Informations N04 sur les agissements de la Transition de Rajoelina: l'exploitation des Forces armées pour rendre service à des investisseurs.
Je vous ai promis des informations sur ce qui est à mon avis et celui de beaucoup d'ONG du secteur, le plus grand scandale de ces quatres années de transition: le massacre des populations locales, les villages détruits pour soi disant arrêter les" Dahalos". La lecture sera longue, mais Messieurs de la Communauté Internationale, soyez au moins prudents, envoyez des inspecteurs pour voir et entendre cette population. Voyez déjà les premiers dégats avec ces bombes artificielles ou non qui sont faites pour TUER!. QUI à intérêt à commettre ces horreurs ?. Tous ceux qui ont peur que la vérité sorte, Messieurs je vous assure que quelque part on vous a menti, car ce n'est pas possible qu'un gouvernement qui veut punir un leader arabe et anglophone, laisse un Pays ami et francophone où est la logique?Monsieur le Président de la République, Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, vous avez devant vous un exemple parfait d'un désastre annoncé..
Je reprends au bond une information émanant de TanaNews, qui vient de reprendre une autre version des "DAHALO" dans le sud de Madagascar, j'avais demandé une enquête des Nations Unies sur ce sujet. : Une véritable machination le trio Rajoelina, Randrianiainarivelo et Rajaonarimampianina aurait légalisé un deal avec le miliardaire thaïlandais Premchai Karnasuta. Alors Messieurs pouvez-vous répondre à cette information?
Voici le dossier des évènements qui pourront vous indiquer la vraie situation dans le Sud!
Nations Unies
A/HRC/23/NGO/17 - Assemblée générale
Distribution. générale
16 mai 2013
Anglais et français seulement
Conseil des droits de l’homme
Vingt-troisième session
Point 3 de l’ordre du jour
Promotion et protection de tous les droits de l’homme, civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, y compris le droit au développement
Exposé écrit* présenté par Europe-Third World Centre (CETIM), organisation non gouvernementale dotée du statut consultatif général
Le Secrétaire général a reçu l’exposé écrit suivant, qui est distribué conformément à la résolution 1996/31 du Conseil économique et social.
[8 mai 2013]
* Exposé écrit publié tel quel, dans la langue reçue de l’organisation non gouvernementale, sans avoir été revu par les services d’édition.
Violations des droits humains à Madagascar
Depuis son accession à l'indépendance en 1960, la vie politique à Madagascar est ponctuée de plusieurs tentatives de coups d'Etat avant celui de 2009. En effet, le 17 mars 2009, le maire de la capitale Andry Rajoelina a pris le pouvoir par la force, plongeant ce pays dans une crise politique sans fin. Bien que l'Union africaine ait tenté de trouver un accord politique consensuel et inclusif de sortie de crise, un régime de transition, fortement dominé par les putschistes et leurs alliés, a été mis en place en 2010.
La période qui s’ensuit est marquée par une gestion chaotique du pays où corruption, insécurité, intimidation et pauvreté constituent le lot quotidien des Malgaches. On constate un pillage à grande échelle des biens publics et des richesses naturelles, et ce malgré l’interpellation des instances internationales, notamment de l’Assemblée Parlementaire ACP UE1 quant à la nécessité de protéger les ressources naturelles contre tout abus.
1 Résolution de l’Assemblée Paritaire ACP-UE, décembre 2009, point 9, ACP-UE/100.624/09/déf.
2 Selon les données de l’UNICEF du 13 novembre 2012.
3 C’est une pratique traditionnelle de l’ethnie Bara qui existe depuis des générations. Elle consiste à prouver sa virilité en subtilisant les zébus du village. Les milices armées, avec la complicité des forces de l'ordre, ont dévoyé cette pratique pour terroriser la population
Petites informations qui viennent expliquer la situation dans le Sud de Madagascar
Il faut maîtriser les forces de sécurité malgaches, qui se livrent à des actes de violence aveugle dans le sud du pays, a déclaré Amnesty International à la suite de nombreuses exécutions de civils pour des vols de bétail et de l’inaction des autorités, qui se sont abstenues de protéger des centaines de personnes de véritables massacres.
Des sources officielles ont affirmé que l’Opération Tandroka,lancée en septembre, s’était pour l’instant soldée par l’homicide de 40 voleurs de bétail (dahalos) et l’arrestation de 76 autres dans la région de l’Anosy (sud du pays). Des bandes de voleurs de bétail auraient tué 14 membres des forces de sécurité nationales plus tôt cette année.
Des témoins ont cependant signalé à Amnesty International que des personnes âgées, des handicapés, des enfants et d’autres personnes se trouvant dans l’incapacité de fuir leur domicile avaient été brûlés vifs quand les forces de sécurité avaient incendié des villages dans le cadre de cette opération militaire.
« Nous entendons parler de personnes et de populations sanctionnées et persécutées dans le sud. Ces mauvais traitements pourraient constituer des atteintes aux droits humains d’une ampleur choquante », a déclaré Christian Mukosa, chercheur au sein du programme Afrique d’Amnesty International, qui vient de rentrer de Madagascar.
« Le gouvernement doit maîtriser ses forces de sécurité et diligenter une enquête indépendante sur ces allégations. »
Selon des témoins, lors d’une des nombreuses descentes effectuées dans des villages en septembre, des membres des forces de sécurité ont brûlé 95 habitations dans la commune d’Elonty, et tué au moins 11 personnes dont une fillette âgée de six ans.
Des récoltes ont été réduites à néant et au moins une école a été rasée pendant ces attaques. Des représentants des autorités ont affirmé que seules des exploitations pratiquant la culture du cannabis avaient été détruites par les forces publiques.
Par ailleurs, d’après les informations recueillies par Amnesty International, les forces de sécurité ont exécuté des suspects de manière extrajudiciaire lors de ces descentes, notamment une personne souffrant de handicaps physiques dans le village de Numbi, en septembre, et les parents et l’épouse d’un suspect bien connu dans la commune de Mahaly, en octobre.
Parmi les unités impliquées dans ces exécutions extrajudiciaires présumées figurent les forces d’intervention spéciales.
Au moins 250 autres personnes ont été tuées cette année aux alentours de la ville de Fort-Dauphin (sud du pays), dans le cadre de ce que les autorités décrivent comme des affrontements entre villages déclenchés par des vols de bétail. Amnesty International craint que ce chiffre ne soit bien en-deçà de la réalité.
Au moins deux témoins ont expliqué à Amnesty International que les autorités avaient été informées de l’imminence d’une attaque contre un village par des personnes vivant à proximité ; les autorités n’ont rien fait, et au moins 86 personnes ont été tuées à coups de machette.
« Les responsables présumés de ces violations massives, parmi lesquels des membres hauts gradés des forces de sécurité, doivent être traduits en justice, a déclaré Christian Mukosa. Le gouvernement doit demander à la communauté internationale, en particulier aux Nations unies, d’aider à mener une enquête véritablement indépendante. »
Les violences de ces derniers mois font craindre le pire pour la sécurité des civils de la région à l’approche de l’élection présidentielle, prévue pour mai 2013.
La campagne militaire menée dans le bush du grand Sud contre les Dahalo au mois de juin et juillet 2012 avait été un désastre. Outre l’avantage du terrain, ces derniers étaient aussi bien équipés que les forces de l’ordre, et le manque d’hélicos s’était fait cruellement ressentir. Les militaires se sont surtout fait remarquer, non pour leurs prouesses au combat mais pour leurs exactions, en brûlant les villages susceptibles de servir de base de soutien aux Dahalo.
Concernant les 4 hélicoptères achetés par la Transition, la réponse d’un officier supérieur, - «…Les pilotes malgaches refusent de conduire ces engins» -, a le mérite d’être claire. Lors des festivités du 26 juin 2012, ce sont des pilotes belges qui ont fait les petites démonstrations à Mahamasina. Exit donc les vieux coucous, pardon, les Alouettes II, dont l’achat par appel d’offres pipoté avait été dénoncé en son temps par l’ancien Premier-ministre Roindefo Monja. Le pouvoir avait présenté ces acquisitions comme des instruments que l’armée pourrait utiliser contre les Dahalo. En fait, ces hélicoptères devaient être utilisés pour la future campagne présidentielle d’Andry Rajoelina, une application pour laquelle ils sont bien mieux adaptés. Fin août, Omer Beriziky a fait part de la situation chaotique et de l’insécurité prévalant dans le Sud à Mikhaïl Marguelov, l’envoyé de Vladimir Poutine. La Russie s’est proposée de fournir des hélicos dignes de ce nom. Il est vrai que les Mi8 seraient très utiles et très efficaces actuellement, si l’ancien régime ne s’était pas chargé de les transformer en casseroles.
Le «repli stratégique» décidé par les généraux bien engraissés d’Antananarivo contraint les paysans à pratiquer l’auto-défense. Ces derniers se battent désormais à coup de sagaies, de lance-pierres et de fusils de chasse contre des Dahalo armés de kalachnikovs, depuis que l’armée a battu en retraite après avoir perdu plusieurs des leurs sur le terrain.
Les affrontements de la nuit du vendredi 31 août et des jours qui ont suivi entre paysans et Dahalo ont fait près de 120 morts. La presque totalité des victimes «civiles» était des assaillants. Dans la foulée, les Dahalo auraient lancé une opération de représailles à Betroka et massacré une cinquantaine de personnes à coups de machettes.
Quant à l’armée, elle continue de payer un lourd tribut. Le dimanche 2 septembre, 800 zébus avaient été volés près de Jangany, puis 400 à Isoanala, dans la région de Betroka. Les forces de l’ordre ont réagi et il s’en est suivi un accrochage très violent avec les Dahalo dans la nuit du lundi 3 septembre. 6 militaires perdront la vie dont le commandant de la gendarmerie de Ihosy. Submergés par le nombre (entre 150 et 200 Dahalo d’après les rapports), après avoir tué une vingtaine de leurs adversaires, les 51 militaires survivants se sont enfuis vers Betroka. Les 7 disparus qu’on comptait parmi eux ont finalement été retrouvés. Et les Dahalo, après ces combats, ont volé 500 zébus à Mahabo vendredi.
Toujours ce même lundi, les Dahalo ont bloqué le poste de Gendarmerie d’Ikalamavony en clouant les portes et ont pu vaquer à leurs «occupations» (voler les zébus). Et dans la même nuit, à Belo-sur Tsiribihana, le capitaine commandant la 510ème compagnie de Belo-sur-Tsiribina, le commandant de la brigade de gendarmerie et un gendarme stagiaire ont aussi été tué dans une embuscade.
Les généraux de salon d’Antananarivo, très à l’aise devant le micro, mais dont les seuls faits d’armes sont pour l’instant la chasse aux manifestants pacifiques et aux vieilles femmes légalistes, sont très loin de leurs hommes sur le terrain. Les Dahalo attaqueraient les militaires en criant, en imitant des cris de chiens («manao feon'amboa ») et en utilisant des sifflets. Malgré les rafales des fusils-mitrailleurs et des kalachnikovs, ils monteraient à l’assaut des positions très vite, non pas debout, mais en rampant. Et contrairement aux soldats, ils ne semblent pas devoir rationner leurs munitions. La cruauté est de mise dans cette guerre sans prisonniers. Il vaut mieux pour les militaires ne pas être capturés par leurs ennemis. Les Dahalo, avant de les tuer, leur enlèveraient les yeux et les canines pour leurs «ody» (gris-gris). Qui a dit déjà : «Les Malgaches ne sont pas des Africains. Nous, on ne se coupe pas la tête avec des coupe-coupe»
Les têtes de zébus volés se chiffrent en dizaines de milliers et les victimes de tout bord en centaines. Ce n’est pas près de s’arrêter. Car le véritable enjeu de cette véritable guerre civile qu’on est en train de susciter n’est sûrement pas le bétail.
PAMA, Pan Africa Mining Atomics, possède une concession d’uranium situé à Maromby, disposant d’un aéroport privé. On constate que les bourgs les plus proches de cette concession sont Esira (fief du fantomatique Remenabila, chef des Dahalo) et Mahaly.
Dans ce coin, on trouve aussi du cristal et du mercure. Toujours dans la région Sud, du coté de Sakaraha, d’Ankazoabo et ailleurs dans la province de Tuléar, on a découvert les fameuses
terres rares, des minerais stratégiques que toutes les puissances se disputent. Cette liste n’est pas exhaustive.
Les Dahalo disposent d'une stratégie très élaborée et d’un armement lourd. Il semble qu’ils n’aient aucun mal à recruter, ce qui suppose un financement conséquent.
La tradition ancestrale du vol de zébus a bon dos. Si Madagascar veut survivre, un état de droit doit reprendre en mains le contrôle du pays. Cela implique la fin dans les plus brefs d'élais de cette Transition à rallonge qui a permis le pillage et l'anarchie sur toute l'étendue du territoire.
Répression au sud de Madagascar
Le sud de Madagascar est constitué de cinq régions administratives: Androy (476 000 hab - Chef lieu: Ambovombé), Anosy (544 000 hab - Chef lieu: Taolagnaro), Ihorombé (190 000 hab – Chef lieu : Ihosy), Atsimo-Atsinanana (621 000 hab – Chef lieu : Farafangana) et Atsimo-Andrefana (1 100 000 hab – Chef lieu : Toliara). La densité de la population y est inférieure à la moyenne nationale et plus de 70% des habitants vivent en zone rurale. La population pratique l’élevage contemplatif de zébus lors des cérémonies coutumières. La pauvreté affecte plus gravement les enfants du sud de Madagascar où plus de 65% d'entre eux sont dans une situation de pauvreté extrême2. Ces enfants sont privés de leurs droits les plus fondamentaux tels que l'alimentation, la santé, l'éducation, le logement et la sécurité.
Depuis le mois de juin 2012, le sud de Madagascar, principalement la population des régions de l’Androy et de l’Anosy, est cible d'attaques répétées par les forces de l'ordre et des milices armées. En effet, sous le prétexte officiel de lutter contre les « Dahalo »3, les forces de l’ordre mènent des opérations militaires avec l’utilisation d’armes lourdes (fusils d’assaut, lance-roquettes, etc.) et d'hélicoptères. De plus, une force spéciale, dotée de moyens importants en hommes et en matériels, a été spécialement créée pour mener l’opération « Tandroka » (cornes de zébus) dont l’objectif officiel est de capturer le chef présumé des dahalo, Remenabila. Le commandement a été confié au chef de la police politique de Rajoelina, le colonel Réné Lylison.
Lors de trois opérations « Tandroka », de septembre 2012 à avril 2013, les forces de l’ordre ont commis des massacres dans la région d’Amboasary-Sud, faisant plusieurs centaines de victimes dont des femmes et des enfants tués par balles ainsi que des présumés dahalo exécutés sommairement4. Des jeunes dont des mineurs, accusés d’être des bandits, ont été mutilés ou torturés à mort avec l’encouragement des forces de l’ordre. Ces dernières ont également brûlé entièrement une vingtaine de villages5. Suite à ces opérations, plus de 3000 personnes, terrorisées, ont fui soit vers les grandes villes, soit dans la forêt. La plupart d'entre elles se trouvent dans un dénuement total (sans abris et sans nourriture).
4 Selon le journal en ligne MadOnline, édition du 12 novembre 2012.
5 Ceux du district de Betroka, Manombo, Mahatsinjo, Agnezandava, Ambaroatety, Ambatomazaka,
Morafeno, Egn’omby, Amboadelaky, Abetsizaray, Ambaibo, Ambalasoa.
6 Quotidien La Nation, édition du 30 octobre 2012.
7 Point 8 de la Feuille de Route: « Le Gouvernement de Transition sera chargé de l’administration des affaires courantes du pays et la mise en place des conditions nécessaires pour des élections crédibles, justes et transparentes en coopération avec la communauté internationale. Il s’abstiendra de prendre de nouveaux engagements à long-terme, ceux-ci ne relevant que de la compétence du futur Gouvernement à l’issue des élections. »
Malgré ces opérations et les moyens mobilisés, le chef présumé des « dahalo », le fameux Remenabila (existe-il réellement ?), est toujours insaisissable.
Zones riches en ressources naturelles
Les localités concernées par ces massacres sont situées dans des zones dont le sous-sol est d’une richesse exceptionnelle, objet de convoitise pour tous les prédateurs. En effet, cette partie du pays possède un potentiel considérable. En plus de l'élevage de bovins, les ressources minérales sont importantes et variées : elles comprennent des minerais industriels (uranium, mercure, terres rares, mica, charbon, ilménite), des pierres précieuses et semi-précieuses (saphir, émeraude, cristal de roche, …), de l’or mais aussi du diamant de très haute qualité. Le pétrole est également présent dans le sous-sol de la région. Selon les témoignages de certains notables locaux, il y a « une volonté de certains lobbies politiques et économiques de 'dégager' une bonne partie du Sud de sa population afin de faciliter l’exploitation des terres et des richesses du sous-sol de cette partie de l’île »
6. Connaissant l’attachement des populations à leurs terres ancestrales qui constituent leur milieu de vie, on peut aisément comprendre que, sans le recours à des actions très violentes de grande ampleur, elles ne les abandonneront pas facilement. On assiste donc à un déplacement forcé de populations et à la confiscation des terres par la force. Les terres ainsi accaparées sont octroyées le plus souvent à des sociétés transnationales (STN) de l’exploitation minière ou de l’agro-business avec la complicité active des autorités nationales.
En effet, les dirigeants actuels de la transition ont multiplié les contrats de concessions foncières ou avec des grandes STN et d'autres Etats, qui conduisent à l’accaparement des terres à grande échelle, acte qui leur est interdit pourtant pendant la période de transition en vertu des engagements contenus dans la Feuille de Route que A. Rajoelina et son entourage ont signée.7.
Historiquement, le système foncier malgache est fondé sur deux références : primo, la terre est à celui qui la met en valeur ; secundo : le droit sur la terre est établi et reconnu par la puissance publique. La loi n° 2005-19, adoptée en 2005 sous la Présidence de Ravalomanana, a réformé les statuts des terres en abrogeant le principe de présomption de domanialité en vigueur depuis l’ère coloniale; principe qui avait pour effet d’exclure les droits coutumiers ou autres maîtrises foncières. Autrement dit, dorénavant, l’Etat n’est plus le propriétaire présumé des terrains non immatriculés. La loi reconnaît que l’occupation attestée de longue date d’un terrain (cas des occupations souvent ancestrales) vaut une présomption de propriété et confie aux communes l’attribution et la gestion des titres fonciers.
Problèmes posés par les STN actives au Madagascar 0
A Madagascar, les activités d’exploitation de ces ressources sont généralement exercées par des STN. On peut résumer les problèmes posés par les STN opérant dans ce pays8 comme suit : la non légalité et la corruption, la non consultation des populations concernées et la
8 Parmi ces STN, citons quelques-unes des plus importantes dont leur licence d'exploitation ont été octroyées depuis le coup d'Etat de 2009.
• Malagasy Minerals (Maurice) possède le permis d’exploiter le graphite à Fotodrevo (sud) avec Energizer ressources depuis 2012.
• Toliara Sands (Australie): Exploitation de l’ilménite. Production estimée à terme à 600 000 tonnes par an. Région sud à Ranobe, Ankililaoka, Basibasy et Morombe. Permis octroyé en 2012, pour 40 ans renouvelable, avec World Titanium Resources.
• Asia Thai Mining (Chine) : charbon de la Sakoa, permis octroyé en 2012.
• Varun Ennergy Corp group (Inde) détient des permis, licences et droits de bail pour l'extraction d'or, de platine et d'autres pierres précieuses en majorité dans le sud (Fort Dauphin) depuis 2009.
• Petrochina (Chine): Da Qing Oil Field Co, qui a racheté à l’Indien Varun Group 51% de son bloc malgache n° 3101. Le bloc comprend les zones de Besalampy, Barevo et Tambohorano, dans la région de Morondava (sud ouest), sur une superficie de 6884 km2. A noter que l’attribution de ce bloc en 2009 a suscité de vives oppositions de la population locale contrainte qui a été contrainte de quitter la région.
• Tantalus Rare Earths (Allemagne): depuis 2011, le groupe allemand possède une concession de 300 km2, comportant plusieurs villages, et 20 km2 de forêt primaire pour l’exploitation des terres rares dans le nord ouest. Il prévoit d’en extraire 15 millions de tonnes. Il est par ailleurs le fournisseur exclusif du chimiste français Rhodia dont le contrat porte sur une production de 15 000 tonnes par an.
• Pan African Mining (filiale du groupe thaïlandais Italian Thaï Development): depuis 2009, le groupe dispose de 10 000 km2 de concession. Il exploite l’uranium (Pan Atomics) sur son site de Maromby, équipé d’infrastructures conséquentes dont un aérodrome. Il y exploite aussi le mica, la citrine, le cristal et le charbon de terre à Sakoa. Le groupe appartient au thailandais Premchai Karnasuta (35ème fortune mondiale, selon le magazine Forbes).
• Mainland Mining (Chine): Le groupe a obtenu la concession de plus de deux millions d’hectares pour l’exploitation de l’ilménite et du zircon pour une production annuelle estimée à 900 000 tonnes d’ilménite pur, 35 000 tonnes de zircon et mille tonnes de rutile. Par ailleurs, le groupe travaillerait avec un bras droit de Rajoelina, Mamy Ravatomanga, pour le trafic des bois précieux (selon Malango Actualités n° 582 du 14 novembre 2012,
http://www.malango-actualite.fr/imprime_article.php?id_article=9173
• Aziana Ltd (Australie): le groupe dispose d’un permis d’exploration de la beauxite de 219 km2 à Manantenina, dans le sud, depuis 2011.
• Tozzi Green (Italie): spécialisée dans le secteur agricole et agrocarburant (culture du Jatropha), le groupe disposera à terme de 100 000 ha dans la région de l’Ihorombé en bail emphytéotique. Très récemment, le Vice-ministre chargé de l’Aménagement du territoire, Hajo Andrianainarivelo en personne, s’est déplacé dans la région pour faciliter le bornage de 7000 ha de terrain, au grand mépris des paysans impuissants pour protéger leurs terres, en avril 2013.
• D’autres STN présentes à Madagascar dans le domaine des mines depuis plus longtemps sont également accusées de polluer les terres et le fond marin au sud du pays. Il s'agit de : Total, groupe pétrolier français, dispose 60% du champ pétrolifère de Bemolanga (Ouest, sud Ouest), une des plus grandes réserves mondiales d'huile lourde actuellement connue. Sheritt Intl, compagnie canadienne, exploite du nickel et du cobalt. Rio Tinto/QMM, compagnie anglo-australienne, exploite de l’ilménite dans la région de Taolagnaro.
Privation pour ces populations de leurs moyens de subsistance ; d’où de multiples violations des droits humains.
En effet, comme déjà souligné, la plupart des STN installées récemment à Madagascar ont obtenu leur permis d'exploitation soit par les putschistes soit par le régime de transition. De ce fait, elles n'ont ni la légalité ni la légitimité d'opérer dans ce pays. De plus, ces permis ont été obtenus à la faveur d'une forte corruption des dirigeants politiques précités9.
9 Voir entre autres, La Gazette de la Grande Ile, édition en ligne du 15février 2013,
http://fr.dir.groups.yahoo.com/group/madpsrc/message/3784
10 Cf. Rapport de mission du Rapporteur sur le droit à l'alimentation à Madagascar, A/HRC/59/49/Add.4, §§ 6 et 12, daté du 26 décembre 2011. A noter également qu'on assiste depuis de nombreuses années, du nord au sud, à des trafics de bois précieux endémiques de l’île (bois de rose, palissandre) impliquant notamment des grandes sociétés françaises et chinoises ainsi que des responsables politiques étrangers notamment mauriciens (
http://www.linfo.re/372-Faits-divers/485985-Trafic-de-bois-de-rose-un-ex-ministre-mauricien-implique
11 Les derniers rapports de l’UE révèlent une exportation massive d’armes de guerre vers Madagascar en provenance notamment de la Grande Bretagne, de l’Allemagne et de l’Italie durant ces quatre dernières années.
http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:C:2012:386:0001:0431:EN:PDF
et
Outre le fait que les populations concernées ne sont nullement consultées sur des projets d'exploitation minière, la pollution du milieu de vie des paysans et éleveurs les prive de leurs moyens de subsistance. Dans un pays où plus de 1/3 de la population souffre déjà de l'insécurité alimentaire (ce taux monte à 68% dans le sud), la déforestation se poursuit à un rythme vertigineux10 ; la dégradation de l'environnement devient un enjeu capital.
Conclusion
Au vu de ce qui précède, nous demandons :
• aux Etats Européens de cesser immédiatement leurs livraisons d’armes vers Madagascar, un pays qui connaît l'instabilité politique, l'augmentation de violences et des violations massives des droits humains11.
• à l'ONU d'appuyer les efforts de l'Union africaine afin d'assurer la sécurité et le respect des droits humains à Madagascar. Ensemble, ces institutions devraient accompagner ce pays vers la transition démocratique et la construction de la paix sociale.
• aux Rapporteurs spéciaux sur les exécutions sommaires, sur la torture et sur les personnes déplacées dans leur propre pays de se rendre à Madagascar afin d'effectuer une enquête sur les violations des droits humains dans ce pays.
• au Conseil des droits de l'homme de se saisir de la situation des droits humains à Madagascar.