« Écoutez cette histoire que l'on m'a racontée, du fond de ma mémoire... » ça vous dit quelque chose n'est ce pas …. C'est cette superbe chanson de « Hugues Aufray » « Le petit âne gris ». Voila..., je suis un de ces « Geeks » qui adore « bloger » et mon but aujourd'hui est de vous transmettre un message.
Journal régional du samedi dix janvier : « Un jeune homme de vingt quatre ans a été découvert inerte, dans une campagne isolée prés d'une grande ville classique. Il est décédé depuis plus de quarante huit heures sans que personne ne le sache. Cette mort est due à cette vague de froid qui a frôlée les moins quinze degrés. La gendarmerie a constaté que le jeune affaibli physiquement, a cherché a s'emmitoufler en attendant les secours. Le secteur de la découverte est très mal couvert par tous les réseaux de téléphone portable... »
Permettez moi maintenant de vous présentez les choses à ce moment que j'estime être crucial. C'est celui qui fit découvrir ce talent si bien caché, à ma petite personne humble devant cette éternelle beauté.
C'est son trentième billet publié sur le net. C'est sa trentième poésie qu'il se plaît à nous dire. C'est vrai que la majorité de ses écrits sont des sortes de poème dont dix en alexandrins. Ce dernier sorti sur un blog d'un journal du net, nous parle d'une petite fille assise sur un trottoir devant son école. Elle est belle, métissée, touchante du haut de ses dix ans. Elle pleure à chaudes larmes en criant sa douleur. Il nous décrit ce poète, une foule derrière cette fillette qui s'agite et qui crie. Des policiers sont là pour expulser ses parents étrangers soutenus par quelque gens insultant d'autres parents. Les mots crus qu'il emploie, cet homme « à par entière », comme il aime se décrire, provoque chez la majorité des lecteurs des émotions si fortes..., qui attendent ces œuvres avec une grande impatience. Ce n'est pas pour les drames qu'il reprend bien souvent, que ces dévoreurs de mots aiment chez cet écrivain. Non..., c'est l'art qu'il a d'encenser l'espoir dans les maux de la société. De cette scène violente décrite précédemment, il en sort par un combat pacifique.... Mené par les parents, face à ces forces de l'ordre exécutant leurs taches aidées par quelques gens proférant leurs mots de « mauvaise civilisation », il nous invite à voir la beauté de l'Homme remportant la victoire. Il n'y aura pas d'expulsion. Il y a une heure déjà, que ce texte est publié.
C'est le cinquantième recommandé qui s'affiche sur les écrans. Encore une fois il fait mouche, pour ce simple bonhomme,quinous lerappelle,toutletemps.Centvingt quatre personnes sur « Facebook » aiment déjà cette histoire. Presque autant sur « Twitter », c'est vraiment l’engouement. Il prend son inspiration de sa vie ordinaire au milieu d'une grande ville et de toute l'actualité diffusée. Agençant, mélangeant, travaillant tous les mots qu'il adore lui, l'inculte bavard et avare de rien, il transcende la réalité et l'élève en un point, au delà de cette réalité trop souvent focalisée. La meilleure de ces joies, qu'il intitule ainsi, d’après la « blogosphère », est un ravissant poème qui reprend cette chanson de « M. Balavoine », « La Ziza ». Il a inventé une suite magnifique et troublante qui commence dans la misère et se termine par l'amour au milieu de plein d'enfants. Plus de cinq cents personnes aiment ça sur l'ensemble des réseaux. Il cumule à lui seul plus de cent mille amis(es) sur la toile du net. Des blogs de fans apparaissent toutes les semaines. Il en rit et aime ça lui aussi de voir autant de réactions chaleureuses. Combien d'invitations reçoit-il tous les jours, auxquelles il se navre de pouvoir y répondre ? Il en ouvre quelles une et les lit et relit pour connaître ces nouveaux contacts qui s'intéresse à lui. Puis des liens amitiés virtuels se créés dans lesquels il extirpe tous la substance de ces nouvelles rencontres. A travers ces quelques mots « bonjour..., et si on parlait... ? » il transcende ce lien électronique et entend leurs souffrances. En quelques lignes de codes formant toutes nos phrases, tapées à la hâte sur son clavier il essaime son amour de l'humain et du beau. Pour lui dans tout Homme il existe du beau. Dans les gestes quotidiens, un baisé à sa femme, un mot tendre à son gosse, un bonjour à son patron..., il exhume l'être humain en chacun de nous. Il a une stratégie qui consiste à publier sur divers sites et blogs toute sa littérature, « sa botte secrète » d’après lui et ça en alternant les supports. Ça perturbe un peu, voir ça agace quelque peu, l'ensemble des réseaux, mais ces rebondissement créent le « buz » et ça c'est ce qu'il veut. « Le dormeur doit se réveiller » c'est signé dans chacun de ces mots. Combien d'internautes lui conseillent de chercher une maison d'édition pour en faire son métier... ? il dit que c'est en projet..., mais dans ça réalité..., lui il s'en fou..., il mène son combat... ! « C'est l'ouverture des esprits » qu'il cherche et nous décrit dans son premier billet. Il ne prétend pas être illustre, et voit en cette manière un moyen de transmettre ces pensées, comme un partage humain, une simple idée. Ils nous balade dans tellement de chemins que, nous..., simples lecteurs..., on en arrive à oublier nos maux et problèmes quotidiens.
La seconde au classement des« aimeurs », comme il le dit souvent, est une journée en parapente qu'il nous à présenté. De la simple vue d'une mouette longeant une longue dune, il a décrit son vol comme si vous deveniez un parapentiste expert. Décrivant le placement de l'aile dans le dynamique (ricoché du vent sur le tombant de la dune), il vous envole l'âme dans la découverte de sens, que vous n' imaginiez pas. Sur la plupart de cette « pieuvre internet », les débats vont bon train. On lui prête des surnoms derrière ce pseudo qui lui valent le rang de « grand maître ». A ça lui, il répond, « venez tous me rejoindre et formez un grand cercle. De ce cercle que vous formez moi j'y vois..., celui des disparus ces poètes d'avant, du présent et d’après » Ce pseudo trop copié est tout le temps usurpé, mais cet art si spécial n'est nullement égalé. Lui s'en moque et laisse les choses se faire en rappelant qu'il essaie juste de communiquer, se faire des amis(es). Il est de tous les combats et surfe sur tous les blogs d'actualité, y amenant son verbe et sa philosophie, car dans ces drôle de mots, qu'il aime organiser, des réflexions profondes nous obligent à examiner des choses différemment. Lorsqu'il écrit ce pamphlet sur une petite fourmilière perdue sous une vielle remorque rouillée, certains écrivent que le film « Fourmiz » pourrait se rhabiller. Son mot d'ordre, qu'il remémore à chacune de ses histoires, c'est.... « arrêtez la télé..., reprenez la lecture... ! » Dans toutes les manifestations justes et pacifiques, il prévient ces lecteurs qu'il y sera..., juré..., comme tous. Il s'amuse là encore parce que sous ce pseudo rêveur il n'y a pas de visage. Quand ces fans le cherchent, tous le monde donne son pseudo et ça, ça le rend hilare. Personne peut le trouver et tout le monde se reconnaît.
Je crois que je l'ai trouvé, un jour..., pendant une « manif » antinucléaire. En discutant avec tous ces gens portés par tant d'allant, alors qu'on s’échangeait nos pseudo dans ce petit jeu rigolo, un jeune homme charmant au sourire rayonnant m'adressa la parole sans répondre à cette question du « qui es tu ? ». Il m'embarqua gaiement dans une liturgie oratoire en décrivant le rituel « l'Aîd Al-Ahda » ( le sacrifice du mouton). Ces mots me marquèrent par leurs justesses et leurs beautés. Puis il disparu dans la foule derrière son grand sourire . Deux jours après cette rencontre extraordinaire, le « Fastoche », son pseudo, sortait une poésie parlant d'un quartier pauvre et d'un immeuble usé, dans lequel, blancs, beurs, noirs, jaunes et gens d'autres couleurs, fêtaient ce « renouveau ». Plus de haine, si tenté qu'il en reste, plus de maux, même si les pauvres restaient pauvres, plus de classe ou de rang supérieur, tout le monde dans l'harmonie de la musique d'un petit orchestre, chantait, dansait, riait dans cette liasse populaire, parce qu'il avait choisi cette drôle d'idée..., de laisser la télé.
Ça fait deux semaines déjà qu'il n'a rien édité. Les internautes sont fébriles en attendant leur dose. Car, à en croire certains, passer trop de temps sur l'écran connecté aux réseaux peut être comparé à une sorte de drogue. Les commentaires vont bon train racontant tout et son contraire. Il serait à Paris pour y préparer une énorme manifestation des « indignés » devant le parlement. D'autres encore nous racontent, qu'il aurait été victime de représailles, suite à son dernier texte dénonçant une arnaque sur la toile, à très grande échelle. On ne sait plus quoi penser nous les « accordeurs » des mots de ce génie en herbe. En lisant les journaux comme à mon habitude, je parcours sans me rendre compte la rubrique nécrologique, chose que je ne fais jamais. La fatigue sans doute, me dis -je en buvant mon café bien noir. Quatre SDF sont morts aujourd'hui à Paris. Deux d'entre eux étaient tunisiens et en luttant contre ce froid qui nous touche si durement, ont perdu ce combat sans émouvoir quiconque. Pas de type européen, bien de chez nous, me dis je sans savoir pourquoi. Le racisme ne m'habite pas, c'est l'un des ses préceptes qui nous a été transmit. Les deux autres, des Roumains expulsés de leur caravane abîmée ont fait l'erreur fatale de se réfugier sous les ponts, à moins dix degrés. Mais alors pourquoi je continue à chercher et fouiller ses pensés si morbides. Je pars donc travailler l'âme en peine et meurtri par cette hantise grandissante que quelque chose s'est passée.
Revenons à ce jour..., ici et maintenant. Pour pouvoir comprendre le reste de ce message, il faut appréhender les circonstances et le contexte de ce tragique drame :
C'est le lendemain, après avoir épluché les presse locales que je suis tombé stupéfait sur ces quelques lignes bâclées. « Un jeune homme de vingt quatre ans a été découvert dans une campagne isolée prés d'une grande ville classique. Il est décédé depuis plus de quarante huit heures sans que personne ne le sache. Cette mort est due à cette vague de froid qui a frôlée les moins quinze degrés. La gendarmerie a constaté que le jeune affaibli physiquement, a cherché a s'emmitoufler en attendant les secours. Le secteur de la découverte est très mal couvert par tous les réseaux de téléphone portable... » Cette nouvelle m'a intrigué et m'a obligé à prendre mon téléphone pour me renseigner. Une intuition bizarre. Il a été découvert dans sa voiture garée et fermée à clef , sur une voie de détresse. Un ordinateur sur ses jambes en guise de chauffage, sa batterie était vide, et l'écran relevé. D’après la gendarmerie qui a bien voulu me répondre, l'homme possédait de la famille dans cette ville pas très loin. Sa maman... ! La peur au ventre, je lui ai téléphoné et après lui avoir expliqué longuement le but de ma démarche, elle a bien voulu accepter de me recevoir. Cette pauvre dame chagrinée par la perte de son cadet m'a raconté leur vie que je vais tenté de résumer. C'était un jeune du bâtiment qui travaillait bravement sur tous les chantiers de toute la région. Il arrivait parmi les premiers, devant les agences d’intérim, pour décrocher les meilleurs places, jobs, boulots, si l'on peut encore dire ça. Il était discret, arrivait toujours à l'heure et même souvent plus tôt. « C'était son point d'honneur », comme il disait tous le temps à cette maman en pleur. Des copines il en a eu mais elle ne le comprenait pas, d’après ce qu'il disait. Il passait beaucoup de temps devant son écran, mais ça ne l’empêchait jamais de faire son travail, et d'aller vers les autres. Ces amis(es) sont partis(es) travailler à la capitale. Lui il est resté prés de cette mère vivant seule, avec très peu de ressources. « A vingt quatre ans vous savez, il n'a pas droit à grand chose aujourd'hui, et avec sa vieille voiture il peut pas aller très loin, pour travailler. Mais ce courage qui l'habitait va beaucoup me manquer. Il en faut du courage pour cumuler des petites missions par ci et d'autres par la. Avec ça..., pour ses droits..., il pouvait s'accrocher... ! Mais ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi il n'a pas appelé... ! ». Cette femme désœuvrée consolée par ces fils..., je sortis de la pièce …, Je n'en pouvait plus… !
Lorsqu'elle m'a permis d'allumer son ordinateur, là...je me suis effondré.... Je venait de le retrouver ce poète égaré. Tout y était, ces comptes sur les réseaux, l'ensemble de ses œuvres qui nous ont tant émues, mais beaucoup d'autres encore en gestation. Rassemblant mes esprits et toutes ces données, comparant les dates, lisant tous ses secrets, j'ai reconstruit cette vie exceptionnelle que je viens de vous conter. Le poète tant aimé est mort seul sur une route regagnant les siens, en tout anonymat. Son ordinateur allumé jusqu'à sa dernière heure, dans ce froid glacial et cette voiture éteinte, ce pseudo insensé nous a laissé ces dernier mots, « l'amour c'est l'espoir et c'est aussi créer, et qu'est ce que je suis heureux d'avoir autant créé d'espoir. Vous êtes tous cet espoir, essaimez, essaimez... ! ». Dans cette auto ordinaire, sans une goutte d'essence, un pauvre anonyme et son ordinateur, nous a quitté, seul.... !
Ceci est une pure fiction, pardon d'avoir peut être trop joué avec vos émotions. Dans notre réalité..., derrière tous nos pseudo, ceux de nos familles..., de nos amis(es)..., si nous ne prenons pas garde..., alors je vous laisse imaginez..., ce qui peut arriver... !
Pierre Juillot.