Un désastre industriel, lié au poker des investissements financiers va aboutir aujourd’hui à la fermeture probable de deux usines chimiques, fabriquant du PVC sur la région lyonnaise. Un « entrepreneur » avisé, c'est-à-dire un spéculateur pur jus a ramassé la mise, en rachetant pour le franc symbolique il y a quelques années, obtenant par la même une petite réserve de trésorerie, un outil technique important et accessoirement les 500 travailleurs qui vont avec. Aujourd’hui, ayant fini de se servir sur la bête, il se barre, mettant sans doute sur le carreau plusieurs centaines de personnes.
Personne n’a jamais vu la couleur ni de l’investissement, ni n’a jamais compris la stratégie visionnaire de ce personnage : on peut supposer qu’il a mis au chaud ses noisettes en des lieux paradisiaques sur et qu’il s’est offert avec ses actionnaires quelques bonnes récompenses pour service rendu sur les prêts bancaires
C’est la honte totale : bien que le PVC n’ait pas la modernité écologique requise, il sert quand même dans le bâtiment, l’industrie à réaliser des tuyaux assez utiles et assez indispensables. Mais c’est bien connu, quand on peut faire moins cher ailleurs, pourquoi s’en priver ? Là, ou il y de la gêne, il y a pas de plaisir. La pensée sur les transports est futile, sur la technologie inutile, sur les façons de produire infantile, sur la relocalisation potentiellement réactionnaire et suspecte
Pour les adeptes de l’internationalisme théorique et intellectuel, je veux juste leur décrire un complexe sur lequel plusieurs entreprises travaillent (en l’occurrence Kem One, l’acheteur et Arkema, le vendeur) : la division du travail appliquée à un site avec tous les morcellements sociaux utiles à la prospérité du capital.
Chers amis, camarades, est ce donc une honte de parler local ? Est-ce une honte de considérer que 500 personnes vont morfler ? Et que si l’argent n’a pas de frontières, les salariés ont construit leur vie plutôt dans cette région ? Merci par avance de considérer que si on s’engage loyalement dans une vision internationaliste, c’est pour contribuer à une union entre les travailleurs et pas pour éponger la sueur de la finance internationale.