L'affaire Cahuzac..., et ici, sa mise en examen..., sa présomption d'innocence..., ses aveux..., auront eu le « mérite »..., si tant est qu'on puisse s'en réjouir..., de bousculer la tectonique des plaques du bipartisme politique de notre Vième République. Parce qu'elle révèle et soulève des failles tant humaines incarnant un devoir et un pouvoir abusé, bafoué..., qu'institutionnelles et constitutionnelles mal fichu, mal en point.... Sur un magma bouillonnant d'enrichissement personnel et/ou autre..., la confusion des genres..., la collusion des pouvoirs se font bruyamment entendre, voir, en ébranlant violemment notre démocratie et la conscience des citoyens-es. Et pour Cause... ! Les premières terribles et stupéfiantes secousses de ce séisme nous ont tellement scié les pattes..., que nous voila maintenant genoux à terre..., alors que la phase inhérente à tout séisme rentre en action. Elle se nomme d'ailleurs « réplique » et nous vient de la plaque située à droite d'un échiquier géant s'apparentant plus à un casino.
Mine de rien..., c'est à travers la déclaration des "juges constitutionnalistes" que vient faire écho une seconde réplique. C'est le sujet de la sanction de l'inéligibilité à vie des élus-es en cas de délits et/ou crime. La première réplique ayant été le discours Présidentiel d'hier, annonçant des mesures se voulant être « d'ampleur », face aux désastres provoqués par ce terrible tremblement que fut la mise en examen de M. Cahuzac, pour « blanchiment de fraude fiscale ».., à la suite de ses aveux devant un juge... Mais à n'en pas douter..., l'émoi fut plus dans la magnitude que cette réponse présidentielle nous laissa dans le trouble et le brouillon de ce séisme originel...., et des impacts encore fumant émanant de notre démocratie, qu'il laisse à cœur ouvert.
Quand à la réplique d'aujourd'hui..., celle vomit des tréfonds opaques du Conseil Constitutionnel..., sa portée n'en demeure pas moins perturbante qu'elle cherche à soulever et brandir la liberté individuelle en terme de "néo-droit" pour enfouir certaines lois, certains droits... Et d'ailleurs ce ne serait pas la première fois, puisque déjà en 2010, le Conseil Constitutionnel avait jugé obsolète l'ancien article L.7 du Code électoral, et l’abrogea. La justification du CC était : « qu'une telle sanction était contraire au principe d'individualisation des peines dès lors qu'elle était attachée de plein droit à diverses condamnations pénales sans que le juge ait à la prononcer expressément ».
L'individualisme, par le biais d'une « sagesse de droite... ? », continue donc de faire son chemin dans son magma nauséabond contaminant les fondamentaux et les idéaux de notre démocratie... et ce faisant..., cette institution « suprême » veut faire fi..., petit à petit..., des lois et des droits régissant nos vies, dans cette communauté nationale régissant la défense de l'intérêt général avant tout. C'est d'ailleurs ce qui a plus ou moins été entendu ce matin dans la bouche de Bruno Le Roux interviewé sur itélé à 8 heure 12 m. Par rapport à la réponse du CC, M. Le Roux opposa donc la loi, le droit du moins (entre 2 minutes 38 s et 3 minutes et 15 s)..., en rajoutant qu'une équipe de juristes constitutionnels travaillait sur ce dossier. Il est aussi intéressant de noter qu'en ce qui concerne les conflits d'intérêt des élus-es, certaines choses nous sont révélées mais restent tout de même dans le flou à travers les propos de M. Le Roux. Qui puis est une autre surprise sonna à nos oreilles et elle pris le son de la loi 855 posée par l'ump est donnée à entendre à 3 minutes 35 s. Cette loi consiste à amnistier les fraudeurs fiscaux, soit ces plus de 60 à 80 milliards d'euros annelles de fraudes et d'optimisations fiscales diverses, des chiffres issus de FFP (en page 19), alors que le rapporteur du Sénat Éric Bocquet parlait quant à lui de données estimées entre 40 et 50 milliards d'euros annuelle de fraudes fiscales, ici...? OUI..., vous avez bien lu et entendu...! Toutefois..., il est aussi à noté que dans la suite des déclarations de ce président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale.., fut entendu une incohérence qui démontre que des prochaines répliques risquent encore de ce produire. L'incohérence réside que dans l'aspect juridico-économique des fraudes fiscales... Et les mots de cette personne expliquèrent que ce gouvernement allait...: « ...Que nous allons lutter. Que nous allons essayer d'avoir le dernier mot... »... ! C'est à entendre à 4 minutes 32 s. L'interprétation de ces propos, dans l'intention « d'essayer », et quelque peut inquiétante quant à un volontarisme engagé, pour mettre en marche les institutions nécessaires à la réussite de cette ambition..., quand ils deviennent que des ballons d'essais... Comment ne pas s'interroger aussi sur la motivation et la valeur de cette ambition, sans la remettre en cause, du fait d'une "simplification d'essai" peut être... ?!
Mais en entendant..., pour en revenir au constat d'un possible refus du Conseil Constitutionnel énoncé plus haut..., l'argumentaire de « l'individualité atteinte », me renvoie alors inexorablement un autre fait, qui est corollairement attaché. Il s'appelle l'ANI, celui du 11 janvier 2013, où l'on constate que les droits du travail défendant collectivement la majorité des travailleurs-euses sont directement attaqués. Des contrats feraient mieux l'affaire à ce qu'il parrait. Comme ceux des ruptures conventionnelles par exemple...? Et malgré les discours ambiants consistant à dire que d'une part c'est un accord majoritaire et donc représentatif, et d'autres part qu'il est équitable..., je ne peux m’empêcher de penser à deux choses.
D'une part la représentativité de celui ci est à mettre en perceptive avec uniquement 8 % des employés-es syndiqués-es..., et donc cette représentation est contestable. D'autre part..., cet accord ne fixant aucune limite de temps dans les sacrifices demandés aux employés-es..., comment des lors parler d'équité entre sacrifices patronaux et salariaux..., quand la « conjoncture économique » d'une entreprise est liée à ses propres comptes (fabriqués, virtuels pour certaines d'entre elles et leurs filiales, ou autres mécanismes) et à celle d'une économie nationale elle même incrémentée à celles Européenne et mondiale...? la croissance a diminué fortement et le restera peut être de manière durable, non... ? En bref face aux lois et droits faisant nos protections sociales..., le néolibéralisme et le libéralisme et leurs logiques..., veulent opposer des contrats dissolvant du coup tout idée même d'un collectif défendant un intérêt général.
Nous voilà donc devant deux forces s'épousant sous le manteau..., et se confrontant en surface. Mais celles qui s'épousent sont bien plus dangereuses qu'on ne le pense. Et de temps en temps..., font éruptions certaines de leurs fumées "toxiques" qui s'illustrent dans un nuage de déclaration du genre... :
Ce qui suit a été entendu sur canal +, dans « le grand journal » , c'est à 22 minutes 05 s, et ici aussi. Hier donc on a pu lire et entendre, dans des propos prêtés au Président du dernier quinquennat et membre du Conseil Constitutionnel retranscrit dans un livre « Un coup monté »..., « De toute façon François Fillon c'est un nul..., il ne sait pas tricher correctement.. »... Propos révélateurs n'est ce pas...? N'est ce pas criant de vérité...? Dans les deux extraits, nous avons eu enfin, ou presque..., un vrai petit débat politico-financier. Alors BRAVO Mme Eva Joly et M. Fabrice Arfi, pour votre acuité. Et par là..., on peut dire aussi MERCI à l'indépendance d'un média..., d'un juge..., qui par leurs professionnalismes et détachements..., nous prouvent s'il le faut..., leurs indispensables existences dans une démocratie tant empêtrée dans ces décombres.
Ce qui est aussi surprenant dans ces mesures présidentielles prises dans le contexte évoqué en introduction de ce billet..., c'est que le Sénat et le statut de ses siégeant-es, comme d'autres élus-es à d'autres postes..., ne sont nullement concernés...! Et pourquoi donc...? Serait-ce cette prochaine réplique qui risquerait de faire s'effondrer les dernières ruines d'un système mis à sac depuis plus de 30 ans maintenant...?