UNITÉ DES GUYANAIS ET DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
Le développement de la Guyane n'est pas affaire d'opportunité mais de stratégie ou projet d'ensemble visant à promouvoir le rôle fondamental des décideurs du peuple guyanais dans son devenir.
A/ SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE : Mise en place d'une stratégie d'ensemble pour le pour le développement de la Guyane.
Le développement économique de la Guyane c'est la mise en œuvre d'une politique qui réduit considérablement le système d'import-substitution (de la production) qui ne sert qu'à enrichir une minorité de commerçants français qui récupèrent les subventions publiques allouées sous la forme de bénéfices privés réexportés en France.
Le développement économique suppose des prérequis : d'inventorier les ressources, d'orienter la formation dans des filières adaptées, des infrastructures à développer, des conquêtes de marchés intérieurs et extérieurs.
1/ En premier lieu, le transfert aux instances dirigeantes de notre pays de tous les outils de contrôle, de décision et d'exécution pour la mise en œuvre de ce développement, ce qui implique une modification du cadre politique qui nous lie à la France.
2/ En deuxième lieu, de renforcer considérablement nos liens politiques et économiques avec les pays voisins sud-américains et caribéens indépendants qui possèdent les mêmes ressources que les nôtres et qui les exploitent depuis de nombreuses années. A titre d'exemple, ce sont les ingénieurs de Trinidad qui ont découvert les principaux gisements de pétrole du Surinam et pas le gouvernement Hollandais. D'ailleurs, des ingénieurs Trinidadiens en séminaire à Cayenne rappelaient que la France n'a que très peu de compétence dans les domaines miniers et pétroliers, et qu'à cet égard l'expertise se trouvera chez nos voisins.
B/ SUR LE PLAN POLITIQUE : le transfert aux instances guyanaises des leviers de décision indispensables au développement de la Guyane.
Le système institutionnel actuel de la Guyane ne permet pas la mise œuvre d'un développement réel et durable de la Guyane et ce n'est pas son objectif. Ce système nous laisse une illusion d'égalité avec la France alors qu'il sert surtout à freiner les initiatives des Guyanais.
Nos compatriotes se rendent chaque fois plus nombreux au Surinam et sont admiratifs de la rapidité des investissements structurants et du développement de ce pays. Par exemple, 60.000 Guyanais (chiffre officiel du Consulat) se rendent au Surinam alors que notre pays n'en reçoit que très peu. Prenons encore à titre d'exemple un certain nombre de secteurs dont les potentiels de développement ont été bloqués par la confiscation des leviers de décisions par les autorités françaises. Et même plus généralement, toutes les tentatives de mises en valeur des potentiels économiques de la Guyane par l'État français ont échoué.
1. Le Foncier
Le monopole d'appropriation des terres de Guyane par l'état français interdit toutes possibilités de développement d'une agriculture extensive pour l'agro-carburant (Ethanol, huile de palme, le soja, le sucre, le riz etc...). Des millions provenant des subventions européennes sont partis en fumée avec l'échec tragique de la production du riz à Mana.
Dans le domaine de l'habitat, les autorités françaises privilégient la construction d'un grand nombre de logements, à l'image de ce qui se pratique en France, sur un espace restreint (les bars générant ainsi le mal être, la violence et la délinquance chez nos jeunes). Nous disposons en Guyane de vastes espaces qui pourraient être aménagés pour créer des habitats individuels avec jardins, ce que font nos voisins du Surinam et surtout du Guyana où de nombreuses espaces sont conquis sur la forêt pour être aménagés en résidences de plusieurs milliers de lotissements beaucoup plus favorables à l'épanouissement des individus.
Quant au projets d'aménagement du territoire, ils sont tournés exclusivement vers le littoral et laissent de côté les richesses de l'intérieur du pays ; les plans d'aménagements ne se sont jamais péoccupés d'ouvrir ne serait-ce que des pistes pour aller exploiter les immenses ressources basées dans l'intérieur du pays et qui sont essentielles pour son développement.
2 Sur le plan de la pêche industrielle
Le gouvernement français a déruit cette activité qui à l'époque avait créé plus de 1500 emplois directs et autant en emplois indirects en instaurant "la francisation" de la flotte, terme générique servant à désigner l'application des règles françaises. En moins de quinze ans, cette activité extrêmement importante pour la Guyane, (car premier poste d'exportation avant le spatial à cette époque) a disparue.
3. Dans la même attitude absurde et arrogante de l'administration française, l'activité minière locale a été réduite à néant alors que dans la même temps les Garimpeiros brésiliens trop heureux s'installaient dans le vide créé. Ce n'est que dernièrement devant le désastre généré par l'inavasion des exploitants illégaux que l'État français s'est décidé à rappeler les orpailleurs Guyanais en ne leur donnant bien évidemment aucun moyen.
De même, l'attitude absurde du gouvernement français face au projet d'implantation d'une grosse unité minière d'exploitation aurifère par la société Cambior a-t-elle découragé toutes les possibilités d'investissements internationaux dans ce secteur.
4. Dans l'industrie pétrolière, enfin, la France qui n'est plus depuis longtemps une puissance minière ni pétrolifère, a la volonté de prélever à bon compte les bénéfices de cette futre exploitation en Guyane, en ne nous en laissant "généreusement" que des miettes.
Les Guyanais dans leur ensemble doivent comprendre qu'ils ont les moyens de vivre confortablement de par leur potentiel économique propre de leur pays. Pour cela, ils doivent absolument s'unir pour arracher les leviers indispensables au développement économique de leur pays et assurer à leurs enfants un avenir radieux, sinon normal. Ils doivent cesser de se combattre dans des jeux politiciens stériles et sans perspective. Le viel adage "diviser pour mieux régner" est à cet égard tout à fait justifié.
Une fois arrachés les outils, leviers et instruments nécessaires à la mise en œuvre du plan de développement économique, nous devons entreprendre, dans l'urgence, un schéma de formation des hommes basé sur des filières techniques en adéquation avec les ressources dont nous disposons en Guyane : techniciens, ingénieurs généralistes, scientifiques, avec l'apprentissage de la langue anglaise dès la maternelle comme outil de communication à l'instar de ce qui se fait au Surinam.
Ce plan devra être mené en coopération avec nos voisins, du Surinam du Guyana, de Trinidad et du Venezuela notamment. Pour ce qui concerne la recherche technique et scientifique, celle-ci devra se faire en adéquation avec nos voisins qui gèrent et exploitent un potentiel plus avancé que le nôtre en la matière.
Ces transferts de compétences indispensables pour le développement, notamment en matière de coopération régionale, montre qu'il faut aller au-delà des limites de l'Assemblée unique. La future collectivité unique proposée par le gouvernement français ne sera que l'addition des compétences des deux collectivités ; cette collectivité n'aura pas plus de leviers de décision que les deux collectivités actuelles. Cette attitude du gouvernement français montre à l'évidence qu'il ne fait pas confiance aux forces économiques de ce pays et qu'il veut garder tous les leviers pour ses intérêts exclusifs.
Face à cette réalité que devons-nous faire ? Et comment sortir de cette impasse ?
Notre réponse est dans l'unité des Guyanais.
L'unité d'un peuple, en dépit des divergences politiques, religieuses, culturelles ou sociales, pour faire face à un ennemi commun, s'avère dans la plupart des pays, un facteur décisif dans la réussite de leur combat, quitte à ce que les anciens conflits ressurgissent. Prenons l'exemple de l'Inde où malgré les haines millénaires entre Musulmans et Hindous, sous l'autorité du Mahatma Gandhi, Gina pour les musulmans et Nehru pour les Hindous, ont unis leur forces pour bouter les Anglais hors de l'Inde. Et ce n'est pas l'unique exemple dans l'histoire des peuples en lutte.
Même les Français ont su faire fi de leurs divisions à travers leur histoire pour lutter contre l'ennemi extérieur, tel par exemple le Général de Gaulle qui nomma des représentants du parti communiste (parti qui prît une part prépondérante dans le combat contre l'occupant nazi) à huit postes ministériels.
DES PISTES D'ACTION EN GUISE DE CONCLUSION
Pour obliger le gouvernement Français à nous céder les instruments politiques et institutionnels afin d'assurer qui garantissent notre développement, nous devons agir sur plusieurs fronts :
A- tenter par le dialogue de supprimer les divisions politiciennes artificielles entre Guyanais qui ne conduisent qu'à l'impasse et à l'impuissance face à l'État français. Nous devons, sur la base du devenir de la Guyane, nous unir sur les points fondamentaux, à l'instar de la Nouvelle Calédonie et, si la France nous refuse d'accéder à nos richesses et à nos revendications par le dialogue ; de demander l'inscription de la Guyane dans le cadre des pays à décoloniser auprès des Nations-Unies (ONU).
B- Dès la mise en place de l'Assemblée unique en 2014, entreprendre un programme de discussions nous permettant de mener une réflexion d'ensemble sur le projet et la stratégie de développement économique de la Guyane et, en premier lieu, sur un schéma des formations qui nous prépare à assumer les responsabilités essentielles liées à notre épanouissement économique.
C- Internationaliser la demande de notre pays pour la maitrise de son développement. A cet effet, les initiatives prises récemment par certains milieux politiques guyanais qui ont convaincus plusieurs gouvernements sud-américains de créer un Comité International de Solidarité pour l'Indépendance de la Guyane (CISIG) et de l'inscription de notre pays sur la liste du Comité Spécial de l'ONU vont dans le bon sens.
Ce Comité international est basé à Buenos-Aires en Argentine, il est préside par un prix Nobel de la Paix (M. Adolfò Perez-Esquivel) et rassemble de nombreuses personnalités Sud-Américaines.
La participation de la Guyane (et le KD officieusement) aux manifestations culturelles des pays d'Amérique du Sud et de la Caraïbe, s'avère très importante. Le Komité Drapo (KD) invite la population guyanaise au festival "Carifesta" qui se déroulera à Paramaribo du 16 au 25 août prochains.
Le Komité Drapo sera présent avec une délégation.
Nous invitons tous les Guyanais a y participer en dépit de la duplicité du gouvernement Français qui cherche à interdire la participation des Guyanais aux manifestions organisées par nos voisins caribéens et Sud-américains.
Nous invitons, enfin, les responsables des collectivités majeures, des mairies et des chambres consulaires _ici lien vers la déclaration de ce jour, 22/07 sur France-Inter du président de la CCIG, (aéroport Félix Eboué)_ à faire arborer le drapeau Guyanais au fronton de leurs établissements respectifs. Ce drapeau est le symbole de la dignité, de l'identité et de l'unité du peuple Guyanais dans sa lutte pour la conquête de ses droits fondamentaux.(Pétition pour le drapeau ici)
Bitasyon "Koyo" savann Matiti (Habitation "Koyo") dimanch 21 jiyé 2013.