Pour la troisième et dernière fois, Manuel Valls a employé l’arme constitutionnelle du 49-3 pour faire passer la loi Travail dans l’Hémicycle. Hier soir nous défendions la démocratie. Aujourd’hui le gouvernement la contourne !
L’émotion ressentie par les Français à la suite de l’effroyable attentat, perpétré le soir du 14 juillet à Nice, est immense. Quatre-vingt-quatre personnes, dont dix enfants, ont perdu la vie, et de nombreux blessés garderont des séquelles toute leur vie.
Une nouvelle fois, le Premier ministre Manuel Valls a fait parler la brutalité de l’article 49-3 de la constitution pour imposer une loi dont quasiment plus personne ne voulait, à part peut-être une frange agissante du patronat français le plus rétrograde.
La gauche de gouvernement est à bout de souffle, elle a perdu ses valeurs. Après 4 ans d’une gestion libérale proche de celle de la droite, elle n’a plus de base.
Il y a 3 mois, le 19 novembre 2015, je m’étais prononcé pour la prolongation de l’état d’urgence. Les sentiments de colère et d’insécurité qui prédominaient dans le pays m’avaient convaincu, à l’époque, de la nécessité de cette mesure.
Il est toujours très difficile de s’extraire d’un contexte émotionnel. Un homme politique responsable doit pourtant tout faire pour conserver son libre arbitre, pour que ses prises de position, et ses prises de décisions, ne soient pas simplement le reflet d’une émotion ou d’une influence particulière.