Pierro Juillot

Technicien dessinateur/ Chômeur. Dit aussi Pierro Sanslalune.

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Billet de blog 16 février 2012

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Un chômeur qui s'active...!

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 Un chômeur qui s'active...!

   Nous étions trois cents moins deux cents quatre vingt quatorze sur cette grande place avec ce drôle d'obélisque spiralé, place de la victoire, le14 à Bordeaux (collectif Occupons pôle emploi)... !.

Elle porte dans son nom le mot victoire..., au vu du nombre réel que nous étions..., peut-on parler de gloire... ? Pour rassembler les chômeurs et tous les précaires qui cherchent aussi un emploi, nous formons un collectif comme tant d'autres. Le temps bien maussade et un peu froid a sans doute dissuadé les manquants à l'appel. Peut-être est-ce aussi le manque d'information et de diffusion très clairsemées sur la toile du net... ? Peu importe notre nombre..., notre volonté et notre motivation ont fait le reste. C'est ce que je vais tenté de vous retranscrire ici et maintenant en vous donnant envie..., j'espère de nous rejoindre en masse... !

    C'est après avoir attendu trois bon quart d'heure sans voir l'ombre d'un chat supplémentaire, que nous nous sommes décidés après concertation à partir en direction d'un des nombreux pôle emploi de cette ville si originale . Nous étions, dès notre arrivé sur cette place, observés, scrutés, peut être même photographiés, par une petite dizaine de policiers et quelques cinq véhicules. Un si petit groupe suscitant autant de mobilisation, nous a galvanisé dans notre devoir d'action. Montant dans le moyen de transport écologique, le tram ligne B. notre surprise fut à son comble, lorsque nous nous sommes aperçu que deux voitures de police dont une avec la sirène hurlante et les gyrophares allumés, suivaient notre petit groupe de chômeurs engagés. Les autres passagers de cet engin sans bruit étaient aussi surpris que nous de voir et d'entendre tout ce raffut autourdecelui-ci,pourtant si banal dans cette si belle ville. Après avoir expliqué aux quelques personnes proches de nous qui nous étions et qu'elle était notre action, des sourires et même des rires complices nous ont bien réjouis. Au changement de tram, passant de la ligne B à la C, Place des Quinconces, une autre grand place chargée d'une histoire riche, notre garde rapprochée ne nous lâchait pas... ! Mais quelle peur pouvait donc susciter ce groupe de gens ordinaires au sein d'une foule vacant à ces occupations. Certains allaient travailler, et d'autres se rendaient à un rendez vous quelconque... ! D'autres même encore préparaient certainement, une petite surprise pour la « Saint Valentin ». Nous étions encore plus motivés au milieu de cette vie active de cette ville classée au patrimoine de « l'UNESCO ». Parmi tous ces anonymes, nous partions, dans notre plein droit, faire entendre nos voix et partager ce message :

    « les chômeurs et précaires demandent le « droit d'obtenir un emploi digne » ou à défaut, « un revenu décent qui permette à tous de vivre dignement. »

    Arrivé à quelques mètres du pôle emploi de Grand Parc, alors que cette escorte de policier consciencieux nous doublait, nous constations, sans grande surprise, qu'un nombre supérieur à nos forces, nous attendait fermement. Qu'à cela ne tienne, nous étions bien décidé, nous aussi, à démontrer pacifiquement notre force de conviction dans le respect des lois démocratiques. C'est donc avec nos mots que nous nous sommes présentés, devant ce mur de force de l'ordre respectant leur devoir. Après avoir tergiversé sur le terme de « groupe » que nous formions pour faire entendre notre message au cœur de cet organisme censé nous défendre, nous adaptions notre action en reformulant notre injonction. Si point de groupe, collectif, ou autres organisations ne peuvent entamer un dialogue avec d'autres chômeurs et autres chercheurs d'emploi dans ce temple supposé de notre protection..., don't acte... ! C'est donc dans le froid et la division que nous nous sommes attachés à propager notre message. Devant ces policiers ne faisant que leur travail, nous avons interloqué les demandeurs d'emploi qui entraient et sortaient de ce pôle emploi. C'était sans compter sur notre stratégie adaptative et très réactive, que l'un(e) de nous, éclaireur dans ce combat, prit acte de l'interdiction d'entré du groupe, pour tenter une action individuelle à l’intérieure de cette forteresse. Pendant que nous discutions avec le second du responsable absent, l'éclaireur(e) avec sa carte de pôle emploi rentrait en « catimini ». De fil en aiguille, la représentante du responsable absent, fit des allées et retours de son poste, bien au chaud, à nous ces indignés dehors et dans le froid... ! Après avoir eu l'accord du responsable régional, de ne pas nous laisser entrer, nous avons continué notre action, toujours dans le souci d'éviter les tensions. Ce n'était pas évident, car certains d'entre nous, dans la galère depuis bien trop longtemps, sont aujourd'hui pris à la gorge de par leurs situations précaires et toute la violence verbale et programmatique de ce gouvernement. Le pacifisme prédomine dans l'esprit d'une grande part d'entre nous, et tempère ces colères légitimes..., mais pour combien de temps... ?

     Et là vous savez quoi... ! Dans le feu de cette action verbale faite de sourires et de mots de politesse échangés entre nous, les chômeur engagés et les autres, nous découvrant à leur coté, deux de nos tracts ont été distribués à deux policiers complaisants (première petite victoire...?). L'heure passant rapidement nous rappela à l'ordre et nous adaptant en toute circonstance, nous avons décidé de changer de stratégie. Prenant congé de nos gardes du corps de l’État Étatique, nous avons repris notre marche vers d'autres horizons. Notre escadre bien armée de policiers dans leur droit, ne pouvait pas nous lâcher dans cette nature urbaine... ! C'est avec leur sirène et gyrophares qu'il nous ont suivi jusque devant un des cafés de la gare Saint Jeans. Mettant au point d'autres stratégies futures et travaillant collectivement sur le bilan présent, au bout d'une demie heure d'attente dans leur véhicule, et croyant notre assemblé dissociée par une habile ruse, nos gardiens de la paix sont enfin parti... ! L'heure était à la vitesse ce que nous étions à l'organisation... ! Un autre pôle emploi, celui de du quartier Saint Jean, à quelques pas de là, était, après le fruit de notre concertation, la prochaine cible. Nous nous sommes retrouvés devant celui ci, pris par ce temps trop rapide... ! La fermeture des portes nous stoppa dans notre élan. Les forces de l'ordre dispersées, absentes, nous avons fixé nos tracts, avec quelques petits bout de scotchs, sur la façade vitrée de ce nouveau symbole. Croisant des passants curieux de nous voir agir ainsi, nous avons pris le soin d'expliquer le but de notre action en leur distribuant nos prospectus et notre conviction. Au bout d'un tout petit quart d'heure, deux voiture de police surgissant de nul, part firent leur apparition à quelques trente mètres de notre position. Se surveillant mutuellement, nous avons pris un très grand plaisir à vous expliquer, à vous le peuple de notre démocratie, ou du moins ceux que l'on a croisé, l'ampleur de notre combat et le but de celui ci. Vous et nous tous, chômeurs, demandeurs d'emploi au RSA, travailleurs moins surs de leurs avenir, mais aussi toutes les autres sensibilités écoutant et entendant la souffrance et les maux/mots de ceux qui veulent se défendre, un article essentiel de notre constitution, se voit aujourd'hui et dans l'avenir bafoué et nié :

     Déclaration universelle des Droits de l'Homme – article 23 :

« 1 . Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.

2 . Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.

3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s'il y a lieu, par toute autre moyen de protection sociale.

4. Toute personne a le droit de fonder avec d'autres des syndicats et de s'affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts. »

     Nous sommes dans l'ensemble réjouis de cette action présente, car nous avons distribué une cinquantaine de tracts et bavardé avec presque autant de personnes de couleurs de peau différentes, de classes sociales variées et de situations toutes aussi particulières. Ces échanges nous ont permis de mieux comprendre certaines contradictions au sein de notre société et d'y apporter, ou du moins essayé, notre vision pragmatique et concrète au sujet d'un fait :lechômage.... ! S'il est vrai que certains ont repris le terme « d'assistés », nous avons répondu que tous autant que nous étions, cherchions prioritairement un emploi avant de mener ces actions... ! Et un grand nombre de personnes, la majorité, nous a apporté leur soutien à travers leurs mots et aussi leurs sourires et leurs chaleurs humaines. De cette division si souvent proférée, nous avons créé une union dans ce monde de l'action reine de l'économie de marché. Si nous ne prenons pas garde, des textes français et autres traités européens, vont nous enfermer dans cette division voulue et actionnée par ce gouvernement...et autres décisionnaires Européens, mondiales... ! Malgré leur revirement de bord, et autres discours mensongers, il était dans l'action, ce même gouvernement et n'a pourtant rien fait, et voir, il a agi dans l'ombre, en s'appliquant soigneusement à nous déconsidérer... ! Nous avons tous des droits qui doivent être respectés... ! Celui de la Déclaration Universelle des DROITS de L'HOMME est le plus primordial qui a le devoir d'être défendu... ! C'est,ensemble..., chômeurs, précaires au RSA, travailleurs bientôt précaires par un statut de l'emploi sans cesse diminué, soyez en sûr, que nous ferons entendre nos droits et qu'ils deviendront des devoirs au yeux de ce gouvernement mais aussi des prétendants aux responsabilités présidentielles... ! Un prochain rendez vous est donné à la date du 29 , de ce mois de février. Je ne peux pas encore vous communiquer le lieu et l'heure du rendez vous, le collectif en discute... Restez à l'écoute, et vous le saurez bientôt...! Nous sommes impatients de vous y retrouver pour pouvoir partager cet allant grandissant... : celui de faire entendre enfin ce mot si bafoué... : Le RESPECT des chômeurs, travailleurs et de tous les précaires qui subissent l'emploi comme les humiliations de certains se voulant à nouveau gouverner... !

Pierre JUILLOT.

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