La classe politique malgache se comporte comme si le pouvoir était une fin en soi. Il ne fait point de doute que le sort des populations, la stabilité et l’état de santé économique du pays importent peu. Ratsiraka, Ravalomanana et Rajoelina ne se comportent pas en hommes d’Etat mais en politiciens, passés maîtres dans l’art de calculer, de placer leurs intérêts égoïstes par-dessus toute chose..A côté de ces hommes politiques qui entretiennent le brasier, la commission électorale et la Justice malgaches auront, elles aussi, contribué à aggraver la crise. En validant les candidatures contestées au mépris des textes juridiques en vigueur. Elles auraient voulu plonger un peu plus le pays dans le chaos qu’elles n’auraient pas agi autrement.
Depuis la chute de Ravalomanana et l’avènement au pouvoir de Rajoelina, c’est le chaos. Ce pays, alors relativement riche, pointe aujourd’hui à la première place des pays les plus pauvres de la planète. L’instabilité dans laquelle il végète aura porté un coup fatal à l’activité touristique et aux investissements extérieurs, ce qui a eu pour effet d’asphyxier l’économie du pays que la mal gouvernance aura achevé de mettre à genoux. Dire que ce rang de pays le plus pauvre n’est pas à l’honneur de Madagascar est un euphémisme. On a presque envie de jeter l’anathème sur le peuple malgache. Comme quoi, chaque peuple mérite ses dirigeants. Comment le peuple malgache peut-il abandonner à ce point le pays aux mains d’hommes politiques, obnubilés par leur seule passion du pouvoir ? Comment la société civile malgache peut-elle rester si inactive face à cette attitude des hommes politiques prêts à détruire le pays pour servir leurs intérêts égoïstes ? C’est dire que le peuple malgache, à travers surtout sa société civile, doit se redresser, sous peine d’être complice de la noyade programmée de l’Ile. Il faut dire que l’armée aussi, qui a, du reste, joué un rôle relativement actif dans l’arrivée au pouvoir de Rajoelina et qui partage de ce fait la responsabilité de ses turpitudes, doit savoir s’assumer. Un tract que nous avons mis en ce blog permet de comprendre que la grande muette commence à réflèchir:
Ce d’autant plus que de plus en plus le pouvoir en place se sert des forces de sécurité pour imposer son pouvoir, un exemple:
La manière dont les militaires pro-Rajoelina ont arrêté le candidat Laza Razafiarison a choqué plus d’un. En quelques minutes, la photo choc a fait le tour du monde, via internet.Les hommes cagoulés ont traîné par terre, comme un gibier, le Secrétaire Général du parti Avotra ho an’ny Firenena, lors d’une arrestation musclée à AnalakelyLa Déclaration Universelle des Droits de l’homme, en son Article 5, est sans équivoque : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».La Déclaration Universelle des Droits de l’homme, en son Article 5, est sans équivoque : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ». Mais la façon dont les militaires cagoulés, qui font la fierté de leurs chefs, ont arrêté le candidat Laza Razafiarison, hier, à Analakely, a choqué de nombreux citoyens. Même ceux qui n’ont pas épousé les idées véhiculées par le parti Avotra ho an’ny Firenena ont été offusqués par cette arrestation sauvage Une nouvelle fois, ce régime a donné l’image d’un « Etat policier » qui ne jure que par le recours à la force pour faire taire les adversaires politiques. L’argument véhiculé par les forces de sécurité pro-Rajoelina serait que la manifestation du candidat Laza Razafiarison n’a pas été autorisée.En son Article 20, il est écrit dans la déclaration Universelle des Droits de l'Homme que : « Toute personne a droit à la liberté de réunion et d'association pacifiques ». Une femme blessée par balle et le traitement infligé à un Laza Razafiarison, traîné sans ménagements comme un cochon, devant toute la presse, ont marqué cette matinée très mouvementée et ne manqueront pas de faire le tour de la planète. Une scène qui n’est pas à honneur de la Transition et des militaires réduits à servir de force de répression pour réduire au silence une opposition qui refuse de se taire. Des militaires au service de la « Terre des Ancêtres et de La Loi » aurait agit autrement.
En tous les cas, la Grande île mérite mieux. Et il faudra, pour ce faire, que la communauté internationale parle d’une même voix. L’Union africaine devra montrer plus de fermeté vis-à-vis des hommes politiques malgaches, surtout du pouvoir en place. L’Union européenne et la France jouent déjà bien leur partition à travers les sanctions infligées aux protagonistes. Les Etats-Unis, qui estiment qu’il faut laisser tous les candidats se présenter, ne doivent pas perdre de vue que, tant que les « acteurs du chaos » seront en scène, la Grande île glissera inexorablement vers les profondeurs abyssales de l’océan de l’instabilité avec ses vagues chargées de tous les fléaux possibles. Il faudra donc que la communauté internationale vole, avec plus de fermeté, au secours de ce pauvre pays, victime de l’irresponsabilité de ses élites. Ne rien faire s’apparenterait, à bien des égards, à de la non-assistance à personne en danger. Soit faciliter la création d'une plateforme composée de hauts fonctionnaires neutres, non politiques et capables de faire le bilan des comptes de l'Etat et de préparer des élections libres et crédibles ou il faudra certainement trouver un remède à la hauteur du mal. Et si une mise sous tutelle onusienne de Madagascar peut permettre d’éviter le pire pour les populations, il est grand temps de l’envisager.