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MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).

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Billet de blog 18 avril 2013

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MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).

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Abolition de l'esclavage : deux décrets 1794 et 1848 n'auront pas eu raison de la légalisation du colonialisme français en 1946.

Lien vers le Mémorial virtuel des Esclavages et de leurs Abolitions de l'Institut du Tout-Monde (ITM).L'histoire du droit français et de sa justice prolongée dans ses extensions territoriales (aux Amériques, aux Antilles, Guyane et Océan Indien) nous glace les sangs sous l'ancien régime notamment lorsque Louis XIV promulgue le Code Noir en 1685. Il stipule ses meilleures intentions en son article 2 : "Tous les esclaves (...) seront baptisés et instruits dans la religion catholique, apostolique et romaine", et recommande rapidement dans les articles qui suivent, la pratique de multiples cruautés mutilantes à exercer sur le corps des esclaves marrons ou insoumis. Ce volume peu glorieux figure dans l'histoire du droit à coté des deux décrets révolutionnaires (plus estimables) d'abolition de l'esclavage des Nègres dans les colonies du 4 février 1794 et du 27 avril 1848.

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MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).

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Lien vers le Mémorial virtuel des Esclavages et de leurs Abolitions de l'Institut du Tout-Monde (ITM).

L'histoire du droit français et de sa justice prolongée dans ses extensions territoriales (aux Amériques, aux Antilles, Guyane et Océan Indien) nous glace les sangs sous l'ancien régime notamment lorsque Louis XIV promulgue le Code Noir en 1685. Il stipule ses meilleures intentions en son article 2 : "Tous les esclaves (...) seront baptisés et instruits dans la religion catholique, apostolique et romaine", et recommande rapidement dans les articles qui suivent, la pratique de multiples cruautés mutilantes à exercer sur le corps des esclaves marrons ou insoumis. Ce volume peu glorieux figure dans l'histoire du droit à coté des deux décrets révolutionnaires (plus estimables) d'abolition de l'esclavage des Nègres dans les colonies du 4 février 1794 et du 27 avril 1848.

Ces deux décrets étaient à chaque étape de l'histoire, le fruit d'une décision qui visait à préserver l'intérêt économique général de la République. Cette dernière se retrouvait en situation tellement contrainte par les soulèvements et les révoltes qui ne cessèrent dès les premiers temps du transbord océanique des Africains, qu'elle fût poussée comme l'épée dans les reins _(pour reprendre Aimé Césaire dans "Toussaint Louverture, La Révolution Française et le problème colonial. Présence Africaine)_ à accomplir sa première abolition.

Après la tentative de rétablissement de l'esclavage à Saint-Domingue, une île qui vaut alors un empire, par Bonaparte en 1802 et la déculotée (oubliée) qu'il y essuya en perdant 64 de ses officiers généraux dont son propre beau-frère le Général Leclerc chef du corps expéditionnaire et 34.000 hommes, le risque associé au maintien de la société esclavagiste n'en valait plus la chandelle au bout de 46 ans de ce régime ! Ainsi, il en fût de même en 1848 après que, de la menace des 500.000 esclaves révoltés de Saint Domingue, se dressa Haïti pour contester l'Histoire et se proclamer première République Noire. Compte fût aussi tenu par la République Française de la capitalisation qu'elle avait pu réaliser par le truchement du triangle d'or afin d'amorcer sa révolution industrielle quinze ans après celle de l'Angleterre.

Ces verticalisations attaquantes de l'homme privé de liberté et de terre pourtant sous ses pieds nus auraient du lui ouvrir la faille d'une décolonisation à saisir et à approfondir à chaud, mais en 1848 sa liberté fut troquée contre la rémunération de sa force avec en prime un état civil républicain. Le tour aurait alors été joué par une mutation rémunératrice de l'exploitation capitaliste du travail de l'homme et le rusé maintien de la présence française. L'esprit des lois du droit français en matière de gestion de ses possessions territoriales et des peuples sous son autorité ne progressera au profit de ces peuples qu'aux basculements historiques inmanquables qui surviennent à tout moment en ces lieux de souffrance couverte, ils produiront l'echec qui contredit à la colonisation rendue pourtant légale par le parlement français le 19 mars 1946 sous le nom de "loi de départementalisation". Seuls les échecs prédestinés du maintien colonial qui s'obstine apportent connaisance parcequ' il s'en dégagera à tout-coup une nation nouvelle. cf "Tous les jours de mai" d'Edouard Glissant. 2008.

Il est d'une infinie tristesse d'observer que la légitimité de l'augmentation territoriale française _(Mayottisation* de l'archipel des Comores en 101ème département français, comme exemple le plus récent)_ s'étend et provient aujourd'hui encore de l'expression d'une république parlementaire qui a pourtant connu les affres de la colonisation-occupation au cours de la deuxième guerre mondiale. Les mémoires de la Résistance française auraient du concourir à la perception (par le peuple français) de cette dérive renouvelée du colonialisme contemporain que les "politiques" entretiennent pour défendre les grands intérêts de l'état.

Aujourd'hui, si la commémoration des abolitions de l'esclavage doit être digne, grave et solennelle ; partagée par chacun et par tous, elle doit aussi participer à l'effacement des marges coloniales dans lesquelles s'exerce toujours le pouvoir de la République dans nos pays dépossédés de toute production, dépropriés de toute terre, culturellement génocidés et évacués de leurs filiations dont la vocation serait libératrice.

"JE SUIS UN PEUPLE, RESTITUEZ MOI !Nous échappons à la sanction prévue par la constitution selon laquelle nous sommes désormais une population au sein du peuple français !" Me Jean Mariema bâtonnier (retiré) du Barreau de la Guyane.

* Mayottisation : La Mayottisation consiste à s'introduire dans un pays indépendant, sous des prétextes humanitaires, pour y garantir le maintien d'une omniprésence coloniale.

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