Mon amie Louise Botkay Courcier m'envoie des images des manifestations à Rio de Janeiro.
Depuis quelques semaines, la contestation contre l'augmentation des tarifs des transports publics s'est muée en un mouvement de révolte dans plusieurs villes du pays. Les hommes et les femmes descendus dans la rue ont réussi à endiguer la hausse des tickets de bus (qui devait être de 0,20 centavos), mais les manifestations continuent. La répression est féroce, mais pour l'instant elle ne fait qu'attiser les conflits.
Je parle avec Sophia (que je n'aurais jamais imaginé descendre dans la rue et qui de son propre aveu ne s'y voyait pas non plus). Tu te rends compte de la violence? c'est incroyable! les flics sont fous! ils nous tirent dessus! ils ont lancé les blindés sur la population! et des gaz lacrymo! je suis choquée! Et puis Sophia se reprend: en fait c'est comme ça tous les jours pour les habitants des favelas.
En fait, oui.
Voici ces photos avec la traduction des slogans:
Et qui a dit que c'était pour les 20 centavos?
La chair la moins chère du marché est noire.
J'alé aicrir une trouk chouet mais gé pas la dukassion.
Investissez 20 centavos dans l'art!!
Je suis chrétien, pas aliéné. Je prie et je suis dans la rue.
Dilma nous voulons des hôpitaux, les médecins tu les as déjà.
Viens dans la rue, policier.
Transforme le pays en maison close, c'est comme çaqu' on fait du fric.
Champion pour l'hypocrisie, la misère et la corruption.