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Billet de blog 27 octobre 2011

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Pour "Les marchés" : la méfiance est payante

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Quel était l'enjeu ce jeudi 27 octobre au matin ? Sarko ou Merckel ?

Que, jeudi à 4 heures du matin, sarko ait perdu la partie, un peu, beaucoup, voire totalement, n'est pas sans intérêt, mais reste, hélas un enjeu très secondaire par rapport à ce qui se joue actuellement.

Les solutions "Sarko" étaient-elles meilleures ou moins bonnes que celles de Merckel ? Là n'est pas lavraie question, car toutes tentent d'obéir à cette contrainte infernale :

"Rassurer les marchés financiers"

La seule chose qui puisse rassurer vraiment les marchés c'est de leur promettre de quoi continuer à se goinfrer. Et c'est bien ce que l'accord leur promet ... il revient à dire, "nous n'avons pas touché le fond, on vient d'en repousser les limites, vous allez encore pouvoir creuser".

Bonne nouvelle pour la finance qui va pouvoir faire son marché, en Europe. C'est la grande braderie organisée : un service pubic par ici, du patrimoine national par là, de la baisse des charges de ce coté, des salaires à la baisse de l'autre, et voyez sur cet étalage de la bonne dette juteuse ... : c'est à qui va brader au plus vite pour tenter d'échapper à la mauvaise note, pour rassurer les marchés ...

Vous êtes rassurés ? vrai ? alors gare, maintenant on va vous réguler.

Sans rire, et surtout sans même s'en rendre compte, Michel Barnier, commissaire européen, sur France Culture ce matin, a pu dire en substance, et dans la même phrase qu'il fallait rassurer les marchés, ce qui a été fait et que maintenant on allait voir ce qu'on allait voir, on allait les réguler. parce que ça ne pouvait plus durer comme ça".

Mais ce n'est pas la carotte et le bâton, c'est d'abord la carotte tout de suite, le bâton plus tard, sauf si bien sûr il faut redonner de la carotte pour rassurer. En somme, la carotte, on en donne, le bâton, on en parle

Bref après s'être couché devant la finance, pour rassurer, les mêmes voudraient maintenant nous faire croire que, face contre terre, ils vont montrer les dents, parce que décidemment "ça suffit".

Ces "gaullistes" là font la politique "à la corbeille", (comme disait le Général qui doit se retourner dans sa tombe), et pire, ils n'en imaginent même pas une autre. Pensent-ils être vraiment crédibles et en situation de mordre les mollets de la finance "casino" ? (A supposé qu'il le veuille !)

Ce "pauvre "Barnier le croit vraisemblablement, c'est d'ailleurs pourquoi, dans ces circonstances, on le sort immanquablement de sa boîte, vu qu'il ne comprend pas grand chose aux enjeux réels et que du coup il répète assez naïvement ce qu'on lui dit de dire ... c'est un "gentil garçon" très rassurant, sûr qu'il va faire peur à la finance !

La méfiance des marchés, ça leur rapporte plus que la confiance !

Une chose est pourtant évidente, avoir pour objectif premier de rassurer la finance est simplement vain. D'ailleurs la confiance, quand on l'a perdue, tous ce qu'on peut faire pour tenter de la récupérer est forcément toujours perçu comme une forme de manipulation, dont il faut a priori se méfier, tout en prenant quand même d'une main prudente ce qu'il y a à prendre. Et puisque ça marche, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Il faut se rendre à l'évidence : pour les marchés financiers, leur méfiance est bien plus payante que leur confiance. De plus elle permet d'éviter les coups de bâtons !

Une seule régle à respecter : la confiance on ne doit l'attendre que de qui la mérite.

La vraie question est au fond celle-ci : devons-nous faire confiance aux marchés financiers. Les 30 ans qui viennent de passer, les 30 "misérables idéologiquement", nous montrent assez clairement que non.

Si vous ne faites plus confiance aux marchés, pourquoi voudriez-vous qu'il vous fassent confiance ?

Dans ce cas il faut se montrer responsables et en tirer les conséquences : Ne pas avoir confiance aux marchés veut dire renoncer à réclamer leur confiance. Alors ? Alors on entre dans un autre rapport, un rapport de force conflictuel, un rapport de pouvoir.

Comment reprendre le pouvoir sur la finance ?

Ce n'est ni Sarkosy, ni même Merckel (bien qu'elle au moins négocie avec en poche un certain mandat "parlementaire") , qui peuvent reprendre ce pouvoir : Pour reprendre le pouvoir à la finance, il faut s'appuyer sur les peuples, sur les principes de la démocratie pour faire surgir et défendre "l'intérêt général". Ce sont les peuples qu'il faut (re)mobiliser. On ne peut évidemment pas compter sur Sarkosy, l'hyper-président, pour cette mobilisation.

La chance de la France

Nous avons ce qu'il faut reconnaître être une chance en France : Dans 6 mois nous votons. De plus nous allons avoir une réelle offre politique au premier tour, avec une alternative clairement posée grâce notamment au Front de Gauche et à EELV. Bien sûr ceux qui sont comptables des 30 ans de "misères idéologique", à gauche notamment, vont dire et répéter qu'il faut voter utile pour barrer la route à Sarkosy. Ils vont inviter le peuple à ne pas voter pour ses idées, mais à voter contre Sarkosy.

Sarkosy est petit, face aux problèmes à résoudre

Il faut répéter que sarkosy est "petit", face aux problèmes à résoudre, que sa personne n'est rien, c'est le système dont il est le malheureux produit qu'il faut mettre par dessus bord. Il est navrant qu'une partie substancielle de la gauche, complice des 30 annnées de "misères idéologique" n'aient pas encore compris, ou pas mieux que Barnier, les enjeux réels et reste toujours dans la logique... de tenter de rassurer les Marchés, en leur promettant qu'une fois rassurés, de les régulera ...

Rassurant non ?

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