Pierro Juillot

Technicien dessinateur/ Chômeur. Dit aussi Pierro Sanslalune.

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Billet de blog 20 décembre 2013

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La France : Un Etat de droit ?

Pierro Juillot

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Est-ce la folie..., ou l'enivrement de la puissance du pouvoir de "l’État de droit" et des opportunités financières..., et autres..., qu'il offre en ce moment austéritaire..., qui saoule nos dirigeants-es au "socialisme" plus libéral, oublieux, que leur prétention discursive...? Cette question en elle même, non seulement n'en est pas une..., mais apporte une double réponse. L'une d'elle est la confirmation d'une folie politicienne avérée par les premiers résultats d'une politique d'austérité menée depuis le crack de 2007/8. Elle commença par en socialiser des pertes financières bancaires et institutionnelles frauduleuses et colossales..., quand aucuns responsables politiques et financiers ne furent condamnés... Sa conséquence directe et immédiate fut la hausse vertigineuse de la dette publique (plus d'un tiers de son poids d'origine), alors que tous les discours politiques nous "affirment" que les banques ont remboursé leur sauvetage... Pourquoi refuser un audit citoyen de cette dette alors...? Pour autant, pourquoi alors la part de leur sauvetage (remboursée avec intérêts il parait) n'ai pas créditée dans l'allègement du poids de cette dette publique de presque 2000 milliards d'euros...? C'est fou non...?

La politique d'austérité..., combinée à celle de l'offre économique (le CICE, les aides publiques aux entreprises - et ici - , etc..., pour la première, ne pesant que sur les ménages déjà impactés par leur perte de pouvoir d'achat, les allègements d'impôts sur les sociétés  - 2014 - sans contrôle fiscaux, l'impôt dit IR et/ou ISF des plus riches dégressif, etc)  s’avère être des plus injustes donc, quand aucunes contreparties pour réduire le chômage, conforter l'emploi durable et stable (CDI mieux rémunéré que le Smic) sont demandées... En terme de contreparties, suite aux cadeaux fiscaux, l'accord l'ANI apporte même l'inverse... D'autant plus quand à l'autre bout de cette action politique apparaissent les premières ondes de choc, les conséquences à retardement... Et en terme de conséquences..., sociales..., c'est plus d'un million de Français et/ou Françaises (sans chauvinisme malsain à la fn), de familles avec enfants..., qui se retrouvent à payer directement, à moyen terme à l'échelle économique, la plus part des irresponsabilités (ci ce n'est pas mafieux même pour certains-es) non condamnées, non assumées des premiers cités plus haut...

Et ils-elles le payent au prix fort en étant tombé dans une zone de "fin de droit"..., une sorte de trou juridique de "non-droit"... Alors que les trous noirs de la finances prospèrent, sont aussi voyants et effrayants qu'ils semblent paralyser nos politiques, d'autres trous noirs sociaux apparaissent. Mais eux sont tant les causes des premiers, par effet papillons, qu'ils sont les conséquences de politiques sciemment menées. A savoir aussi qu'ils-elles côtoient (au resto du cœur par exemple, accablé par la hausse du nombre d'inscription) les presque 10 millions de Français-es vivant sous le seuil de pauvreté, quand d'un autre coté, on comptabilise aussi plus de 5 millions de personnes inscrites à Pôle Emploi, pour 2 à 4 millions de non-inscrites en plus. C'est une forme de mort sociale qui plus qu'injuste, quand elle entraîne l'économie sociale dans une spirale infernale, celle des trous noirs de la finance créés à cette effet, dans laquelle elle expulse de plus en plus de vies humaines broyées par sa vitesse, sa force centrifuge, cette mort sociale s'en retrouve disséminée dans les campagnes, les recoins des villes..., etc. Cette misère là est quasi invisible, quand à une certaine époque, qui parait quasiment similaire pour certains-es à celle de 1930..., elle était ghettoisée..., concentrée. On peut se douter que sa dispersion arrange autant nos politiques, que ne se voyant pratiquement pas, gardée silencieuse, et n'étant qu'à peine ressenti, elle n'est pas plus médiatisée... Du moins. N'est-ce pas plutôt parce qu'elle n'est pas médiatisée, qu'elle n'est pas trop ressenti...? Alors qu'un autre ressentiment, injustifié, celui de "l’insécurité"..., est quant à lui sur-médiatisé. Serait-ce d'ailleurs sa sur-médiatisation, l’excès de sondages, à "l'insécurité", qui alimenterait la contradiction de son irraisonnable existence...? Ou serait-ce alors l'application stricto-census d'un concept plus qu'autoritaire, totalitaire, de l’État de droit, zélé à faire montre (si ce n'est pas abuser...?) d'une puissance sur le monde social - l'achat de la paix sociale provisoire et précaire - pour cacher sa volonté de rester impuissant par rapport à la nuisance de la finance...?

Cette dernière question est d'autant plus essentielle à poser, car elle soulève une contradiction comme on le voit, qu'elle oppose le statut de la "fin de droit" de plus d'un million de nos concitoyens-es, de leurs à venir (intergénérationnel) sans horizon, ci ce n'est qu'une mort sociale pouvant être physique, à celle d'un "État de droit" confondant d'abus d'ivresse... Sa soif de pouvoir, sa peur d'en manquer, en devient à ce point ridicule. Et confondant il est assurément... Quand certains-es politiciennes en confondent le devoir aux droits (et ici et )..., voudraient même en monnayer sa définition (comme le travail gratuit des chômeurs-euses), en conditionner son fondement constitutionnel..., c'est vouloir nous faire oublier que leurs devoirs à eux-elles sont d'assurer et de garantir la pérennisation du droit fondamental et constitutionnel des plus démunis, des victimes, qu'ils-elles se refusent de considérer comme telles... C'est ce que dit le préambule de la constitution de 1946 à son article 11. Ce refus est aussi par définition, leur abandon de défendre la puissance publique, l'intérêt général qu'elle et qu'ils-elles se sont engagés-es à représenter, à incarner, à sauvegarder, y compris au niveau européen, face à l'adversaire qu'est cette finance spéculative outrancière, usurière...

Des négociations qui semblent délicates vont avoir lieu en janvier 2014... Cette même année va être celle d'une descente aux enfers de plus pour ce million de familles en "fin de droit" quand elles vont payer, comme d'autres, lourdement ce cadeaux de 20 milliards d'euros aux entreprises. Non pour qu'elles, leurs enfants, en bénéficient d'une quelconque manière..., en mieux vivre..., mais elles vont devoir se saigner vraiment plus chèrement que d'autres pour acheter leurs besoins vitaux..., de manière injuste..., immorale.., c'est tout... C'est tout le problème du sujet politique choisi à contrario d'engagements électoraux qui est présenté dans ce billet...

C'est tout de même hallucinant qu'un non respect de droits fondamentaux pour plus d'1 millions de familles, et plus encore avec les prévisions économiques et sociales, voir qu'un détournement du droit..., en absconse devoir verbal..., n'émeuve pas plus de politiques (comme de certains syndicats d'ailleurs) que ça... D'autant quand l'adage d’État de droit est mis en avant à toutes les sauces ou presque..., et qu'en la matière il ne s’empare pas du droit, au nom de leur devoir..., de la loi au nom de leur mandat..., pour dénoncer et en finir avec ces situations inadmissibles pour un pays se vantant d'être une puissance mondiale, la "patrie" des droits de l'Homme...

Alors que les fêtes approchent à grand pas..., je ne peux m'empêcher d'être ému et pétri de tristesse en pensant à ces citoyens-es, leurs enfants (en étant moi même en fin de droit depuis plus d'1 an), quant à imaginer l'état d'esprit dans lequel ils-elles passeront ces moments festifs... C'est à eux-elles que souhaite avant tous-tes un joyeux et chaleureux noël, et de bonne fête de fin d'année... C'est à eux-elles que je penserais en priorité, quand je formulerais mes premiers vœux de nouvelle année... Et c'est tout...

Si l'on peut nous reconnaître un devoir..., si l'on s'autorise un devoir..., quand nos droits nous sont confisqués..., c'est celui de l'ouvrir et de gueuler haut et fort..., pour commencer..., quand on se garde le droit de protester par des actions multiples...

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