Le gouvernement souhaite entamer des « réformes structurelles d’une ampleur inédite » afin de relancer la compétitivité de la France aussi bien en coût de production qu’en innovation, selon les mots du ministre de l’Economie Pierre Moscovici à l’issue d’une réunion à Matignon.
Les professionnels du taxi seraient à nouveau concernés par ces projets de réformes structurelles, après "l' expérience" vécue en 2008 consécutive à la remise du rapport ATTALI...
S'il est de notoriété publique que la demande de taxi est très souvent insatisfaite à Paris, du côté de l'offre le contexte d'exercice du métier de taxi parisien est cependant bien souvent méconnu.
Pour soutenir ce débat "des réformes structurelles" et plus particulièrement celle qui pourrait intervenir dans le secteur du taxi, il me paraît intéressant de vous faire réagir sur ces dix questions suivantes :
1) Est-il normal d’appeler un numéro surtaxé et d’attendre plus de 3, 5 voire 10 minutes ou davantage, pour s’entendre dire au terme de l’attente qu’il n’y a pas de taxi disponible ?
2) Est-il normal de ne pas proposer d’alternative si aucun taxi localisé par le service surtaxé en question n’est disponible ?
3) Est-il normal d’élargir la recherche de taxis disponibles au delà d’un isochrone tel qu’il provoque une course d’approche supérieure à 10 euros pour le client ? (isochrone = ensemble des points situés dans l’espace géographique accessibles en un temps donné)
4) Conséquence : Est-il concevable de payer une course dont le montant est constitué pour moitié voire davantage de la course d’approche ?
5) Est-il normal que les taxis parisiens s’acquittent d’une taxe de stationnement de 18 euros par trimestre (soit un budget de plus d’un million d’euros par an) afin d’entretenir les stations et bornes de taxi à Paris, alors que le fichier des numéros d’appel des bornes en question n’est même pas tenu à jour ? (Exemple : La borne de la station Laumière renvoie chez le plombier du quartier !)
6) Dans le contexte économique actuel, est-il encore envisageable de payer 240 000 euros une autorisation de stationnement à Paris pour un chauffeur de taxi souhaitant démarrer son activité ?
7) Est-il socialement et économiquement supportable pour un chauffeur locataire de taxi de réaliser une recette quotidienne ne lui dégageant que 50 à 100 euros de bénéfice avant impôts sur 11 heures d’amplitude de travail pour 26 à 30 jours d’activité mensuels ?
8) Est-il normal que la vitesse moyenne d’un chauffeur de taxi à Paris soit de 17 km/h ?
9) Est-il pertinent d’organiser un plan de circulation automobile de plus en plus contraignant sans considérer l’aménagement de voies de circulation réservées aux taxis parisiens dans un contexte de pénurie de l’offre aux heures de pointe ?
10) Productivité : Est-il normal qu’un chauffeur de taxi parisien passe 40% de son temps dans les encombrements ou en recherche de cientèle ?
Enfin en guise de conclusion, a-t-on déjà songé aux progrès que pourraient apporter les nouvelles technologies dans ce secteur (smartphones, navigateurs GPS connectés dotés de l'info trafic en temps réel) ?