Pierre Sassier (avatar)

Pierre Sassier

Abonné·e de Mediapart

668 Billets

0 Édition

Billet de blog 3 novembre 2014

Pierre Sassier (avatar)

Pierre Sassier

Abonné·e de Mediapart

L'imposture des contrats zéro heures

Pierre Sassier (avatar)

Pierre Sassier

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le journal "le Monde" vient de publier un article dans lequel il parle de l'institution britannique des "contrats zéro heures" : c'est une disposition législative qui permet "d'embaucher" des salariés aux conditions suivantes : le salarié doit se tenir à disposition de l'employeur en permanence, qui l'emploiera une heure, dix heures ou pas du tout dans le mois selon son bon plaisir. Bien entendu, le salarié n'est payé que pour les heures qu'il a réellement effectuées. Cela introduit dans l'économie Britannique une flexibilité qui n'est que la dernière étape avant le rétablissement de l'esclavage, mais, surtout, pour le Gouvernement Britannique, cela permet de "dégonfler" les statistiques du chômage. Mais qui prétendra que de pareilles dispositions améliorent le marché du travail ?

Cela montre d'abord que les statistiques du chômage ne sont pas comparables d'un pays à l'autre : les britanniques n'ont rien fait d'autre que de remplacer les chômeurs par des "working (very) poor". Mais cela, ce n'est pas trop difficile à comprendre !

Ce que j'ai appris, par contre, en lisant cet article, c'est que le dispositif  "zéro heures" est assorti d'une disposition dont l'effet pervers profite aux entreprises : à chaque fois qu'un nouveau salarié est embauché, l'entreprise perçoit une aide d'état et celle-ci est accordée même pour les contrats zéro heures, même si le nouveau contrat zéro heures vient en remplacement d'un ancien qu'on a "jeté". C'est un encouragement à traiter les salariés comme des kleenex et peut-être est-ce cela que Cameron appelle "déployer le tapis rouge aux entreprises".  Ne vient-il pas à l'esprit des pontifiants de Bruxelles qu'il s'agit d'une subvention déguisée, qu'il y aurait lieu d'interdire au même titre que l'on interdit les subventions aux entreprises ? Alors qu'ils ne nous parlent pas d'une concurrence "libre et non faussée" qui n'existe que dans leur imagination et leurs tables de la Pensée Unique !

Mais peut-être s'agit uniquement de dégonfler les statistiques du chômage !  Et dans ce cas, les britanniques ont raison  : après tout, les sociétés  esclavagistes sont des sociétés de plein-emploi !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.