Valérie prépare en secret un livre en allemand.
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Le bloc notes de la journée :
Sur Médiapart : Mondzain: «Nous ne nous en sortirons que par une révolution politique» Par Antoine Perraud
" Nous ne sommes pas tous pareils face à cet événement. Certains vont tenter d’en tirer parti politiquement ; d’autres le vivront d’une façon purement primaire et affective, haineuse parfois ; enfin une minorité, que je souhaite voir devenir majoritaire, entend donc réfléchir aux causes véritables et profondes de cette situation.
Un responsable du maintien de l’ordre l’a très bien dit lui-même, au soir du dénouement de ces attentats : nous continuerons à nous opposer par la force au terrorisme mais il faut réfléchir aux sources, nous ne sommes pas la solution. Voilà ce que cet homme a signalé au pouvoir et aux médias. C’est précisément quand nous avancerons dans l’analyse des causes que nous trouverons des désaccords.
Il faut demander des comptes à une grande partie des médias sur leur gestion de l’invisibilité ou même de l’effacement d’une jeunesse en déshérence, en désarroi, sans avenir, sans racines, ni culture, ni langue, ni mémoire : une jeunesse qui n’a jamais eu qu’une place réservée à la Star Academy ou dans certains sports, pour accéder à la visibilité et à l'illusion d'une intégration."
" L'islamisme est un islam trafiqué, qui trahit, nous dit-on, les véritables valeurs musulmanes, (...). Je suis sûre que les attentats de Paris n’ont rien à voir avec l’islam – ce n’est qu’une idéologie perverse de manipulation agitée par les recruteurs des terroristes –, mais il serait bon que la communauté musulmane condamne un jour publiquement, en France, l’exercice de la charia. (...) Toutefois, en tant que femme, je souffre lorsque je vois la condition des musulmanes, citoyennes françaises, en France. Tout comme pour certaines femmes juives ultra orthodoxes, ajouterai-je. Sans oublier les fous furieux de la communauté chrétienne aperçus lors de “la Manif pour tous”. Il faut se battre pour la laïcité."
" Abdelwahab Meddeb avait analysé tous les registres de causalité de ce qu’il appelait La Maladie de l’islam "
" Les stratégies meurtrières que nous voyons opérer au Moyen-Orient, face à la passivité tout aussi stratégique de l’Europe, sont inséparables des intérêts pétroliers, ou des trafics d’armes et de drogue. " NdR : renvoie à Anthony C Sutton
" En France, il y a une défaillance fondamentale dans la distribution du savoir et de l’égalité des chances. La société massifiée par le néolibéralisme est fondamentalement inégalitaire. (...) La réponse à ce qui se passe ne peut être que politique et doit passer par les énergies créatrices. Ce n’est pas un hasard si les victimes, mercredi, étaient des artistes. Si ce monde doit changer, pensons alors ce changement en termes de création, d’invention, d’imagination. Gide disait : « Les criminels manquent d’imagination. » "
ARTE : Est-ce trahir le Coran que de l’interpréter ?
Raphaël Enthoven s'entretient de ces questions avec Souleymane Bachir Diagne, spécialiste de l'histoire des sciences et de la philosophie islamique auteur du livre " Comment philospher en islam "
Normalien et agrégé de philosophie, le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne est professeur de philosophie et directeur du programme d’études doctorales au département de français de l’université Columbia à New York.
Dans cet ouvrage réédité pour la troisième fois, l’auteur dévoile l’univers et la richesse de la philosophie dans la culture islamique. En effet, la philosophie n’est pas étrangère à l’islam et « n’est l’expression naturelle d’aucune culture, ni d’aucune religion » (p. 14). L’auteur rappelle en introduction l’universalité de la philosophie et son importance pour poursuivre « le combat pour les lumières de l’éducation contre l’esprit de clôture et le fanatisme auquel il conduit » (p. 12). Diagne rappelle ainsi l’importance de la traduction arabe des oeuvres grecques dans la transmission de la pensée philosophique dans l’univers musulman.
Se garder des contrastes fabriqués entre les religions. Le contraste est fabriqué en considération de la conclusion à laquelle on veut aboutir.
La charia n'est pas dans le Coran. Il n 'y a pas d'état islamique dans le Coran.
L'interdiction de la représentation de Dieu dans l'islam (NdR : l'iconoclasme est un tabou traditionnel remontant à la nuit des temps : De Sumer à Canaan. L'Orient ancien et la Bible, Sophie Cluzan). L'idée de transcendance.
Les professionnels de l'outrage, l'attente du blasphème pour prétexter des mouvements de protestation. Arrogance extrême de ceux qui pensent être les dépositaires de la volonté de Dieu.
Les religions souffrent du dévoiement littéral. Le littéralisme consiste à décontextualiser un fragment de texte pour lui faire dire ce qu'on en veut. Une construction mentale, qui n'empêche pas de très bons pères de famille de lyncher un noir aux USA ou d'égorger un occidental en Irak, mais qui ne répond pas à la demande de la religion. Dieu n'exige pas que le KKK brûle ou que Daesh égorge des gens. NdR : Cette dérive littéraliste n'est ni propre à l'islam, ni à la religion de façon générale. Le littéralisme s'observe pareillement dans le discours politique, tant à propos des théories que des droits et des valeurs de la République, qu'il s'agisse de la promotion de la régression sociale par le gouvernement ou la démagogie de l'extrême-droite. Le littéralisme est une escroquerie intellectuelle. Ceux qui le pratiquent sont donc des escrocs, des voleurs. On parle d'abus de droit.
Spinoza : " Qui aime Dieu de l'amour véritable, ne peut pas faire effort pour que Dieu l'aime en retour "
L'époque est à la fermentation de ces petits fragments choisis par opportunité pour se reconstituer "sa" religion, une révélation, une vérité sur mesure. Des gens se construisent aujourd'hui des religions sur internet par le biais des fora et les mettent en scène, pour l'internet et la télévision, afin de recruter. S'interroger sur les personnes qui peuvent se faire recruter par l'image d'un égorgement. NdR : incapacité des Etats à construire un appareil critique dans sa population malgré l'obligation positive de garnatir l'effectivité du droit à l'instruction. Le "djihadisme" est un indicateur de l'échec politique, notamment en matière de droits sociaux. L'austérité est un vecteur amplifiant cet échec. Elle est imposée au mépris des engagements internationaux des Etats européens. Le " djihadisme " est une conséquence de la forfaiture des gouvernements au bénéfice des investisseurs, lesquels attaquent ensuite en justice les Etats quand leurs profits ne sont pas à la hauteur de leurs espérance de gains : Vattenfall réclame 4,7 mds EUR à l'Allemagne
AVERROES (Ibn Rushd) 1126-1198 - Medarus
Interprétation, herméneutique du Coran. théologie mutazilite Averoès anticipe Gottfried Wilhelm Leibniz dans la nécessité d'allier de mettre en conformité la foi et la raison, au profit de la raison. Avéroès est le père de la " théorie de la double vérité " ( Persée - Encyclopédie de l'Agora). L'iédée étant chez Avéroès qu'une vérité ne peut pas en contredire une autre, Dieu ne nous aura pas donné sa raison et la capâcité à trouver le vrai pour ensuite nous révéler une religion et une vérité pour aller contre celle que trouve la raison.
Exemple de la "double vérité" dans l'interprétation SOURATE 3 - 7 qui donne les clefs de l'interprétation du Coran, qui est un texte extrêmement autoréférentiel, expliquant que " Ne connaissent le sens de ce verset que Dieu et ceux qui sont enracinés dans la science ". Il existe deux lectures possibles. A l'origine, le Coran ne comporte pas de ponctuation. L'introduction de ponctuation a permis d'affirmer que soit Seul Dieu connaît le sens du texte, soit Dieu et les hommes instruits (si on supprime la ponctuation du texte et qu'on recontextualise :
" Ceux dont le coeur est oblique suivent l’équivoque recherchent la dispute en quête de controverses Nul n’en connaît l’interprétation sauf Allah et les hommes enracinés dans le savoir qui disent « Nous adhérons tout est de chez notre Rabb » et ne l’invoquent que les êtres dotés d’un coeur. ".
Averroès, en tant que rationnaliste et en se fondant sur le principe que le Coran s'adresse aux humains, écarte l'interprétation étroite du verset en soulevant la contradiction d'une compréhension du Coran réservée exclusivement à Dieu seul. Dieu ne saurait garder par devers lui le sens du message qu'il leur adresse. Le Coran n'aurait aucun sens si Dieu adresse un texte aux hommes en affirmant que les humains sont parfaitement incapables de le comprendre.
La réflexion d'Averroès n'est pas isolée comme l'illustre le mouvement d'interprétation dit de l'Ijtihad, visant à faire évoluer l'interpétration du texte avec son époque. Les portes de l'ijtihad ne sont pas fermées comme certains l'affirment. Il existe des tentatives de vulgarisation et de modernisation savante de l'islam encore aujourd'hui, mais elles ne rencontrent pas étonnamment le succès éditorial à la hauteur du débat que suscite pourtant l'islam (ex. : Un Tafsir du Coran pour les non musulmans, Dictionnaire du Coran, Changer l’islam, dictionnaire des réformateurs musulmans des origines à nos jours, etc.). Importance du travail d'Abdelwahab Meddeb : réécouter Changer l'islam
L'islamisme prospère sur l'ignorance des textes et la manipulation que celle-ci permet. L'extrêmisme politique prospère pariellement sur l'ignorance et la manipulation des préjugés qu'elle permet. Cela pose la question de la responsabilité des intellectuels, notamment des journalistes, à laisser prospérer des idées fausses dans l'opinion. Le dessin de James publié par Médiapart est excellent à ce titre :
Al-Ghazâlî surnommé " la preuve de l'islam ", théologien à la chaire de Bagdad pour défendre l'orthodoxie sunnite.
Erreur et délivrance : " Qui n'examine pas ne croit pas et qui ne doute pas n'examine pas " - Les confessions de Ghazali dans une démarche cartésienne du doute. Oeuvre profondément moderne. Il s'est posé la question des fondements du dogme. Il a estimé que le scepticismes est une dimension fondamentale de la foi.
Ghazali s'était attaqué aux philosophes en empruntant la logique des philosophes, comment l'argumentation des philosophes s'écroule sous le poids de leurs propres contradiction : L'incohérence des philosophes
Averroès et al-Ghazâlî, une controverse entre philosophie et théologie
Christiane Taubira, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, le trio ministériel qui a entouré François Hollande. A l'Elysée, jeudi 8 janvier. | Vincent Isore/IP3 pour "Le Monde".
Pour Manuel Valls, il faut envisager de « nouveaux dispositifs » en matière de sécurité
Faut-il renforcer l'arsenal législatif français en matière de lutte contre le terrorisme ?
A plusieurs reprises au cours de la journée de vendredi, le premier ministre, Manuel Valls, qui a revêtu depuis le début de cette crise son costume de « ministre de l’intérieur bis », a déclaré qu’« il sera sans doute nécessaire de prendre de nouvelles mesures » pour répondre à la « menace » terroriste dans le pays.
Le chef du gouvernement a expliqué vendredi soir au journal de 20 heures de TF1 qu’il faudrait « travailler à de nouveaux dispositifs pour être encore plus efficace ». « Il est légitime que l’on se pose des questions sur notre propre arsenal, il ne faut pas partir de l’idée que rien ne peut bouger, mais il ne faut surtout pas improviser », avait-il confié plus tôt à des journalistes, précisant que le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, allait « réunir les spécialistes [des questions de sécurité] des groupes parlementaires pour voir ce qui peut évoluer ».
Ces annonces répétées de M. Valls font suite aux réactions depuis mercredi de l’UMP, qui souhaite un renforcement du dispositif de sécurité français.
Amedy Coulibaly : un arsenal découvert à Gentilly
La police judiciaire parisienne a découvert samedi après-midi la planque d'Amedy Coulibaly, le tueur de Montrouge et Vincennes, révèle Europe 1. Sur le même sujet. Dans une vidéo postée dimanche, un homme ressemblant à Coulibaly revendique ...
Le mentor des frères Kouachi était élève infirmier à la Pitié ...
SOCIETE Il était stagiaire dans l'hôpital où les blessés de la tuerie de «Charlie Hebdo» ont été soignés... Le mentor des frères Kouachi était élève infirmier à la Pitié-Salpêtrière au moment de l'attaque de «Charlie Hebdo». 0 contribution. Réagissez à
Le scepticisme des dessinateurs satiriques
Et pas des moindres. Le dessinateur néerlandais de Charlie Hebdo Willem, 73 ans, de son vrai nom Bernard Holtrop, a vivement exprimé son scepticisme samedi. «Nous vomissons sur ceux qui, subitement, disent être nos amis», a déclaré sans détour le ...
LA GUERRE DES SUBJECTIVITÉS EN ISLAM
Livre essentiel, avec lequel Fethi Benslama fait le point sur une vingtaine d’années de travail. Travail exemplaire qu’il n’y a que lui à mener, lequel consiste à ne pas tenir pour rien les aspects fondamentalement subjectifs qui président à tout conflit ; dans le cas présent aux conflits qui dévastent les terres d’Islam. Des Musulmans, comme il est trop communément convenu de dire en Occident, suffit-il de parler en termes historiques, sociaux, économiques, géo-politiques ? Autrement dit : de masses ? Que peut-on en apprendre de déterminant en se servant des outils de la psychanalyse, par exemple ? Outils dont Fethi Benslama use ici d’une façon qui fera date, comme a fait date son livre "La Psychanalyse au risque de l’islam".