant se déplacer vers l'Asie ou le Brésil.
Voir les choses en face est indispensable si l'on veut avoir les bonnes réactions. La politique de l'autruche ne règlera pas les problèmes
5. L'indifférence matinée d'égoïsme
Le citoyen français semble être gagné par l'indifférence. Il cesse d'être un citoyen qui pense en fonction de sa position dans la société, qui est conscient de ses droits, mais aussi de ses devoirs, pour devenir un individu qui pense avant tout à ses avantages, et à sa tranquillité.
Une femme a été violée en avril 2009 par un groupe de jeunes gens. Les témoins ont préféré regarder ailleurs. À première vue, cela ne les regardait pas.
Lorsqu'un chauffard abîme une voiture en stationnement, personne ne veut témoigner, ne voulant pas se rendre coupable de délation, mais surtout pour ne pas être embêté. Ainsi, le fautif est protégé, et c'est la victime qui paiera. Que sont devenus les descendants des protecteurs de la veuve et de l'orphelin ?
L'air est pollué, certains cours d'eau sont devenus invivables pour les poissons, les algues vertes envahissent les côtes bretonnes dans une grande indifférence.
À la fin des années 90, le groupe Shell voulait couler une vieille plate-forme pétrolière dans la mer du Nord. Les consommateurs allemands, désireux de protéger l'environnement, ont décidé de ne plus se servir dans les stations-service de cette marque. Voyant que ses ventes diminuaient de façon sensible, la firme au coquillage a décidé de remorquer la plate-forme dans un port et l'a fait démonter.
En France, la firme Total a fait parler d'elle avec l'explosion d'AZF, et lors de l'épisode du naufrage de l'Erika, qui a souillé une bonne partie de la côte française. Il n'y a pas eu de réaction notable des consommateurs français, et les profits de la compagnie nationale on continué à augmenter.
Le citoyen français ne va pas se faire de souci pour si peu. Il est champion du monde de la consommation de tranquillisants. Ceci explique peut-être cela ?
6. L'appel systématique à l'État
Le Français adore s'adresser à l'État pour régler ses problèmes. Il lui demande de contrôler les prix, de créer des lois en tous genres, de s'occuper de son courrier, de ses transports (sauf amoureux), de lui fournir un service public fort.
Pourtant, on trouve des Français qui ont su se passer de l'État pour prendre eux-mêmes les choses en main. Les bénévoles de la SNSM, les nombreuses ONG intervenant un peu partout sur la planète, les nombreuses associations en offrent la preuve.
Mais le gros de la troupe est différent. D'ailleurs, l'État ne le prend pas au sérieux, et l'infantilise. La campagne de vaccination contre le virus H1N1 en est l'exemple éclatant, et qui est allé si loin que les Français ont fini par le rejeter. Lors de l'éclipse de soleil du 11 août 99, on nous a bassinés avec des affiches, des articles, des encarts de publicité pour nous exhorter à porter des lunettes. En revanche, la publicité pour l'emploi du préservatif, elle, est beaucoup plus discrète, car l'État a peur d'appeler un chat, un chat, par peur de choquer le citoyen.
Une fois informé, c'est au citoyen de se prendre en main et d'assumer ses responsabilités d'adulte.
7. La croyance aveugle en un mythique service public
On a persuadé le Français qu'il avait un service public que le monde lui enviait, qu'il lui était impossible de vivre sans, et qu'il fallait le défendre à tout prix, le plus souvent en supportant des grèves, c'est-à-dire, le plus souvent, en marchant à pied lorsque les transports publics se mettaient en grève.
On a même entendu à la radio des cheminots dire qu'ils faisaient grève pour les travailleurs du privé qui ne pouvaient pas faire grève eux-mêmes. Ils avaient inventé le service public de la grève!
Il ne faut pas confondre "service public" et "fonction publique". Le service public peut très bien être rendu par des privés jouissant d'une délégation publique.
Lorsque je mets une lettre à la poste à Marseille avant 16 heures, elle sera remise à son correspondant dans J+2. Bravo le service public en France! Mais si je mets une lettre à Berlin avant 21 heures, elle sera remise le lendemain à son correspondant en Allemagne. Pourtant, la poste allemande a été privatisée !
La poste nous raconte qu'elle a inventé le timbre vert, qui assure un courrier plus lent, mais sans avion, et donc, plus écologique. Si j'utilise le fameux timbre vert pour envoyer une lettre de Marseille à Aix-en-Provence, à Avignon, ou même à Toulon, je ne crois pas qu'elle puisse utiliser l'avion. La poste n'a pas le choix : elle doit l'envoyer par la route. Et quand la lettre ne quitte pas Marseille, il serait ridicule d'utiliser l'avion. Donc, en réalité, on essaie de faire croire a celui qui choisit le tarif rapide, plus cher, qu'il va détruire la planète, et qu'il vaut mieux choisir le tarif lent, qui est d'ailleurs le même qu'avant, qui va permettre à la poste de pouvoir prendre son temps.
Enfin, encore une remarque sur la fonction publique que le monde nous envie. Lorsqu'on écrit à l'administration allemande, aux impôts, par exemple, le fonctionnaire vous répond en précisant son nom, son numéro de téléphone et son numéro de fax. Si vous avez un problème, vous lui téléphonez. Comme il connaît votre dossier, il peut vous aider efficacement.
L'administration française, elle, se défend contre les usagers en vous cachant ses coordonnées. Ainsi, vous ne pourrez pas le déranger. Pour le joindre, vous passez par une plate-forme téléphonique qui fait tourner jusqu'à ce que vous abandonniez. Seuls les plus coriaces arrivent à joindre quelqu'un, pas forcément celui qui s'occupe de leur cas. Alors que, dans une manifestation, le policier qui vous matraque, à Berlin, porte un numéro sur son casque qui permettra aux victimes d'un mauvais coup de s'adresser au responsable de la police. La police française n'en est pas là et se réfugie dans l' anonymat.
D'ailleurs, n'oubliez pas que vous n'êtes pas un client, un roi qui mérite le respect des vendeurs, mais un usager, considéré comme un sujet, voire un objet, et traité comme du bétail. Les politiques nous ont beaucoup parlé d'améliorer les rapports entre l'administration et le citoyen, mais on est encore loin du compte.
Ce service public mérite-t-il vraiment qu'on le défende? Et contre qui ?
8. Le culte des élites
8.1. Grandes écoles et égalité des chances
Toutes les études le montre: les élites se reproduisent elles-mêmes : la grande majorité des élèves des grandes écoles ont des parents issus de ces mêmes écoles. Plus on monte dans le niveau d'études, et moins il y a d'étudiants issus de familles modestes. Les élites font en sorte que ces grandes écoles gardent un bon niveau, puisqu'on dépense deux fois plus pour un élève de grande école que pour un étudiant d'université.
L'élève d'une grande école voit s'ouvrir un boulevard devant lui, alors que tout ce que l'on peut dire de lui, c'est qu'il est capable de réussir à un concours. C'est bien sûr bon signe, mais on ne sait rien sur sa personnalité, son intelligence pratique, sa faculté à s'organiser, ses qualités humaines. Cela ne l'empêchera pas d'entrer dans un conseil d'administration, même s'il a une formation sans aucun rapport avec ses fonctions. Combien d'entreprises dirigées par des énarques, ou des polytechniciens battent de l'aile ?
Dans d'autres pays, on attend, avant de nommer les gens à un tel poste, qu'ils aient fait leurs preuves. Les Français aiment le blé en herbe. Ailleurs, on préfère l'épi bien mûr.
8.2. Inégalité de fait
Plus on monte dans le niveau d'études, et moins il y a d'étudiants issus de familles modestes. Les élites font en sorte que ces grandes écoles gardent un bon niveau, puisqu'on dépense deux fois plus pour un élève de grande école que pour un étudiant d'université.
Un élève issu d'une famille modeste peut, en théorie, atteindre les sommets. Pourtant, il lui faudra franchir toutes sortes d'obstacles, alors que son camarade venu d'une famille nantie sera soutenu par sa famille en cas de problème, qui pourra même payer un professeur pour l'aider.
Pour certaines études, d'ailleurs, il faut investir dans des écuries, des cours de préparation à un concours donnés par des étudiants de haut vol, voire même des enseignants, quelquefois les mêmes qui font passer le concours. Il n'est pas rare de devoir payer plusieurs milliers d'euros pour y participer, ce que les familles modestes ne peuvent pas s'offrir.
Enfin, les familles modestes n'ont que de petites ambitions pour leurs enfants. Ainsi, ceux-ci ne viendront pas déranger les nantis.
8.3. Le mépris des élites
On a pu découvrir, avec l'affaire Strauss-Kahn, le mépris que les élites avaient pour les citoyens moins nantis. Ils se sont montrés scandalisés que l'on puisse venir importuner quelqu'un de leur valeur avec des histoires de troussage de domestique. À première vue, les femmes des familles modestes doivent se tenir à la disposition des nantis afin qu'ils puissent assouvir leurs désirs sexuels.
9. Les fausses valeurs
Les modèles ont changé. Alors que, de mon temps, on se passionnait plutôt pour les héros de toutes sortes, les D'Artagnan, les Zorro, les gens admirent de nos jours ceux qui ont du succès et "de la thune". Les chanteuses et chanteurs, les acteurs et actrices, ceux que l'on voit dans les émissions de télé-réalité.
Les gens qui travaillent dans les ONG, les savants ne font pas bouger les foules. Pourtant, les prix Nobel de physique ou de médecine ont plus fait pour l'humanité que les chanteurs. Mais ils ne sont pas aussi glamour.
10. Le double langage
La France est le pays du "faire semblant", du double langage.
La police fait comme si elle maintenait l'ordre, alors qu'elle se garde bien d'intervenir dans les cités où, pourtant, elle aurait à faire.
La justice est censée juger, alors qu'à Outreau, des innocents ont été arrêtés et condamnés, leur vie brisée. Elle fait semblant de punir, alors que des hommes politiques corrompus sont à peine inquiétés, avant d'être relaxés. Des criminels dangereux sont mis en liberté parce que le juge a oublié d'envoyer un papier à temps. Les juges portent l'hermine, mais la justice est pauvre.
On nous parle de justice sociale. Des trafiquants touchent le RMI, puis le RSA, et roulent en BMW, Porsche ou Mercédès. Les pauvres sont tondus, alors que les riches mettent leur argent à l'étranger, hors de vue du fisc.
La sécu protège tout le monde, sauf les moins riches qui travaillent et gagnent trop pour avoir la CMU, mais pas assez pour se payer une mutuelle. D'ailleurs, les taxes correspondantes augmentant, le nombre de ceux qui peuvent se payer une mutuelle diminue.
Des médecins font semblant de soigner en distribuant généreusement les test, IRM, scanners, radios et des ordonnances longues comme le bras. Ils prescrivent les calmants, psychotropes et autres médicaments douteux, prescrivent Lexomil ou Temestat pendant des années, alors que la loi demande de ne pas dépasser quelques semaines.
L'école fait semblant de former les élèves, alors qu'un tiers arrive au collège sans vraiment savoir lire. Certains, fort nombreux, vont jusqu'au bac sans savoir faire une règle de trois. On apprend des langues étrangères pendant des années. À Londres ou à Madrid, on s'aperçoit qu'on ne peut même pas demander son chemin dans la langue locale. On fait de la littérature et de la philosophie, alors qu'on ne comprend pas la lettre envoyée par l'inspecteur des impôts.
Les politiques font semblant d'être honnêtes, mais certains reçoivent des valises de billets. On se demande, lorsqu'une loi favorable aux consommateurs capote et que l'on nous dit que le lobby correspondant est très fort, comment un lobby peut décider des députés à voter contre l'intérêt du pays en faveur de firmes privées.
Le double langage finit par démotiver les plus honnêtes
Pour plus de détails : voir Français, bougez vous le Q, p. 35 à 53., et le site www.christianmeunier.com
La semaine prochaine : Rapports entre citoyens dans la rue