Le Crédit Agricole souhaite devenir – à l'international – lisible et enfin acceptable. Qui, précisément, au sein de la banque, fait ce pari de franchir le mur de la honte, de renoncer aux mensonges, aux trucages, au double langage et à la double identité ?
Il s'agit de trancher le nœud gordien, de s'arrêter à l'ultime frontière d'une schizophrénie devenue infréquentable... et d'admettre qu'il n'est plus possible de sauver les apparences dans le flou. Le loup est devenu trop voyant. Et menaçant.

Les médias, qui rendent compte de cette démarche, soulèvent des questions essentielles et font un constat : l'opacité et l'hypocrisie du fonctionnement de la coopérative sont devenues, pour tous les Français, insupportables.
. Capital
S'impose le retour aux sources de la finance alternative et le respect de la loi (mon exigence personnelle depuis trente ans). Visée la vraie question : gouvernance pour qui et au profit de qui ? Avec quels objectifs et quelle philosophie ?
Belle cascade de questions subsidiaires :
- Que peut faire le gouvernement ?
- Que doit faire un gouvernement de gauche ?
- Quel éclairage sur le projet de loi de Benoît Hamon ?
- Quid du rôle de Marie-Noëlle Lienemann, sous-marin de la finance ?
Dans les commentaires, un extraordinaire florilège de formules révélatrices et souvent surréalistes :
- « Le marché sera informé si... » Et les sociétaires-patrons ?
- « Une organisation complexe » Quelle pudeur !
- "Un fonctionnement hybride"... Euphémisme ?
Irêne Inchauspé parlait du « mouton à cinq pattes » et beaucoup d'économistes ont répété qu'il s'agissait d'une malhonnête « usine à gaz ».
Depuis les délires judiciaires (« les parts sociales n'ont rien à voir avec le sociétariat », « les journalistes sont interdits de sociétariat comme le prouvent les documents ») la formule récurrente est « folie crapuleuse ».
En clair, il n'est pas possible d'être chèvre et chou, carpe et lapin, avec et sans but lucratif.
Dans une structure coopérative, le pouvoir appartient aux sociétaires. Par définition. Tout contournement de cette évidence est crapuleux et doit susciter une réaction pour moraliser et en revenir au respect de l'esprit et de la lettre de la loi fondamentale du 10 septembre 1947. A une honnête gouvernance.