
Photographie de Michael Nichols (2007)
Jusqu'à ce dimanche 14 septembre 2008, à Perpignan, on peut encore voir la trentaine d’expositions de Visa pour l’image : profitez en ! Contrairement à ce qu’on dit, et à ce qu’on croit, le festival de photojournalisme ne montre pas que la guerre…
Aux Minimes, vous pouvez admirer les éléphants de Michael Nichols, un reportage pour le National Geographic Magazine réalisé dans la réserve de Zakouma. Ces éléphants sont protégés pendant sept à huit mois de l'année, mais hélas les braconniers rodent…

Photographie Michael Nichols (2007)
J’ai également été très particulièrement sensible au reportage de Brent Stirton de Getty images sur les gorilles du Parc National des Virunga (République Démocratique du Congo). Ce reportage publié par Newsweek et le National Geographic Magazine a obtenu le Visa d’Or Magazine.

Photographie de Brent Sirton / Getty Images (2007)
« Dans cette région déchirée par la guerre, le parc des Virunga est la seule source de bois de feuillu susceptible de donner un charbon de bois de bonne qualité. Les producteurs de charbon de bois profitent de l'occupation rebelle pour mener leur commerce illégal en toute discrétion. La situation est d'autant plus compliquée que le parc est occupé par deux grandes factions rebelles : la CNDP du rebelle congolais, le général Laurent Nkunda, et leurs ennemis jurés, le FDLR Interhamwe, génocidaires Hutu qui résident dans les forêts des Virunga depuis leur expulsion après le génocide du Rwanda. » Explique le photographe.

Photographie Geneviève Delalot / Photos.Neteyes.fr (1989)
J’ai été d’autant plus sensible à ce reportage que Geneviève Delalot, qui m’accompagnait à Visa pour l’image a photographié en 1989 les gorilles de ce même Parc. Les « parents » de ceux photographiés par Brent Stirton. C’est dire que brave gorille (ci-dessous) qui se frappe si humainement le front a sûrement été exterminé lui et ses petits comme le montre Brent Sirton. Il y a vingt ans, ces grands singes étaient à peu près tranquilles…

Photographie de Brent Stirton / Getty Images (2007)
Avec ce reportage, j’avais l’impression de regarder des photos de famille, où hélas il y a plus de disparus que de vivants. C’est souvent le cas en photographie.
Alors, oui, on peut, comme notre Premier ministre et notre ministre de la Défense refuser d’y voir. On peut fermer les yeux sur les talibans de tous les pays, et sur les braconniers de tous les gouvernements, mais ce n’est pas le boulot des photojournalistes.
Le métier de photographe de presse c’est montrer la vérité, quelqu’en soient les conséquences pour ceux qui se livrent aux exactions dénoncées, quels que soient les risques pris par ces photojournalistes qu’il faut aujourd’hui protéger, car ils sont de plus en plus menacés, non seulement physiquement, mais également plus insidieusement financièrement.
Il est de plus en plus difficile de partir en reportage, faute de monnaie sonnante et trébuchante. Et pourtant, ils partent quand même, ils prennent des risques pour qu’on se souvienne, pour qu’on n’oublie pas comment va le monde.
Ainsi, il y a, soit disant des 11/09 où le « monde s’est brisé » déclare le 11 septembre 2008 un Président potentiel des USA, qui oublie que le 11 septembre est aussi la date du 35ème anniversaire du putch d’un teroriste soutenu par les USA : celui de Pinochet contre le Président Allende du Chili.
Heureusement, il y a quelques photographies inoubliables du Palais de la Moneda sous les bombes faites par les photographes des agences de photos Sygma, Gamma, Contact etc… Vous ne les avez pas vues cette semaine dans vos magazines ?
Ils nous prennent pour des bêtes, et vous voyez ce qui leur arrive aux bêtes !
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Précisions :
Les photogaphies reproduites dans le cadre de ce blog ont été exceptionnellement fournies gracieusement par les photogaphes pour la promotion du Festival de photojournalisme Visa Pour l'image - Perpignan. Evidement, elles ne sont pas disponible pour d'autres usages. Merci aux auteurs et à l'organisation.