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Billet de blog 5 septembre 2011

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Education : propositions pour une alternative en 2012

L'éducation nationale, garante des valeurs méritocratiques et républicaines qui fondent notre pacte social, cette institution qui forme les citoyens de demain, n'a peut être jamais connu de situation plus difficile.

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L'éducation nationale, garante des valeurs méritocratiques et républicaines qui fondent notre pacte social, cette institution qui forme les citoyens de demain, n'a peut être jamais connu de situation plus difficile. Les objectifs nobles et ambitieux qui lui ont été assignés depuis plus d'un siècle, on lui demande de les atteindre avec des moyens toujours plus restreints. Dans un contexte budgétaire extrêmement difficile, l'éducation nationale se trouve en première ligne non seulement en matière d'enseignement, de formation des citoyens et d'apprentissage des valeurs civiques qui nous permettent de bien vivre ensemble, mais aussi de prévention et d'action contre la délinquance ou les difficultés familiales.

C'est sans doute la raison pour laquelle les principaux partis politiques, de droite comme de gauche, feront de cette institution un des principaux éléments de leurs programmes politiques pour les cinq années à venir.

La majorité et le gouvernement, qui vantent leur action en faveur de l'éducation, n'ont obtenu au cours des dix années écoulées que de bien piètres résultats. Aujourd'hui, un jeune sur six aborde la vie adulte dans des conditions telles qu'il sera très probablement condamné à la précarité. Les chances de succès à l'école et les conditions d'apprentissage sont par conséquent trop étroitement liées aux conditions de vie et au milieu socio-économique d'origine des enfants.

Les conditions éducatives faites aux tout petits enfants, au stade de leur vie où l'apprentissage est sans doute le plus déterminant pour leur avenir, ne sont pas idéales, loin de là. La France investit relativement peu dans l'école primaire, notamment par rapport à ses voisins européens, alors que cette étape est cruciale dans le parcours scolaire des enfants. L'uniformisation des contenus et des méthodes d'enseignement ne permet pas de donner à chacun les mêmes chances de succès. Les rythmes scolaires pénalisent ceux dont les difficultés sont les plus grandes. L'orientation par l'échec laisse un nombre trop important de jeunes sur le bord de la route, avec des conséquences à long terme difficiles voire impossibles à inverser. La violence est trop présente dans les établissements.

Problème plus immédiat pour des milliers de familles, le coût de la rentrée scolaire a encore augmenté cette année. Et comment parler du profond malaise de l'éducation nationale sans parler des enseignants eux -mêmes, qui ne voient pas leurs efforts reconnus à leur juste valeur et n'ont trop souvent ni les moyens ni la formation nécessaire à mener à bien leur mission ?

En Ardèche, la politique du gouvernement a des conséquences très concrètes et désastreuses : 39 postes en moins, pour 246 enfants supplémentaires. Les secteurs en zone d'éducation prioritaire tels que celui de Bourg Saint-Andéol subissent une baisse du nombre d'heures en collège, les AVS (auxiliaires de vie scolaire) sont en souffrance et la scolarisation des enfants handicapés n'est vraisemblablement plus une priorité puisque de nouveaux postes sont supprimés à Tournon-sur-Rhône...

Cette liste d'échecs pourrait sans doute être allongée, mais est-ce bien nécessaire pour convaincre tout un chacun qu'une réelle politique éducative alternative est nécessaire ? En votant pour le projet du parti socialiste voici quelques mois, les candidats à la primaire socialiste ont tous fait de l'éducation une de leurs grandes priorités. L'éducation sera donc un des thèmes phare de la campagne présidentielle qui s'ouvrira dans quelques mois et les primaires seront la première occasion offerte à tous nos concitoyens de témoigner de leur attachement à cette institution républicaine précieuse. C'est parce que la jeunesse recèle de formidables promesses, un potentiel illimité, que nous devons aujourd'hui nous montrer optimistes et résolus.

Je me félicite de l'importance que le projet et les candidats à la primaire socialiste accordent à l'éducation, car les enjeux, je peux le constater au quotidien comme nombre d'élus de ma formation politique, sont à la mesure de l'urgence qu'il y a à agir enfin. Le Conseil général que je préside détient, certes, certaines compétences en matière d'éducation, et nous oeuvrons chaque jour, avec les moyens qui sont les nôtres, pour améliorer les conditions d'éducation et assurer un avenir aux plus jeunes de nos concitoyens. Mais regardons les choses en face : sans changer de politique en 2012, nous ne pourrons pas apporter les améliorations nécessaires à un système éducatif sur lequel repose l'avenir de notre économie et la compétitivité de notre pays dans une économie mondialisée, où la richesse naît de la connaissance, de l'excellence de la recherche, de l'innovation continue et permanente.

Pour aborder les enjeux du 21e siècle et relever les défis de demain, l'éducation doit être adaptée, réformée, mieux organisée et adaptée aux besoins et aux aspirations de chacun. C'est avec cet objectif que le Parti socialiste a défini les pistes qui orienteront la politique éducative qu'il mettra en place dès 2012 si les Français lui accordent sa confiance.

La nouvelle politique éducative que nous proposons passera par un nouveau pacte éducatif, qui devra impliquer l'ensemble de la communauté éducative et les parents d'élèves. Par le développement de l'accueil en crèche et l'école à partir de deux ans. Ce sera aussi une revalorisation du rôle des enseignants, qui nécessite que soit revue et renforcée leur formation initiale et continue, leur autorité, mais aussi leur capacité d'initiative et leur autonomie aujourd'hui trop souvent bafouées. Nous adopterons une approche sereine mais ferme et résolue du problème de l'insécurité, car l'apprentissage ne peut avoir lieu dans un contexte d'irrespect et de violence verbale ou physique. Nous appelons à une réorganisation des rythmes scolaires, dont chacun reconnaît qu'ils ne sont pas adaptés aux besoins des enfants et augmentent souvent les difficultés des plus vulnérables.

Pour créer les entrepreneurs, les travailleurs et les citoyens responsables de demain, il faudra également repenser le système de l'orientation tout au long de la scolarité, ainsi que mettre en place des mesures fortes pour l'université et l'enseignement supérieur. Donner aux jeunes les outils et les compétences qui leur permettront de saisir les multiples opportunités qui s'offrent à eux et de s'épanouir en tant que citoyens, c'est aussi mieux intégrer les nouvelles technologies dans les cursus scolaires et permettre à chacun, quels que soient ses moyens, d'en faire le meilleur usage.

Nous souhaitons ainsi élever notre système éducatif à la hauteur des ambitions qui sont celles de notre pays. Nous ne ferons pas l'économie d'une réflexion sur les moyens qui sont nécessaires à cette nouvelle politique éducative.

Donner aux plus jeunes d'entre nous les compétences, les atouts et les ambitions qui leur assureront un bel avenir, voilà une ambition qui à elle seule peut motiver notre engagement et notre mobilisation permanente.

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