Et ... combien de temps avant que des pollutions radioactives venues d' allez-savoir-où, et absentes de la nourriture tant qu'elles n'y sont pas recherchées, n' infestent les eaux et le reste, tout ce dont l'humanité se nourrit et s'abreuve.
Enfin, à l'image des enfants de la région de Fukushima, et ce n'est pas encore un crime contre l'humanité, qui sont envoyés à l'école avec, en poche, leur dosimètre que leurs parents consultent à la sortie des classes et vérifient, signe des temps qui versent dans le tragique absolu, non plus les devoirs, mais les doses mortelles, de toute façon, à long, moyen, très moyen, et court terme - le plus court est la leucémie, départ en quelques six mois vers d'autres cieux, selon les croyances et religions - qui vérifient, donc, que ces gosses ont bien pris leurs doses létales-mais-pas-tout-de-suite, de radioactivité, à l'image, donc, de ces gosses, condamnés par dizaines de milliers, et dont la communauté internationale semble peu soucieuse,et, à l'égard de ce devoir-sacré de tout adulte d'assurer la protection de tout enfant, de chaque enfant, très oublieuse, afin de traquer la mort, la mort qui nous revient en très grande forme, toute régénérée, et, absolument triomphante, rayonnante, et ce d'autant plus que savamment gommée des ardoises comptables des souffrances et douleurs immédiatement préhensibles , absente, ôtée de nos perceptions visuelles et sonores, son masque, la plainte, le râle et la narcose, retirée et dissimulée, soustraite à notre vue, de notre conscience, à déguster seul, dans la terreur et l'horreur nues, tues, derrières les murs du silence de l'organisation de la cécité généralisée, afin, donc, de traquer la mort, qui nous fixe, tous, de son oeil vide et béant, munissons-nous, tous autant que nous sommes, après le portable, à côté du téléphone cellulaire, de ces dosimètres de l'effroi, dernière invention de la mort pour nous narguer, nous permettre de l'envisager qui , subrepticement, s'approche, gagne, vous, moi, toi, lui, eux, les enfants qui jouent, de la tutoyer, de l'apprivoiser, et d'additionner avec elle de façon chiffrée et crépitante, inéluctable et précise, des chiffres et encore des chiffres, les chiffres qui tracent les courbes vertigineuses, qui filent à toute vitesse, jusqu'aux cieux des dieux impuissants, de notre désespoir complet, noir, et tentaculaire.
Que vogue la galère, elle est affrétée pour le pire, et le pire n'étant pas sûr, pour la folie qui nous détournera du terme.